Les concepts de base en psychologie analytique
Analyse sectorielle : Les concepts de base en psychologie analytique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SMOQI Media • 11 Novembre 2024 • Analyse sectorielle • 19 350 Mots (78 Pages) • 45 Vues
Les concepts de base en psychologie analytique
Introduction
Dans ce cours on va voir ensemble les fondements de ce que l’on peut appeler la psychologie analytique. Cette approche se nomme aussi psychanalyse, ou encore psychodynamique.
Avant de commencer, il est important de savoir qu’en psychologie, il existe plusieurs approches, plusieurs disciplines qui étudient des dimensions différentes du psychisme. On trouve par exemple la neuropsychologie (qui se centre sur les processus neurologique en jeu dans les comportements), la psychologie du développement (qui étudie le développement psychologique de l’individu tout au long de la vie)… toutes ces approches proposent une vision différentes de l’individu, de sa psychologie, de son fonctionnement et de ses comportements. Aujourd’hui, on va se pencher en détail sur l’approche psychanalytique, qui est une approche bien particulière et qui a eu un impact historique important en psychologie mais aussi plus généralement dans les sciences humaines.
On peut dans un premier temps partir de ce que vous connaissez de la psychanalyse, puisqu’un certain nombre d’entre vous a déjà du en entendre parler, par exemple en philosophie au lycée. → Brainstorming sur les éléments de la psychanalyse qu’ils connaissent.
I – Histoire de la psychanalyse
L’histoire de cette approche est indissociable de son inventeur, Sigmund Freud, qui était à l’origine un neurologue autrichien. Il est difficile de trouver une date précise qui correspondrait à l’invention de la psychanalyse, puisque cette approche a été construite progressivement par les découverte freudienne. On considère en général que cette approche a vraiment été fondée à la fin du XIXe siècle, à partir des années 1880.
C’est en discutant avec Joseph Breuer, un autre médecin autrichien, que Freud commence à prendre conscience de l’intérêt de la cure par la parole. Breuer soigne en effet une patiente, Ana O., qui vient pour des troubles hystériques (on reviendra plus tard sur la définition précise de l’hystérie). C’est en laissant cette patiente s’exprimer librement sur son passé qu’une amélioration de ses symptômes a eu lieu. Breuer et Freud comprennent l’effet cathartique de la parole
→ catharsis = terme grec déjà utilisé par Aristote. C’est l’idée d’expulser ses émotions négative à travers certaines activités. Par exemple en Grèce antique le théâtre avait une fonction cathartique : le public pouvait déverser sa haine, sa colère, ses passions… sur les personnages des pièce de théâtre. Ils en sortaient soulagés, libérés d’un certain nombre d’émotions. On peut aussi prendre des exemples plus actuels : faire de la boxe pour faire sortir notre colère, écouter ou faire de la musique pour faire sortir notre tristesse… ce sont des formes de catharsis.
Freud et Breuer découvrent donc que des patients comme Ana O. Peuvent ressentir un effet cathartique juste dan le fait de parler librement de leurs émotions, de leurs souvenirs… et que cela soulage leurs symptômes. C’est à partir de cette découverte que Freud va construire tout un ensemble théorique très complexe qui permet d’expliquer les effets positifs de la cure par la parole. On va voir tout à l’heure les éléments principaux de ce modèle théorique de la psychanalyse. Il faut bien avoir en tête qu’à l’époque, les conceptions de Freud sont révolutionnaires, et qu’elles ont vraiment représenté une rupture dans les modèles de compréhension du psychisme. D’ailleurs, la psychanalyse n’est pas restée fermée sur elle-même : beaucoup d’autres disciplines au cours du siècle dernier se sont inspirés de la psychanalyse. On trouve ces inspirations autant en sociologie, en philosophie, en anthropologie, en linguistique…
La psychanalyse est donc une discipline relativement ancienne, qui date de la fin du XIXe siècle. Pour autant, elle est encore utilisée aujourd’hui et présente beaucoup d’intérêts face à des situations très diverses. Il est important de préciser dès maintenant que la psychanalyse a été beaucoup actualisée, et que si on l’utilise aujourd’hui, c’est grâce à beaucoup d’auteurs qui l’ont fait évoluer. Car on sait aujourd’hui que le psychisme est très influencé par la culture, par le contexte socio-culturel dans lequel on évolue. Du coup, ce que Freud a écrit en 1890 n’est plus forcément valide aujourd’hui car la société a beaucoup évolué. C’est d’ailleurs pour cela que Freud parlait beaucoup de la sexualité : à son époque et dans son milieu social (la bourgeoisie viennoise), les tabous sur la sexualité étaient extrêmement importants et avaient des impacts forts sur les individus. Aujourd’hui, avec la libération sexuelle etc, cette dimension est moins prégnante dans les troubles psychiques, et les auteurs psychanalytiques actuels mettent l’accent sur d’autres notions que la sexualité.
Malgré cela, l’oeuvre de Freud reste toutefois très importante. Car si ses théories sur la sexualité sont quelque peu désuètes aujourd’hui, les concepts principaux qu’il a développés (inconscient, pulsion, narcissisme, affect, angoisse…) restent très utiles pour comprendre le psychisme humain.
II – La métapsychologie freudienne
Freud a donc voulu élaborer une théorie qui permettait de se représenter de manière métaphorique ce qui se passe dans notre esprit. Tout le monde a un cerveau, un esprit, et Freud a imaginé un nouveau langage pour décrire ce qui se passe à ce niveau là. La métapsychologie freudienne permet donc de visualiser l’esprit d’une certaine manière.
La notion de métapsychologie signifie que l’on parle de choses qui n’existent pas physiquement, mais c’est une vison métaphorique imagée de ce qui se passe dans l’esprit. L’inconscient, le conscient, le ça ou le surmoi n’ont pas une existence physique, il n’y a pas de « neurones de l’inconscient » ou de « neurones du surmoi ». Mais les concepts décrit dans la métapsychologie ont une existence dans la mesure où on en observe des traces dans le comportements des individus. L’inconscient ou le surmoi par exemple ne sont donc pas directement observables, mais on peut les conséquences de leur existence dans les comportements quotidiens des personnes. C’est ça l’idée de la métapsychologie : ce n’est pas une description physique ou biologique de ce qui se passe en nous, mais c’est une vision métaphorique qui nous permet de comprendre les phénomènes observés.
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