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La fonction du délire selon Freud et Lacan

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Par   •  29 Août 2023  •  Compte rendu  •  3 465 Mots (14 Pages)  •  196 Vues

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Table des matières :

1) Présentation du délire

2) Commentaire de Texte

- Présentation

- Problématique

- Hypothèse

3) Tension

4) Conclusion

5) Sources

Le délire, « Delirare » en latin « s’écarter du sillon », métaphore paysanne pour montrer que le sujet s’écarte de la norme, pour les Romains « insania » « ne pas être sain d’esprit, déraison » ou encore « furor », troisième terme désignant le délire « fou furieux ». Le retour étymologique me parait essentiel pour souligner que le délire est un écart par rapport à une norme sociale.

Le délire est assimilé à la folie au moins jusqu’au XIXème siècle. En effet dans l’antiquité le délire est venu comme un message divin, une communication entre les dieux et les hommes. Le terme grec est « mania », la mania est à la fois le « fou furieux » mais aussi « délire prophétique. » Le délire est donc entendu de deux manières par les grecs ; premièrement comme une punition divine, la folie envoyée par les dieux sur les hommes, deuxièmement, la transmission de sagesse, prédiction, prophétisme. La folie était donc crainte mais aussi respectée.

Au moyen âge, le mot « folie » apparait et prend une toute autre tournure qu’à l’antiquité, en effet, le fou est associé à la dangerosité, à la magie, à une forme démoniaque, par les chrétiens qui le perçoivent comme maléfique.

Jean de Wier, au XVIème siècle, médecin et opposant à la chasse aux sorcières, défend la théorie médicale des troubles psychiques contre la théorie satanique. Le mouvement humaniste se développant, met l’humain au centre de l’humanité et non plus dieu. Nait alors une conception humaniste du délire, le fou représentant la détresse de la condition humaine.

Au XVIIème siècle, le fou est à nouveau mis à l’écart, isolé. La raison apparait comme la norme sociale. La folie n’est pas comprise, représente le contraire de la raison, elle devient scandaleuse. Il faut la « corriger », la normaliser. En 1656 en France, L’hôpital Général de Paris est créé, dans le but d’enfermer les « pauvres ». Y étaient internés les marginaux, mendiants, prostitués et malades mentaux. A la fin du XVIIIème siècle, les asiles deviennent lieux de soins. Au XIXème siècle naissent la psychiatrie et les premières classifications des maladies. Le malade n’est plus démoniaque ni enfermé, mais il est toujours exclu.

Alors comment Freud a fait du fou isolé, un homme malade avec une pathologie ?

Au XXème siècle, la psychanalyse voit le jour, grâce à Freud. Le délire est vu comme un symptôme et comme quelque chose qui a du sens. Avant Freud, la psychiatrie n’arrivait pas à expliquer le délire d’un point de vue anatomique ; on tentait de dénicher de microscopiques altérations pour expliquer la psychose. La psychanalyse a contribué à trouver des réponses grâce à des explications psychologiques.

Freud amène des théories sur l’interprétation, tout symptôme est une interprétation de quelque chose. Le contenu du délire qui n’avait alors pas d’importance, puisqu’il n’était qu’une manifestation secondaire liée à la présence d’altération organique, en prit. En effet, grâce aux théories de Freud sur le fonctionnement de l’appareil psychique, l’interprétation du contenu et l’explication du délire deviennent possibles. Il a fallu attendre cette étape pour que les malades sortent de leur isolement et puissent être mieux soignés et mieux compris.

« Freud a permis à la psychiatrie de franchir un pas immense en montrant que névroses et psychoses ne définissent pas des anormaux, mais des êtres qui ont tenté de trouver des solutions – certes dysfonctionnelles – à des problèmes profondément humains. » (Robert Neuburger, 2013, pp.8-9)

I. Présentation du délire :

Freud s’intéresse tardivement à cette notion, ses études se porte en premier lieu sur les névroses et l’hystérie. En 1907, Freud écrit Le délire et les rêves dans « La Gradiva » de Jensen, c’est une étude d’un cas clinique de psychose, qu’il écrit à partir d’un roman. C’est la première fois que Freud fait une analyse d’une œuvre littéraire. Quatre ans plus tard, il écrit sur le cas du président Schreber à partir de l’ouvrage autobiographique de ses mémoires.

La théorie psychanalytique du fonctionnement psychique et du fonctionnement des névroses de Freud, bien que différentes, ont contribué à la théorisation du délire et de sa fonction. En effet, Freud se repose sur le fonctionnement des névroses pour expliquer les psychoses. Par exemple, pour évoquer le cas Schreber, une psychose paranoïaque écrit en 1911, dont nous parlerons plus tard, il utilisera le terme de refoulement, du retour du refoulé. Il parle aussi dans cet ouvrage, du désinvestissement libidinal de la réalité, il y reviendra pour parler de « déni de réalité ». C’est plus tard, qu’il reconnaitra des différences de structures. Dans névrose et psychose où Freud entreprend une description de ces deux mécanismes dans la structure psychique :

En effet, les théories de Freud proposent qu’il y ait dans la névrose, un conflit entre le moi et le ça. Face à une pulsion inacceptable, le moi dépendant de la réalité, réprime dans l’inconscient ce fragment de ça (vie pulsionnelle), cette partie refoulée afin d’être satisfaite, revient vers la conscience de manière déguisée, comme un compromis, en symptôme.

En revanche dans la psychose, Freud postule qu’il y a un conflit entre le moi et la réalité. Face à un élément insurmontable pour le sujet, le moi détruit ce fragment de réalité et se met au service du ça. Puis, le ça reconstruit une réalité plus supportable. C’est un échec du principe de réalité face au principe de plaisir dans le moi.

« Dans la première, le moi, en situation de dépendance par rapport à la réalité, réprime un fragment du ça (vie pulsionnelle), tandis que le même moi, dans la psychose, se retire d’un fragment de la réalité en se mettant au service du ça » (Freud, 1924, p.39)

Freud rajoute que ce trouble a commencé avant que la maladie ne se déclare :

Lors de la période « narcissique » qui est définie comme la période où la libido de l’enfant n’est

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