Epistémologie de la démarche clinique
Fiche de lecture : Epistémologie de la démarche clinique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Uwuuwuuwu • 8 Mai 2023 • Fiche de lecture • 3 217 Mots (13 Pages) • 220 Vues
Epistémologie de la démarche clinique15 mars 2023
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15/03/2023
Phénomènes psychologiques récupérés sur le terrain. Démarche clinique = Transformation d’une situation quotidienne en terrain de recherche : =/= laboratoire qui est entièrement un terrain de recherche, sans situation quotidienne.
Il n’y a pas de recherche scientifique sans méthode.
Il n’y a pas de méthode elle-même, mais elle doit servir à la recherche.
- Il n’y a pas de recherche scientifique sans méthode.
La recherche scientifique a pour but de faire avancer la connaissance : nouveaux éléments, + d’éléments ou nouvelles interprétations : + riche, + précis ou + juste.
Pas de « vérité » absolue. Vérité = idéal qui régule la science. Vérité = plurielle, il y a =/= horizons de vérité. On peut conquérir graduellement des petits groupes de vérités.
Pour que la comparaison du passé au présent ait un sens, on doit savoir comment ils ont été construits 🡺 grâce à la méthode.
Une méthode : Ce qui indique point par point la manière dont on a construit les résultats de sa recherche, de façon à les rendre ensuite discutables.
L’opinion : Un savoir dont on ne sait pas expliquer la provenance (obtenu sans méthode).
- Ce qui compte en science, ce ne sont pas les résultats mais la façon dont on les a obtenus.
Les méthodes expérimentales expliquent comment on va produire du savoir en laboratoire (en suivant un protocole de recherche).
Les méthodes cliniques expliquent comment on obtient des résultats à partir d’un terrain de recherche (transformé à partir de la vie quotidienne observée).
- Il n’y a pas de « meilleure méthode » en soi.
Une méthode est meilleure qu’une autre en tant qu’elle répond le mieux à un type de problème donné.
Exemples : Essais cliniques : méthode qui permet de comparer les effets de traitements.
Méthode ethnographique pour résoudre problème de connaissances des cultures autres que celle du chercheur. On essaie de comprendre la logique de manière objective sans plaquer sur l’autre le fonctionnement de sa propre culture.
- Cette méthode-là ne peut pas remplacer les essais cliniques et inversement.
Quels sont les types de problèmes que les méthodes cliniques en psychologie cherchent à résoudre et pour lesquels la méthode expérimentale n’est pas adaptée ?
- Des problèmes psychologiques « humains », subjectifs, qui ne concernent qu’un cas, ou éventuellement une série de cas.
- Des problèmes que l’on peut seulement recueillir sur le terrain, en contexte (et non produire et reproduire au laboratoire)
Exemple 1 :
La Protection Judiciaire de la Jeunesse demande à un psychologue-chercheur de l’aide sociale à l’enfance (l’ASE) de visiter en prison une jeune fille de 17 ans pendant 6 mois, avant son procès, pour essayer de comprendre sa dite « radicalisation », son projet de passage à l’acte, et aider le juge dans sa décision.
Etablir un portrait, son histoire… Réhumanisation de la personne et de son identité.
Exemple 2 :
Dans le cadre des débats qui agitent l’opinion, relativement aux nouvelles possibilités de filiation offertes par les évolutions du droit, on se demande ce qui advient de la question du père du côté des couples lesbiens, et donc, par ricochet, pour les enfants. Qu’est-ce qui se construit dans ces couples, en lieu et place de l’existence d’un père au quotidien. C’est une question de recherche. Il y en a d’autres. Mais c’en est une. Elle intéresse l’opinion publique, mais aussi les décideurs, soucieux de connaître les conséquences psychiques des lois qu’ils promulguent.
- Analyse thématique de 14 entretiens de femmes s’identifiant elles-mêmes comme lesbiennes, vivant en couple, et ayant recours à la PMA pour faire un ou plusieurs enfants
- Test projectif appelé « Libre réalisation de l’arbre généalogique » (LRAG), où l’on demande aux personnes de réaliser leur arbre généalogique tel qu’ils pensent qu’il est : manière d’explorer les représentations subjectives des liens familiaux.
Conclusion :
Dans la vie psychique des femmes lesbiennes et dans les familles qu’elles forment, la question du père n’est pas absente, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Les pères ont divers modes d’existence subjective, ancrés dans les mémoires mais aussi projetés en idéaux :
- Ils existent comme souvenirs constituants en tant que père que ces personnes ont eu, oncles – c’est-à-dire père de cousins et de cousines.
- Mais, plus surprenant, ils existent comme pères biologiques (c-à-d donneurs de gamètes).
Les résultats obtenus par la méthode clinique en psychologie valent pour un temps t, à telle époque, dans telle aire culturelle, en référence à telles personnes rencontrées.
Ils sont donc contextuels et historiques, c’est-à-dire limités et ouverts à la révision.
- Car la clinique est prise dans l’histoire – là où le laboratoire, au contraire, permet de décontextualiser les phénomènes pour essayer de dégager des mécanismes naturels anhistoriques.
- Ils n’en sont pas moins scientifiques, au sens où ils permettent de se démarquer des opinions, d’offrir des résultats non fondés sur des intuitions arbitraires, mais sur des données empiriques concernant la vie psychique subjectivement vécue.
Exemple 3 :
Les sociétés deviennent de plus en plus âgées ; le problème de la dépendance devient une question sociale, politique. Mais comment est vécue la dépendance par les personnes concernées ? Comment les personnes âgées s’en sortent psychiquement lorsqu’elles entrent en Ephad ou en soin de longue durée ? Que reste-t-il des capacités subjectives quand on est « objet de soin », parce qu’on n’a de fait plus les capacités de faire un ensemble d’action (comme se lever, se laver, s’habiller) ?
Recherche faite à partir d’un terrain dans quatre hôpitaux parisiens (service de soin de suite et de réadaptation – SSR) :
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