La méthode prise de CM
Cours : La méthode prise de CM. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lino Viale • 3 Octobre 2023 • Cours • 483 Mots (2 Pages) • 137 Vues
Chapitre 4. Sondages, opinion publique et médias.
Étude de cas. Enquête de l'IFOP sur le complotisme.
L'IFOP est un partenaire classique des médias, qui commandent des sondages. Ce n'est pas le cas de cette enquête qui est commandée par la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch. La Fondation Jean Jaurès est un think tank d'orientation libérale et Conspiracy Watch est une institution qui observe les comportements, pratiques conspirationnistes. Ici, Conspiracy Watch a intérêt à faire exister ce phénomène social. Son créateur dit : « Le complotisme est un phénomène social majeur ». Le commanditaire construit déjà lui-même le sujet.
Ce sondage est performatif, il a des conséquences. Les résultats sont relayés et analysés médiatiquement, et donc simplifiés. Le Monde parle de « résultats qui font froid dans le dos », Libération titre « Les Français sont complotistes » et France Info dit « Près de 8 Français sur 10 croient à au moins une théorie du complot ». Les sondages ont une importance d'emblée parce qu'ils sont relayés médiatiquement. Ils ont, à cet égard, une portée.
Le sondage ne produit pas de définition du complotisme : il mélange le rapport à l'horoscope avec des théories négationnistes concernant le génocide des Juifs. Sur la question concernant l'évaluation par les sondés de leur niveau de crédulité, on met sur le même niveau la crédulité et le scepticisme. La méthode employée ne prévoit pas la prise en compte des non-réponses, d'une absence d'avis. Cela a des effets sur la construction d'une réalité complotiste. Est ce qu'il y a corrélation ou causalité entre l'horoscope et le complotisme ? Est ce que les gens lisent l'horoscope parce qu'ils sont complotistes ? Ou est-ce deux choses distinctes, sans lien ? Les questions ne permettent pas de comprendre quel usage les gens font de l'horoscope, alors qu'il est assez évident que beaucoup de personnes en font un usage détourné, humoristique.
Étude de cas. Les Français et la notion d'islamo-gauchisme (Ifop Fiducial).
Le sondage est commandé par CNews et Sud Radio, deux médias plutôt connus pour leur positionnement réactionnaire, à droite voire à l'extrême-droite, qui se caractérisent notamment par une critique de la gauche (analyse relationnelle). On a une recherche de représentativité, mais qui ne prend pas en compte le positionnement politique des individus. On ne sait pas s'il y a eu un redressement avec cette variable. À noter aussi que les répondants au sondage sont parfois/souvent rémunérés.
La définition proposée de l'islamo-gauchisme renvoie aux commanditaires eux-mêmes, elle est présentée comme consensuelle. À nouveau, la non-réponse et la réponse « je ne sais pas » ne sont pas prises en compte. Les sondages sont dans l'imposition d'une problématique. Les plus jeunes, les plus diplômés croient moins à l'islamo-gauchisme.
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