Est-ce La Fin Du « Miracle Indien » ?

L’Inde a acquis son indépendance en 1947 et s’est progressivement ouverte à la libéralisation économique à partir de 1991. Depuis, l’Inde est entrée dans une phase récente de montée en puissance. A court terme, cette conquête peut paraître difficile, voire utopique, au regard des freins à sa croissance et du retard que semble avoir pris l’Inde sur les pays les plus puissants au monde (dont la Chine). Cependant, les nombreux atouts de cette nation et de la politique mise en place pour rattraper son retard, font de l’Inde un véritable chalenger à l’entrée le cercle fermé des puissances mondiales dominantes. Quels sont les atouts et les faiblesses de ce pays et quelle est sa stratégie à l’échelle nationale et internationale pour rejoindre l’élite mondiale?

I) Le ralentissement de la montée en puissance de L’Inde

Pour un pays aussi pauvre que l’Inde, les moyens d’atteindre la croissance devraient être ce que les Américains appellent un « no-brainer », autrement dit une évidence même. Ainsi, l’évidence serait d’une part de renforcer les biens publics existants et en fournir d’autres et d’autre part de donner un accès plus large à l’éducation et au soin. Or, le faible rôle joué par l’Etat associé à une corruption grandissante sont des vecteurs freinant la croissance du pays. D’autant, que ces freins semblent ancrer dans le pays. C’est donc structurellement que les changements doivent être opérés.

Le constat d’une chute de la croissance

Sujet : Est-ce la fin du « miracle indien » ?

Actuellement, l’Inde connaît une diminution de sa croissance qui est bloquée à 5%1 depuis quelques années. L’Inde a des diffcultés à retrouver sa croissance de 2007. Tout comme la Chine, qui avait connu une croissance à deux chiffres quelques années en arrière (qui aujourd’hui fait les frais d’une baisse des exportation qui représentait presque la moitié de sa croissance), l’Inde subit les effets de la crise de 2008. Cette faible croissance s’explique notamment par la baisse des investissements, une inflation qui dure et une diminution des exportations vers les pays les plus développés. A cela, il convient d’ajouter un déficit budgétaire de 9%. Afin de réduire ce déficit l’inde semble vouloir relancer sa croissance et miser sur ses rentrées fiscales. Néanmoins, le problème de croissance que connaît l’Inde actuellement ne peut pas être le seul fait d’une conjoncture défavorable. Des problèmes de nature structurelle affectent le pays.

1 Selon l’express du 30/08/2013, L'économie indienne enregistre un troisième trimestre consécutif au dessous de 5%. C'est sa plus mauvaise performance depuis 1999.

2 Le seuil de pauvreté s'établit à 28 roupies (43 centimes d'euros) de dépenses par jour.

Une pauvreté tenace

L’Inde est le pays dans lequel on enregistre 40% des pauvres de la planète. Avec un chiffre de 750 Millions de pauvres vivant dans des territoires ruraux, l’Inde semble céder au paradoxe d’avoir une croissance sans développement. Les 2/3 des indiens arrivent à vivre avec à peine 2 dollars par jour. Prêt d’un indien sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté2. Le gouvernement indien ne réagit pas vraiment à cette pauvreté et ne consacre que 2% de son PIB pour lutter contre la misère. En effet, La croissance économique seule, sans intervention de l'Etat, ne suffit pas à faire reculer massivement la pauvreté. Le principal dispositif de lutte contre la pauvreté en Inde est le système de distribution public3 qui approvisionne dans tout le pays les plus pauvres en denrées de première nécessité subventionnées (blé, sucre, riz, huile, pétrole). Mais le PDS est miné par la bureaucratie et la corruption.

Des infrastructures précaires et insuffisantes

Contrairement à son voisin Chinois qui mène une véritable politique visant à redistribuer une partie de l'investissement public dans les régions intérieures permettant la construction de nombreuses infrastructures et l'installation d'entreprises, le gouvernement indien ne semble pas prendre la mesure de la précarité des infrastructures et de la logistique sur son territoire. Ainsi, on observe un important manque en terme de réseaux routiers ou encore de port maritimes. A titre d’exemple le réseau de voie ferré indien date de l’époque où ils étaient sous colonisation anglaise. Pourtant, il ne peut

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