Origine Des Peines
Mémoire : Origine Des Peines. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar denisrahim • 15 Mars 2013 • 646 Mots (3 Pages) • 1 200 Vues
La morale politique ne peut procurer à la société aucun avantage
durable, si elle n’est fondée sur les sentiments ineffaçables du
cœur de l’homme.
Toute loi qui ne sera pas établie sur cette base, rencontrera
toujours une résistance à laquelle elle sera contrainte de céder.
Ainsi la plus petite force, continuellement appliquée, détruit à la
fin un corps qui semble solide, parce qu’on lui a communiqué un
mouvement violent.
Consultons donc le cœur humain; nous y trouverons les principes fondamentaux du droit de punir.
Personne n’a fait gratuitement le sacrifice d’une portion de sa
liberté, dans la seule vue du bien public. De telles chimères ne se
trouvent que dans les romans. Chaque homme n’est attaché que
pour ses intérêts aux différentes combinaisons politiques de ce
globe; et chacun voudrait, s’il était possible, n’être pas lié luimême par les conventions qui obligent les autres hommes. La
multiplication du genre humain, quoique lente et peu considérable, étant néanmoins supérieure de beaucoup aux moyens que
présentait la nature stérile et abandonnée, pour satisfaire des
besoins qui devenaient tous les jours plus nombreux et se croisaient en mille manières, les premiers hommes, jusqu’alors sauvages, se virent forcés de se réunir. Quelques sociétés s’étant
formées, il s’en établit bientôt de nouvelles, dans la nécessité oùDES DÉLITS & DES PEINES
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l’on fut de résister aux premières; et ainsi ces hordes vécurent,
comme avaient fait les individus, dans un continuel état de
guerre entre elles. Les lois furent les conditions qui réunirent les
hommes, auparavant indépendants et isolés sur la surface de la
terre.
Las de ne vivre qu’au milieu des craintes, et de trouver partout
des ennemis, fatigués d’une liberté que l’incertitude de la
conserver rendait inutile, ils en sacrifièrent une partie pour jouir
du reste avec plus de sûreté. La somme de toutes ces portions de
liberté, sacrifiées ainsi au bien général, forma la souveraineté de
la nation; et celui qui fut chargé par les lois du dépôt des libertés
et des soins de l’administration, fut proclamé le souverain du
peuple.
Mais il ne suffisait pas d’avoir formé ce dépôt, il fallait le protéger contre les usurpations de chaque
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