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L’élection est-elle démocratique ?

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Par   •  11 Octobre 2017  •  Dissertation  •  3 773 Mots (16 Pages)  •  841 Vues

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L’élection est-elle démocratique ?

« Je n’irais pas voter Dimanche ». Cette citation ne provient pas d’un écrit d’un théoricien de la pensée politique, c’est une citation que nous entendons avant chaque élection, dans la bouche de beaucoup de citoyens désabusés par les gouvernements successifs, qui se sentent impuissants et qui ne croient plus en l’élection. Cette phrase représente finalement l’avis d’une grande partie du peuple de France, une majorité parfois bien que silencieuse dans les urnes. Cela se vérifie d’ailleurs lorsque l’on observe les taux d’abstentions. La démocratie française est en crise, elle est devenue malgré elle démocratie de l’abstention.

L’élection, du latin electio, désigne un choix réalisé par le biais d’un suffrage. Lors d’une élection, le corps électoral, constitué de toutes les personnes disposant du droit de vote, est amené à voter de façon souvent non contraignante. Une élection a pour objectif de désigner la personne ou l’ensemble des personnes qui représenterons (dans le cas d’une démocratie représentative) les électeurs, autant ceux qui ont voter pour elle mais aussi en théorie, tous les autres. Ainsi l’élection au-delà, d’être un choix, est un support de légitimité, c’est une preuve de confiance envers la personne élue.

Étymologiquement le terme démocratie renvoie au pouvoir du peuple. La démocratie athénienne, première expérience démocratique renvoie à une expérience politique fondée sur la participation d’une proportion importante (pour l’époque) des citoyens au gouvernement de la cité, et en même temps faible proportionnellement puisqu’étaient exclus de la vie citoyenne les femmes, les esclaves et les métèques.

Depuis le terme démocratie, le concept, a évolué, ainsi que les institutions qui y sont rattachés avec le passage d’un gouvernement du peuple par lui-même (démocratie directe) à un gouvernement du peuple par des représentants (démocratie représentative) - la démocratie directe étant apparu impossible dans des Etats de grande taille, d’où l’idée de confier la responsabilité du gouvernement à un petit nombre de personnes. Au moment de la révolution française, cela a même pu être perçu comme un choix délibéré des constituants et des intellectuels, l’abbé Sieyès avait déclaré « le peuple ne peut agir que par ses représentants » : après l’expérience athénienne et la grande parenthèse quant à la démocratie dans l’histoire des institutions, quand la démocratie a été repensé, s’est très rapidement imposé l’idée que le peuple ne peut agir que par ses représentants.

La démocratie renvoie donc à un idéal de participation des citoyens, mais cette définition est davantage une définition normative qu’une définition fidèle à la réalité. Dans les faits, il y a une tension entre l’idéal de la démocratie (participation des citoyens au gouvernement de la cité) et la pratique.

Ainsi, si aujourd’hui le système d’élection dans le cadre d’une démocratie représentative semble la norme dans les pays occidentaux, est-ce pourtant un véritable gage de démocratie ? Suffit-il que nous élisions nos représentants pour que nous soyons bien représentés ?

Dans une première partie nous nous demanderons si l’instauration d’une démocratie représentative basée sur l’élection de nos représentants n’est-elle pas finalement qu’une illusion quant à son réel caractère démocratique. Puis nous nous interrogerons quant à la réelle capacité expressive du choix électif de nos représentants et nous introduirons des solutions existantes pour réintroduire de la démocratie dans la société et dans les institutions.

L’élection comme mode de choix contraint mais assumé par les pères de la démocratie représentative : Un acquis impossible à remettre en cause ?

Le choix de la démocratie représentative

Un choix assumé…

La mise en place du scrutin indirect s’est justifié non pas pour des raisons démographiques ou pratiques comme on pourrait le penser en première analyse, mais bel et bien pour des raisons idéologiques. S’imposant après une période de Terreur, il a été vu comme le pendant nécessaire de l’élargissement colossale du nombre d’électeurs afin de canaliser la violence, de la rationaliser.

En effet, le caractère indirect du scrutin permet finalement d’éloigné l’électeur de la prise de décision tout en lui donnant l’impression d’être impliqué. Ainsi, ceux qui ont pensé notre régime, avaient la volonté d’introduire une barrière entre l’électeur de la décision politique à des fins justifiables, par la peur de la mise en place d’une gouvernance populiste, ochlocratique.

Ces peurs portent principalement sur trois réflexions :

La peur de l’immodération des masses à la sortie de la Révolution ;

Le doute quant aux capacités de la population à s’investir dans les affaires publiques. Ce qui peut sembler cohérent à l’époque durant laquelle cela a été mis en place, avec un très faible taux de scolarisation ;

Et enfin, un doute quant à la supposée inconstance de l’opinion publique, et les difficultés que cela pourrait représenter dans la mise en place d’une politique de long terme cohérente.

C’est pourquoi, Hanna Arendt quant à la mise en place du gouvernement représentatif décrit que « la réduction à un corps réduit et choisi de citoyens était censée servir de grand purificateur de l’intérêt comme de l’opinion, comme garantie « contre la confusion de la multitude » ».

Enfin, Sieyès décrit l’élection comme un facteur essentiel du progrès social. En permettant de réduire au quasi néant le temps consacrer par chaque citoyen l’administration de la vie collective, elle lui permet de se consacrer à ses intérêts particuliers, à son travail. D’autres se différencient alors, et prennent en charge ces tâches, ils deviennent spécialistes à l’image de la division du travail. Cependant, le danger peut résider dans une trop grande spécialisation des homo politicus, et une trop faible diversité de la classe politique.

Cependant, on peut se poser la question si la mise en place d’un tel système, n’est pas l’origine aujourd’hui

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