Le Shutdown Américain
Analyse sectorielle : Le Shutdown Américain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar daryadubois • 26 Novembre 2013 • Analyse sectorielle • 2 838 Mots (12 Pages) • 814 Vues
Point d’Actualité/Revue de Presse :
Le Shutdown Américain
Introduction :
Il y a quelques semaines a débuté le dix-septième shutdown étatsunien en 37 ans. Le shutdown se définit par la cessation des activités gouvernementales des Etats-Unis d’Amérique. A première vue rien d’inquiétant, d’autant que le pays n’en est pas à son coup d’essai. Pour preuve, à l’annonce du shutdown, les pays du monde entier et les américains eux-mêmes ont tourné en dérision la situation.
Mais le shutdown actuel présente des dimensions nouvelles en comparaison des précédents. Dès lors, la situation commence à inquiéter plutôt qu’à amuser, les pays se souciant des conséquences que pourrait avoir ce shutdown sur leurs économies nationales. Fort de leur expérience de 2007 avec la crise des subprimes, les pays savent que la situation économique américaine peut avoir de graves répercussions sur les économies internationales.
Nous utiliserons ici les presses françaises, américaines et internationales afin de comprendre quelles peuvent être les répercussions du shutdown à l’échelle américaine et mondiale à court et moyen terme. Pour cela, nous expliquerons ce qu’est un shutdown et en quoi celui du 1er Octobre 2013 est particulier. Dans un second temps, nous analyserons le point de vue de la presse américaine vis-à-vis du shutdown qui touche leur pays, avant, dans un dernier temps, d’étudier les propos tenus par les presses du monde entier, d’abord amusées de la situation avant de s’en soucier de plus en plus chaque jour.
• Qu’est-ce que le shutdown ?
• Généralités.
On appelle shutdown situation dans laquelle les activités gouvernementales des Etats-Unis sont stoppées. Politiquement, cela se traduit par un échec du Congrès dans le déblocage de fonds suffisants aux opérations gouvernementales. Lorsqu’un tel cas se produit, le gouvernement est contraint à la cessation des services rendus à la population, en dehors des services dits « essentiels » (le service météorologique, les services médicaux, les forces armées, le système pénal, le contrôle du trafic aérien).
La Constitution des Etats-Unis prévoit un système bicaméral pour le pays. Ainsi, le budget national doit être approuvé conjointement par la Chambre des représentants et par le Sénat, avant d’être signé par le Président des Etats-Unis. Mais dans le cas où ce dernier utilise son droit de véto sur la question du budget, alors ce dernier est renvoyé au Congrès, où le véto du Président peut être annulé si deux tiers des membres votent pour l’annulation.
En général, le shutdown survient lorsqu’au moins l’une des deux chambres ne réussit pas à tomber d’accord sur le budget.
Lorsque le shutdown est effectif, les conséquences sont multiples. Tout d’abord, de très nombreux employés fédéraux se retrouvent temporairement au chômage. Ensuite, selon les cas de shutdown, plus ou moins de domaines sont touchés, allant de la fermeture des écoles à la fermeture des parcs nationaux et autres activités touristiques, en passant par la cessation de ramassage d’ordures et par la fermeture des bureaux de passeports.
Le shutdown actuel est le dix-huitième aux Etats Unis, mais il n’y en avait pas eu depuis presque deux décennies.
• Particularités et Risques
A l’origine de ce nouveau shutdown survient un conflit entre républicains, qui contrôlent la chambre des représentants, et démocrates, qui contrôlent le Sénat. Les discussions se sont entamées il y a plus de six mois, en Mars dernier. Les démocrates préconisent une hausse des impôts, ce à quoi sont très hostiles les républicains, qui s’attaquent alors à l’Obamacare, qui représente un trou budgétaire très conséquent. Mais Barack Obama est très clair : il ne cédera pas sur cette loi.
Mais au-delà de la simple rivalité entre démocrates et républicains s’ajoute un nouvel acteur, et pas des moindres : le Tea Party. Cette « aile radicale du parti républicain », comme l’appelle le journal Libération, est anti-Obama, et a un objectif précis : décrédibiliser le Président et sa politique pour éviter à tout prix que les démocrates ne soient réélus. Mais à court terme, leur projet est autre : c’est cette petite minorité de républicains qui est à l’origine du shutdown.
Même si techniquement, c'est le Sénat, à majorité démocrate, qui a rejeté lundi soir le projet de loi sur le budget de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, menant ainsi au shutdown.
Le Tea Party n’est prêt à aucun compromis en dehors du suivant : il n’acceptera de mettre fin au shutdown et de voter le rehaussement du plafond de la dette qu’à condition que soit démantelée l’œuvre majeure de Barack Obama : l’Obama Care. Pour contrecarrer la législation, ils ont introduit un amendement au texte prévoyant le report d’un an de la réforme du système de santé. Le Sénat a lundi rejetté deux fois ce projet de loi de finances élaboré par la Chambre des représentants. C’est l’impasse.
Chaque jour qui s’écoule sous l’égide du shutdown a des conséquences plus ou moins profondes, tant à l’échelle microéconomique, puisque Barack Obama affirme que « Ce "shutdown" "aura des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie, et tout de suite", », qu’à l’échelle macroéconomique, allant même pour certains jusqu’à menacer l’économie mondiale.
Près de 800000 fonctionnaires sont concernés par un chômage temporaire en raison du shutdown, et sont menacés de lourdes sanctions s’ils effectuent un quelconque travail. Leur salaire n’est en aucun cas garanti durant cette période indéterminée, bien que dans la plupart des shutdown précédents les jours de chômage étaient remboursés. Le Congrès pourrait adopter le principe d'un versement rétroactif de salaires une fois la crise résolue.
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• Vu des Etats-Unis, les coupables et la sortie de crise en question
• La recherche des coupables
Bien entendu, le shutdown a fait la une de tous les journaux américains.
Pourtant, tous ne s’accordent pas sur le responsable de cette crise. La sénatrice démocrate Claire McCaskill s'interroge dans les colonnes du New York Times
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