L'influence De La télévision Sur Le Sport

Dossier

La guerre des droits TV du foot

SOMMAIRE

INTRODUCTION p. 3

I) Le football : un enjeu de taille pour les chaînes de télévision

A./ Du faible intérêt à la flambée des prix p. 4

B./ L’explosion des droits avec l’arrivée des bouquets satellites p. 5

C./ Des audiences qui font saliver les chaînes p. 9

II) La télévision : un enjeu qui pèse de plus en plus dans la vie des clubs

A./ L’argent de la télé : une manne financière pour les clubs p. 11

B./ La face cachée des droits du foot : une dépendance accrue p. 12

III) La guerre des droits TV : le duel Canal+/ TPS

A./ Un contexte difficile pour l’attribution des droits 2005-2008 p. 13

B./ Un emballement voulu par TPS ? p. 14

C./ Fusion Canal+/ TPS : quelles conséquences ? p. 15

ANNEXES p.17

BIBLIOGRAPHIE p. 18

INTRODUCTION

Supporters, hommes d’affaires, chaînes de télévision, dirigeants de clubs, sponsors : tous ces acteurs sont aujourd’hui capables de dépenser les sommes les plus folles au nom du foot… et de ses retombées économiques. Le football professionnel, celui des élites nationales et internationales, suscite aujourd’hui plus de passions que jamais auparavant. Passion du sport, de la performance, des résultats qui fait vibrer joueurs, entraîneurs et supporters. Mais aussi passion démesurée, à l’origine de comportements économiques plus ou moins rationnels : records sans cesse dépassés pour les transferts des joueurs (75 millions d’euros pour Zidane de la Juventus de Turin au Real Madrid), marketing poussé à l’extrême autour des clubs (de la tablette de chocolat de l’OM à la carte de crédit du Real) et offres qui flambent pour les droits de diffusion des matchs.

En France, l’union du football et de la télévision, au début des années 1980, a permis au ballon rond de dépasser le statut de simple activité sportive et récréative. L’arrivée de Canal+ dans le paysage audiovisuel, la privatisation de TF1, et le régime télévisuel concurrentiel qui en a découlé, ont bel et bien contribué à l’émergence du football-business dans notre pays.

Désormais, le football est un bien qui se produit, se consomme, se finance, se gère… pour le meilleur et pour le pire. Les relations passionnelles entre football et télévision se fondent sur une convergence d’intérêts, pour la plupart économiques. Le football, gisement d’audience, attire la télévision : quel autre sport pourrait se vanter de rassembler autant de personnes au même moment devant le petit écran ? A l’inverse, la télévision attire le football, pour le gisement financier et le formidable outil promotionnel qu’elle représente.

Enjeu de taille, ce partenariat a bien sur un prix : celui des droits de retransmission des matchs. Indéniablement, la relation foot-télé, analysée à travers le prisme des droits de diffusion, s’est construite dans l’interdépendance : si la retransmission du football est un enjeu de poids pour certaines chaînes de télévision (I), les retombées économiques de ces diffusions sont également devenues vitales pour la santé des clubs et du football en général (I), au point de voir le duel Canal+ / TPS faire exploser les enchères lors du dernier appel d’offre pour les saisons 2005-2008 du championnat de France (III).

I) Le football : un enjeu de taille pour les chaînes de télévision

Le football est devenu, depuis les années 1980, un argument de poids pour les chaînes de télévision en quête de nouveaux spectateurs. Face à cet enjeu dans la concurrence entre chaînes nationales, mais aussi entre bouquets satellites, les sommes déboursées pour les droits de retransmission des matchs ont explosé en l’espace d’une vingtaine d’années.

A./ Du faible intérêt à la flambée des prix

Si avant 1984, le football n’est qu’un programme télévisé parmi d’autres, la donne va changer avec l’arrivée de Canal+ puis des bouquets satellites.

1) Jusqu’en 1984 : l’absence d’émulation autour du football

Jusqu’en 1984, l’offre d’émissions sportives, et donc de football, est soumise à un régime "semi concurrentiel" dû à l'application de la réforme de l'ORTF en 1974, qui crée trois sociétés nationales de programmes (TF1, Antenne 2, FR3). Le sport télévisé est ainsi exclusivement un bien public, ou plutôt, un service public. La production et la tarification des émissions (sportives comprises) relèvent du cahier des charges des trois sociétés publiques de télévision, au nom de la sauvegarde du droit à l'information pour tous. Le football et tout le sport télévisé est alors considéré beaucoup plus comme une forme d’information, traitée sous l’angle des résultats, que comme un spectacle.

Avant 1984 et l’entrée des chaînes privées sur le marché de l’audiovisuel, le rapport de force déterminant le prix de diffusion des matchs semble plutôt à l’avantage des demandeurs, à savoir les chaînes. En effet, en 1983, l’ensemble des retransmissions de

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