Typologie ancienne et contemporaine des régimes/systèmes politiques
Dissertation : Typologie ancienne et contemporaine des régimes/systèmes politiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 988Kompa • 14 Novembre 2018 • Dissertation • 1 687 Mots (7 Pages) • 1 073 Vues
« Aujourd’hui, il est assez fréquent de faire une distinction entre les « régimes politiques » et les « systèmes politiques » […]. C’est distinction, formelle, n’est pas toujours opératoire. » Cette affirmation présentée dans le Lexique de Science politique sous la direction d’Oliver Nay illustre parfaitement la confusion et la similarité entre la notion de système politique et régime politique.
Le terme de régime vient du latin regere se retrouvant dans notre langue avec le verbe gouverner. Ainsi le régime politique est la forme du gouvernement ou l’organisation du pouvoir politique dans une société données et à un moment précis. Le concept de système politique, de son côté, fut diffusé par David Easton (1917 – 2014) et Karl Deutsch (1912 – 1992) et essentiellement employés dans les années 1970-1980. Inspiré des théories cybernétiques, cette idée « en tant que paradigme scientifique, […] désigné une représentation conceptuelle des interactions politiques et des institutions qui, dans un pays donné ou dans tout autre cadre de pouvoir, déterminent les décisions auxquelles se soumettent la plupart des personnes ou entités collectives incluses dans ce pays ou ce cadre ».[1] Or, c’est la typologie soit l’explication né d’une recherche des systèmes / régimes politiques qui se trouve au cœur de notre sujet. Un sujet nous invitant à nous intéresser à l’évolution, terme provenant du latin evolure soit dérouler dans notre langue afin de montrer un passage d’un état à un autre. Généralement, ce terme d’évolution implique une idée de progrès à laquelle il faut rester vigilant pour éviter de sous-entendre que tout évolution est un progrès.
Or, si la typologie vise à mieux comprendre le monde en le simplifiant et en classant la diversité de celui-ci. Or, en observant les différentes typologies construites à travers le temps par des chercheurs, nous pouvons comprendre comment notre monde s’est construit tel qu’il est aujourd’hui. Mieux comprendre le monde, avec son passé et son évolution, nous permet de mieux l’analyser de savoir ce qui a déjà était fait et ce qui peut encore être fait. De plus, les systèmes et régimes politiques sont une partie importante de la science politique et il semble donc pertinent d’étudier la vision des chercheurs nous ayant précédés avant de faire nos propres recherches dans ce domaine. En l’occurrence, il s’agit ici d’étudier la typologie fait dans le monde dit occidental soit l’Europe et les Etats-Unis depuis la Grèce Antique jusqu’à nos jours.
Aussi, dans l’Histoire, en quoi, les recherches sur la politique ont-elles influencées l’élaboration d’une classification des gouvernements ?
Les penseurs des régimes semblent s’être intéresser au fonctionnement de ceux afin de pouvoir trouver le meilleur régime jusqu’au XXème siècle. Période forte marquée par des grands bouleversements historiques où les chercheurs ont commencé à vouloir se défaire de leur subjectivité tout en élargissant le champ de recherche pour créer une nouvelle typologie.
Afin de vérifier cette hypothèse, nous étudierons le passage d’une typologie « naturelle » à une typologie se voulant scientifique.
Une typologie originelle fondée sur l’état naturel des cités
La question du meilleur régime a été l’objectif de recherche des penseurs autour de la politique (A) or les variables sur lesquelles ils s’étaient fondés ont pour certaines été largement reprises et pour d’autres abandonnées ou mises en valeurs selon l’époque. (B)
La recherche du meilleur régime
- Platon a développé une théorie plus idéaliste qu’Aristote puisqu’il souhaite rebâtir une société plutôt que de déterminer laquelle est la meilleur dans celles existantes. Ainsi, Platon élabore une classification de quatre régimes politiques avec la timocratie, l’oligarchie, la démocratie et la tyrannie. De son côté, Aristote distingue six régimes politiques : trois qu’il juge sain (royauté, aristocratie et république) et trois qu’il juge corrompus (tyrannie, oligarchie et démocratie).
- Tous les deux à travers leur théorie cherchent à trouver le meilleur régime et à le mettre en place au niveau de leur cité puis dans la Grèce Antique. Cette recherche du meilleur régime afin de viser le bonheur de l’Homme et de la société a perduré dans l’Histoire avec d’autres penseurs comme Montesquieu.
- Dans son ouvrage, De l’Esprit des lois, Montesquieu élabore une typologie en distinguant trois types de régimes : la monarchie, le despotisme et la république qu’il subdivise en démocratie et aristocratie. Pour élaborer cette typologie, Montesquieu analyse les sociétés et distingue trois modes de fonctionnement autour des trois principes. Ainsi, il semble s’inscrire dans l’héritage d’Aristote en observant les sociétés et en supposant que la nature du système est liée au pouvoir mis en place.
Des variables figées ou fluctuantes ?
- L’une des variables fixes qui semblent ressortir lorsque nous observons les typologies d’Aristote et Montesquieu est le nombre de gouvernant(s). Ainsi, Aristote et Montesquieu séparent les régimes qu’ils ont observés suivant le nombre de gouvernants distinguant les sociétés où il y un seul gouvernant de celles où un petit groupe voir tout le peuple se trouve à gouverner.
- De son côté, Rousseau avec Du contrat social construit son raisonnement puis sa typologie des régimes politiques en lien avec l’univers de la biologie et plus particulièrement de l’anatomie. Or, en croisant ces différentes sciences, il apporte un regard différent d’Aristote et Montesquieu sur les régimes politiques puisqu’il s’éloigne des variables structurelles issus d’observations.
- Ainsi, face à trois penseurs, nous pouvons voir que les variables choisis pour construire une typologie et classer les différents régimes politiques sont liés au contexte socio-historique de leurs époques. Ils observent les sociétés existantes à leurs époques, s’interrogent sur celles passées pour créer une typologie à partir de leurs connaissances et leur analyse. Il semble ainsi logique de dire qu’ils n’existent aucune variable figée mais seulement des variables choisies par les penseurs.
Ces variables choisies par les penseurs sont donc sujettes à changements suivant le contexte socio-historique dans lequel ils évoluent puisque ce contexte influence leurs modes de pensées. De plus, leur recherche du meilleur régime présente un biais subjectif que les chercheurs dans les siècles suivant ont tenté de gommer par l’élaboration de typologie en usant d’objectivité.
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