Turquie, USA : Une Relation En Mouvement

Turquie, USA : Une relation en mouvement

La Turquie, 75 millions d’habitants, environ 26 fois la superficie de la Belgique. A cheval entre l’Europe et l’Asie, de par ses frontières avec l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Turquie, au gré des conflits internationaux est devenue un pion stratégique sur l’échiquier mondial. Ses frontières avec feu Urss et son enclavement dans une zone traversée de tensions constantes avec les USA en ont fait un partenaire stratégique

C’est la guerre froide qui lui donnera le vrai éclairage et l’importance géopolitique qu’elle a aujourd’hui pour les USA. Au début des années 50, la république Turque se trouve au carrefour entre deux puissances mondiales, l’URSS et les Etats-Unis. Entre deux idéologies, la Turquie choisit le camp de l’Occident et se joint à l’OTAN en 1952. Celle ci est utilisée comme poste de surveillance avancé face à l’ennemi soviétique. Au cours des années la Turquie s’est révélée un allié assez important des USA pour que ceux ci s’abstiennent souvent de commenter les troubles intérieurs turcs, entre répression des minorités et coups d’état répétés, le silence a souvent été de mise.

La fin de la guerre froide et la disparition de l’ennemi commun fait craindre à la Turquie de perdre son statut de partenaire stratégique. Mais le 2 aout 1990, l’Irak envahit le Koweit, la guerre du golfe éclate. Elle opposera l’Irak à 34 pays dont les USA. En laissant les Etats Unis utilisé ses bases militaires contre son voisin irakien, la Turquie revalorise le partenariat avec les USA. En 1992, les USA et la Turquie signe un accord de « partenariat renforcé », les deux pays veulent sceller ainsi une coopération étroite et utile. Par la suite, les USA soutiendront financièrement la Turquie lors de la crise économique qui la secouera en 2000 et apporteront tout leur soutien diplomatique à la candidature de celle ci à l’UE. Dans le courant des années 90, les USA s’intéresseront à l’activité de la Turquie dans le moyen Orient, et nourrissent le projet d’établir la Turquie comme une société musulmane démocratique modèle pour tous les pays de la région. Le 11 septembre, accélèrera ce processus, et les USA entendent utiliser la Turquie comme une démocratie capable d’être un moyen de dialogue avec un monde musulman, que les USA déclarent hostile.

En 2002, le parti de la justice et du développement, l’AKP, arrive au pouvoir en Turquie. Une année plus tard, les USA rentrent en guerre contre l’Irak. Les USA redemandent l’autorisation de réutiliser les bases militaires turques pour pouvoir attaquer l’Irak par le nord. A la surprise générale, la grande assemblée nationale turque refuse. Même si après de nombreuses négociations la Turquie laissera les troupes américaines disposer de son territoire, le refus initial de la Turquie marque la première vraie rupture avec son allié privilégié. En Juin 2005, l’administration Bush annonce la mise au point d’un partenariat stratégique avec la Turquie. Ce partenariat s’inscrit dans la volonté américaine d’ériger la Turquie en démocratie exemplaire dans la région. Les différentes positions des deux pays par rapport à certains sujets, notamment les politiques à adopter envers les pays du Moyen Orient ébranlent le partenariat turco américain.

...