Résumé d'argumentaire - Après mai 68 - militantisme
Résumé : Résumé d'argumentaire - Après mai 68 - militantisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Paulinette98298 • 16 Novembre 2021 • Résumé • 1 652 Mots (7 Pages) • 377 Vues
Résumé d’Argumentaire de la séance n°6 ( l’Après Mai 68 ) :
Texte obligatoire : « Incidences biographiques du militantisme en Mai 68. » de Julie Pagis / Document historique : « Le comité de base. » de Robert Linhart.
« Un certain nombre de porte parole autoproclamés ont construit cette idée de « génération 68 » sur la base de leur devenir propre, qui n’était pas représentatif des destinées des soixante-huitards ordinaires. » affirme le journal LeMonde en soulignant la figure type dressée des soixante-huitards qui masque une réalité plurielle.
En effet, la thèse « les incidences biographiques du militantisme en mai 68. », ( 2009 ) s’agissant d’une enquête réalisée auprès de cent-soixante-dix familles dans lesquelles l’un des parents au moins a participé aux événements de mai 68 et portant sur les incidences biographiques du militantisme de cette crise, réalisée par Julie Pagis, sociologue et chercheuse en sociologie politique au CNRS[1], revient à nous questionner quant à la réalité de cette génération. L’enquête de Robert Linhart, homme politique, sociologue, philosophe et ancien élève de l’ENA[2], ayant fait l’objet de l’écriture du récit autobiographique « comité de base », et énonçant l’engagement de l'auteur dans une usine Citroën à l’automne 1968 pour organiser la révolte des ouvriers, décrit également la réalité de ces événements.
Il semble ainsi pertinent de se demander dans quelles mesures
les évènements de mai 68 constituent-ils une véritable socialisation politique individuelle qui déconstruit le mythe d'une génération 68 homogène et unifiée.
Dans un premier temps, il est nécessaire de rendre compte d'un
après 68 marqué par de multiples trajectoires sociales situées des individus « déstabilisés » à travers une dynamique déstabilisatrice et des socialisations politiquement situables. Dans un second temps, on constatera l'héritage de cette crise historique qui laisse à désirer, notamment par la manifestation de revendications effacées mais aussi et enfin d’héritages
intergénérationnel divers de cette crise.
Selon Julie Pagis, des dynamiques déstabilisatrices,
( Karl Manheim[3] ), sont à l’origine même des trajectoires sociales[4] des soixante-huitards. En effet, ces dynamiques déstabilisatrices désignant la rencontre entre des trajectoires individuelles et un événement collectif, entrainent une réaction de la part des individus, qui par ailleurs, ne sont pas tous impactés de la même manière. On observe effectivement, que d'un individu à l’autre, l'on se servira de reconversions politiques, professionnelles ou conjugales , qui feront eux mêmes partie constitutive de leur outil de militantisme[5] ou au contraire l’objet d’un retrait total de la marginalité et le développement de stratégies parallèles ( exits individuels ) comme la mort, la drogue ou les voyages lointains. A titre d’exemple l’on peut constater que « Les compagnes successives de Gilles[6] (…) impulsent, accélèrent et accompagnent ses diverses reconversions. »
Cette dynamique déstabilisatrice entraine ainsi un processus d’intériorisation de nouvelles normes, valeurs qui orchestreront leurs attitudes politiques.
L’auteure, défends l'idée selon laquelle la socialisation des soixante-
huitards est politiquement située. En effet, par une approche statistique, l’on constate une prise de position militante en fonction du degré d’institutionnalisation
du militantisme et de l'intensité du militantisme pendant et avant mai 68, par ailleurs, il est selon J.Pagis, nécessaire de les imbriquer avec des récits de vie, notamment antérieurs, tel que les types d’incidences biographiques ( l’âge ; le sexe ; l’origine sociale[7] etc ). Elle y constate ainsi la formation de « micro-unités » de générations marqués par des « empreintes du temps ». Il est selon elle important de prendre en compte un ensemble de critères pour pouvoir au mieux comprendre les prises de positions militantes.
Cette socialisation politique, est ainsi impulsée par les agents de socialisation divers et provoquerait selon J.Pagis, un processus de politisation, c’est-à-dire, le processus par lequel les individus acquièrent une compétence ou un « savoir savant » ( Bourdieu ) sur la sphère politique institutionnelle. L’auteure dégage alors quatre types de socialisation politique : La socialisation politique de confirmation selon laquelle les évènements de Mai Juin 68 n’ont pas eu d’impact. Les individus sont des personnes nées avant 1945, étaient dans des syndicats et ont donc en Mai Juin 68 mené des luttes traditionnelles. Puis la socialisation politique de renforcement, il s’agit là de la population féminine (MLF[8]), d’ individus ayant déjà milité avant 68 mais qui ont vu les événements renforcer leur engagement, au cours de ces évènements les personnes apprennent egalement de nouveaux moyens de luttes. Ensuite, la socialisation politique de conversion : les baby-boomers qui n’étaient pas engagés de manière militante avant 1968. Ils ont participé à ces évènements et sont ensuite rentrés dans des structures militantes. Ils avaient des prédispositions militantes car leurs parents étaient eux-mêmes militants. Et enfin , la socialisation politique d’alternation expliquant selon elle que les baby boomers principalement pas engagés de manière militante avant Mai/ Juin 68 découvrent une ouverture des possibles avec les évènements et s’engagent donc dans d’autres sphères notamment professionnelles, culturelles, sociales (communautés du Larzac) et sphère privée. A titre indicatif, l’on peut prendre l’exemple du schéma 1 « Les incidences politiques de la participation à mai 68 : 1968 - 1974. » où l’on distingue clairement le croisement de plusieurs facteurs tel que le sexe, l’âge ou encore l’origine sociale dans la détermination et l’explication de la position militante de l'individu.
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