Machiavel
Fiche : Machiavel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soukaina essaffar • 26 Décembre 2015 • Fiche • 3 110 Mots (13 Pages) • 1 163 Vues
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Innocence
violée
Soukaina ES-SAFFAR
Amina venait de sortir de sa maison à "Hay Moulay Rchid" pour rejoindre le lycée, elle s'était habillée maladroitement: un tee-shirt noir, un vieux jean bleu délavé par les quinze ans de linge, et des tongs, ses cheveux en queue de cheval.
C'était une fille de 16 ans particulière, son visage rond dissimulait un charme très rare, ses longs cheveux lisses et châtains étaient en harmonie avec ses yeux noisette, ses lèvres ressemblaient à une goutte de sang sur de la neige, elle souffrait de boulimie depuis l'âge de dix ans: un cercle vicieux de gavages et de purges qui avait entraîné un surpoids de trente kilos et des dents gâtées par les remontées acides.
Si elle avait réussi à cacher sa maladie pendant longtemps, ses parents adoptifs avaient fini par découvrir les emballages des biscuits sous son vieux matelas jauni par l'humidité.
Ils consultèrent alors tous les fquihs de Casablanca les uns lui crachaient dessus d'autres lui demandaient de boire un élixir puant... Puis enfin après tant de tentatives chez les fquihs, Touria, sa mère, compris enfin qu'elle devait peut-être emmener la fille chez un médecin, mais ce n'était pas ce qu'elle fut, car cela demandait une somme d'argent que la famille toute entière ne pouvait pas couvrir.
Amina n’avait jamais eu de vraie famille: ses parents l'avaient abandonnée dans un orphelinat où elle fut adoptée par un pauvre couple qui n'avait pas d'enfants, ni même assez de nourriture pour une troisième personne.
C'était son premier jour au lycée, elle avait peur, parce que les gens se moquaient souvent d'elle à cause de son poids. Elle se dirigea vers la porte, la tête basse comme pour ce protéger des regards moqueurs qui la traversaient, "Au moins je suis plus belle que toutes ces filles bâties comme des petits mecs" se disait-t-elle pour se donner du courage.
Quand elle voulut s'installer dans un coin de la classe, elle entendit une voix de l'autre extrémité crier: " Miséricorde à la chaise! ". Elle sentit soudain les larmes lui monter aux yeux, ce n'était pas de sa faute si elle était comme cela, mais pourquoi fallait-il la punir pour quelque chose qu'elle ne pouvait pas contrôler ?
Quand la cloche sonna pour annoncer la fin des cours, Amina sortit, toujours sous les regards des élèves, un garçon de petite taille la bouscula et lui cria au visage:" Va! espèce de grosse, tu fais des séismes!", un grand garçon surgit alors, il lui donna un coup et l'insulta, puis demanda à Amina si elle allait bien, cette dernière l'assura en hochant la tête et le remercia pour son geste courageux, le garçon se présenta, il s'appelait Issam, il lui suggéra de l'accompagner jusqu'à la maison et Amina était d'accord.
A leur route, Issam n’arrêtait pas de faire des compliments à Amina, qui rougissait à chacun d'eux, elle se sentait à l'aise avec lui.
Ils s'arrêtèrent devant la maison constituée de deux étages, et qui abritée cinq familles, chacune d'eux louait un petite chambre sans fenêtre, et tous se partageaient une seule salle de bain, le matin il fallait se réveiller très tôt pour pouvoir faire ses besoins.
Le lendemain Amina repartit au lycée, elle se sentait moins inquiète car elle était sûre que Issam allait la protégée, mais ce ne fut pas le cas, car elle ne le vit pas à son entrée, elle avait beau balayer la récré de ses yeux mais elle n'aperçut que quelques filles qui se moquaient d'elle, d'autre qui lui jetaient des cailloux.
La séance de français était ennuyeuse pour Amina, car elle ne parlait pas bien français, elle n'y comprenait rien du tout alors elle profitait pour manger le pain sec qui restait du dîner de l'avant veille, Fatiha, une fille avec elle en classe la vit, elle fit alors signe à tous les autres pour voir Amina, toute la classe se moquait d'elle, quelques uns lui lançais des insultes, d'autres enfonçaient leurs stylos dans sa peau toute blanche en disant:" Allons! Il faut que tu te dégonfle!".
La cloche sonna et Amina sortit très vite pour se réfugiait dans l'escalier, elle s'assit sur les marches et sortit un biscuit de son cartable, elle dévora ce dernier avec un grand appétit tout en pleurant.
Quand elle leva les yeux pour s’assurer que le couloir était désert, Issam était debout devant elle, il la regardait d’un air inquiet.
Issam était un summum de la beauté masculine, des cheveux rebelles en bataille, sombres aux nuances cuivrées, des yeux gris ardoise et vifs qui brillaient d’un éclat merveilleux, un regard pétillant, Issam était très long de taille, il portait un pantalon de survêt gris qui lui descendait sur les hanches et un tee-shirt gris aussi sans manches, qui moulait ses abdos et qui laissait apparaître ses grands biceps musclés, c’était un mur de muscles qui se tenait devant elle : ses épaules larges, ses hanches minces, ses abdos qui ondulaient lorsqu’il marchait….il était vraiment à tomber.
Dès qu’Amina le vit, elle fit un bond, et ses larmes s’étaient taries tout d’un coup, il la prit dans ses bras et l’enlaça pour la réconforter, ils restèrent un long moment assis sur les marches de l’escalier en marbre.
Quand elle voulut entrer à la maison, Touria n’était pas là, alors Amina invita Issam à entrer, il accepta volontiers, ils se dirigèrent vers la seule chambre qui leur appartenaient…..
Quand elle se réveilla, Amina était étendue dans le lit, dans les bras d’Issam qui la fixait avec ses yeux couleur de fumée qui brule, un regard enfiévré…excité.
Amina se sentit soudain prise d’une honte intense, elle voulait être avalée par les azalées de la platebande, être n’importe où, sauf ici dans ce lit, son cœur s’emballait, et ses joues s’étaient enflammées.
Issam la regardait figé, le choc qu’Amina éprouvait avait laissé place à une colère affreuse, elle se leva en s’enroulant dans son drap, tira Issam par sa manche, et l’entraina vers la porte en le poussant, lui lançant des injures. Issam essayait de s’expliquer, mais Amina ne voulait rien savoir.
Quand Touria arriva, elle vit Amina pleurer sur son oreiller, elle s’assit tout près d’elle, quand elle vit une tâche de sang sur le matelas :
« -Tu as eu tes règles ?demanda-t-elle -Non, j’ai perdu ma virginité, étouffa Amina entre deux sanglots »
Touria se figea sur place, elle leva la main jusqu'au niveau de sa tête et donna à Amina un grand soufflet, quand Bouchta, le « père » de Amina arriva, Touria se précipita pour lui annoncer la nouvelle, fou de rage Bouchta s’empara d’un grand couteau dans la cuisine et jura d’égorger sa fille qui avait salit son honneur :
...