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L’intrigue secondaire de Cibo

Analyse sectorielle : L’intrigue secondaire de Cibo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 165 Mots (5 Pages)  •  867 Vues

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janvier ; les scènes V à VII le lendemain matin).

Tout d’abord, l’intrigue dramatique centrale se referme apparemment bel et bien sur la mort du duc Alexandre de Médicis : la formule employée par Lorenzo à l’attention de Scoronconcolo (« Attends ! Tire ces rideaux. », scène XI de l’acte IV) est une métaphore qu’opère l’auteur, perpétrant une mise en abyme, un théâtre dans le théâtre. L’action semble donc terminée, la scène rendue à son obscurité naturelle par les rideaux refermés. Pourtant, le mouvement reprend à nouveau dans le dernier acte, qui s’ouvre magistralement sur le grand débat des seigneurs conservateurs, désireux de nommer au plus vite un nouveau duc pour Florence, au moins par régence, avant que la nouvelle ne s’ébruite et vienne compromettre le régime qu’ils eurent tant de peine à établir. Pendant ce temps, Lorenzo est à Venise, à l’abri des murs du cabinet de Philippe Strozzi. Malgré cette apparence de protection, le Conseil des Huit ne tarde pas à l’accabler du meurtre de son cousin éloigné en mettant sa tête à prix (« À tout homme, noble ou roturier, qui tuera Lorenzo de Médicis, traître à la patrie, et assassin de son maître, […] il est promis […] », scène II de l’acte V). Dès lors, ceci permet au lecteur de comprendre que le destin du antihéros, poussé à la limite de la schizophrénie par le contraste total entre son habit de vice, son masque de luxure et une âme qui fut jadis pure et studieuse, est scellé. Ce passage nous fait entrevoir un personnage radicalement orienté vers l’autodestruction : un Lorenzo qui ne veut pas redevenir un simple homme et survivre d’une vie calme et sans remous. Mû par cette ivresse du geste accompli, il paraît déjà plongé dans une mélancolie profonde. Dans la scène II, le monde qui l’entoure, son vieil ami Philippe essayant de le congratuler (« Laisse-moi t’appeler Brutus », et « mon grand Lorenzo ! ») n’ont que peu d’importance à ses yeux. Le processus dramatique est à son apogée dans le dernier acte. Même la clé de sa chambre, devenue le tombeau d’Alexandre, n’a plus qu’une valeur symbolique, il délègue la gloire de l’Histoire à d’autres que lui. Ce désintérêt croissant est illustré par deux répliques : « Philippe, je t’apporte le plus beau joyau de ta couronne », « Je ne nie pas l’histoire, mais je n’y étais pas. ». Nous pouvons donc affirmer que c’est un héros déjà fragilisé, brisé par le rôle de lâche et de déluré qu’il a dû jouer durant tant d’années, qui parle ici de son accomplissement personnel comme d’un fardeau presque oublié, laissé à l’appréciation d’autres juges que lui. Serait-ce parce qu’il a eu la prémonition de ce qui allait arriver à l’objet de toutes ses dévotions, la mère souillée qu’est Florence ?

L’avant-dernière scène élimine le dernier résidu d’espoir que Lorenzo avait en lui. Elle s’ouvre directement, sans transition, sur l’entrée de ce dernier qui tient une lettre lui apprenant le décès de Marie Soderini, la mater dolorosa qui soutint son fils jusqu’aux confins de la tristesse et de la folie. Cette nouvelle bouleverse un peu plus un héros déjà éreinté, qui se définit dans la scène VII comme étant « plus vieux que le bisaïeul de Saturne ». Le lyrisme exacerbé du héros amène le lecteur-spectateur à percevoir derrière ces paroles lasses et dégoûtées la crise identitaire et le malaise d’un adolescent face au monde « adulte », qui lui

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