L’influence des évolutions technologiques dans la représentation de la guerre

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L’influence des évolutions technologiques dans la représentation de la guerre

Travail réalisé par :Lahyani Moad

Encadrement :M. Durand de Sanctis

La technologie demeure un facteur perpétuel de changement et de progrès permanents dans tous les secteurs, elle peut se révéler même décisive, de ce fait les affaires de défense entretiennent un lien fort avec la technologie et plus spécifiquement le concept de guerre qui est en perpétuel changement notamment en fonction du développement technologique. Comme définition la guerre est tout d’abord en lien direct avec l’Etat, Pour Thomas Hobbes dans le Leviathan publié en 1551 définit la guerre comme « la guerre de tous contre tous » son idée est que l’Etat s’est constitué a travers la guerre car il fallait une entité qui va réguler la relation entre les individus afin d’éviter l’anarchie. La guerre est un phénomène humain mais qui est surtout lié à un développement de l’organisation sociale par cela parler de l’histoire de la guerre est aussi parler de l’histoire de l’Etat. L’articulation entre guerre et Etats est une articulation fondamentale pour déterminer l’évolution de ce concept. La guerre est dès lors une forme de violence organisé qui s’inscrit dans un cadre de modernité politique et qui est surtout le développement d’une organisation politique qui n’est pas nécessairement l’Etat car il y a eu des Empires, des Citée –Etat et des colonies par cela l’Etat est donc une forme d’organisation qui demeure relativement récente dans l’histoire. La guerre est donc un fait social important dans la nature humaine, à travers l’histoire, on réalise que le problème de la guerre est éternel qu’il soit par des lances, des épées, ou par des bombes nucléaires. Pour Clausewitz « la guerre est un caméléon » dans le sens où elle se transforme, se redéfinit et s’adapte à chaque époque selon le contexte. Dans son ouvrage Traité de Polémologie, Paris, Payot, 1970 Gaston Bouthoul développe le concept de polémologie comme branche de la sociologie qui s’intéresse à l’étude de la guerre, cette discipline analyse les facteurs de la guerre parme lequel celui de périodicité dans lequel on explique qu’il existe une durée moyenne de luttes armés selon les types de civilisation et les structures politiques. Ici on insiste sur le caractère historique de la guerre car selon Clausewitz dans son ouvrage « de la guerre » chaque époque donne à la guerre une forme et un caractère particulier ainsi à chaque évolution de l’histoire le contexte politique économique et technique donnera à la guerre un sens et une nouvelle définition. La définition actuelle de la guerre n’est pas la même que celle d’avant 1945. Le conflit avant 1945 était symétrique et se caractérisait par un ennemi connu face auquel on cherche la conquête de son territoire ou l’anéantissement de ses forces c’est la guerre classique. Apres 1945 on parle de guerres asymétriques dans lesquelles une partie évite l’affrontement directe et cherche une confrontation là ou l’adversaire est mal préparé, l’asymétrie dans ces guerres réside dans l’asymétrie des acteurs, on a d’un côté l’Etat disposant de forces conventionnelles avec une armée organisé et des moyens techniques et technologiques importants face a des acteurs non Etatiques ou des insurgés.

Dans cet article nous tenterons de répondre à la question suivante : quel impacte a le développement technologique dans la redéfinition de la guerre ?

Avant 1945 : la course à la technologie dans un système de guerre symétrique

La première guerre mondiale a marqué la fin d’un siècle  calme en Europe qui s’est caractérisé par une progression technique et scientifique importante. Le développement technologique durant la Première guerre mondiale s’est caractérisé par une industrialisation importante et d’une production de masse dans le domaine de l’armement cette tendance avait commencé lors de la guerre de sécession. Dès lors les premières années de guerre étaient caractérisés par une oscillation entre les technologies du XXème siècle et les tactiques du XIX siècle ce qui a provoqué un nombre important de pertes dans chaque côté et donc il fallait attendre quelques années plutôt pour que les armées adaptent leurs tactiques militaires aux moyens techniques et technologiques.

Durant  l’ère de l’avant-guerre la course à la technologie était un phénomène générale qui envahissait l’Europe mais ce phénomène n’est pas si récent, car le développement de nouvelles technologies d’armement s’est toujours attaché au concept de la guerre afin d’obtenir une supériorité sur l’adversaire. On peut évoquer dans ce contexte l’histoire du char de guerre, avant qu’il soit un monstre d’acier de plusieurs dizaines de tonnes, le char était fabriqué en bois et ne faisait que quelque dizaines de kilos qui dominait les batailles au proche orient entre 3000 et 500 avant J-C il n’était au début qu’une plateforme qui servait de moyen de transport. Il devient de plus en plus une arme de guerre, tout d’abord dans la civilisation égyptienne comme plateforme de tir puis petit à petit ce moyen devient de plus en plus efficaces dans les champs de bataille en l’équipant de faux dans la civilisation perse ou en l’alourdissant pour qu’il devienne une arme de choc. Le char de guerre de par sa puissance qui alliait la puissance et la vitesse des chevaux a la technologie des humain cette arme était un symbole de puissance et de suprématie dans les champs de bataille. Le char a donc durant des siècles fait objet de recherches technologique afin de lui donner plus de robustesse et un poids réduit s’ajoute à cela l’évolution par la suite de l’artillerie à poudre inventé en chine durant le XIIème siècle qui a révolutionné la guerre. L’artillerie à poudre a été mis en œuvre pour la première fois en Europe entre 1324 et 1326 pendant la guerre des quatre seigneurs^[1].

Depuis cette période une vraie course à l’armement était lancée, les différentes nations européennes n’hésitaient pas à offrir des ponts d’or pour se doter de l’artillerie la plus performante en prenant à leur services « des artillers » les maitres de l’artillerie. Des nations privilégiaient des gros canons comme dans la civilisation turcs au XVIème siècle déployés pour détruire le mur de Constantinople ou de défendre les Dardanelles^[2]. D’autres nations privilégiaient le petit calibre mobile qui est engagés en masse dans les champs de bataille.

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