Les Organisations régionales En Afrique
Note de Recherches : Les Organisations régionales En Afrique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Mai 2014 • 3 516 Mots (15 Pages) • 1 854 Vues
L’Afrique est le continent qui recense le plus grand nombre d’Etats au nombre de 54. C’est aussi le continent le plus pauvre. En 2012, 39% de la population vivait encore sous le seuil de pauvreté en selon la Banque Africaine de Développement et n’avait pas accès à l’eau potable, à des soins de santé primaire ou à une éducation de base. Aujourd’hui encore, l’Afrique est encore largement affectée par les 20 ans de politiques d’ajustement structurel qu’elle a connu. Elle est épuisée par la multiplication des conflits qui touchent le continent et est confrontée au redoutable défi de l’explosion démographique et du décalage entre l’accroissement des besoins et de la croissance économique. De plus, dans le cadre de la mondialisation accrue, elle doit faire face aux grandes puissances qui occupent la scène internationale. La Chine, l’Inde mais aussi des organisations régionales comme l’UE, le Mercosur, l’ASEAN etc. de nature divers mais qui se sont donné comme objectif de peser sur une scène internationale où prévalent les logiques de la globalisation. De son côté, l’Afrique est le continent qui compte le plus d’organisations régionales. La définition des organisations régionales dépend selon les sources mais ici je traiterai de l’UA, qui est une organisation régionale à l’échelle continentale, des CER et autres organisations sous régionales. Depuis les années 1990 il semble qu’il y ait une véritable impulsion dans le processus d’intégration régionale. En effet, ce processus offre de nombreux avantages. Il s’agit aussi bien de bénéficier d’une économie d’échelle, de stimuler l’innovation ou encore de résoudre les questions transfrontalières telles que la gestion commune des ressources naturelles partagées ou celle des biens publics régionaux (changement climatique, épidémies, catastrophes naturelles etc.). Cette intégration est d’autant plus nécessaire pour le continent africain, très morcelé, et où chaque pays, en moyenne, partage ses frontières avec quatre autres. Par ailleurs, les économies africaines sont petites et segmentées, ce qui les empêche de participer pleinement à l’économie régionale et globale. Partant de ce constat, on peut donc se demander dans quelle mesure les organisations régionales africaines sont les éléments constitutifs du processus d’intégration du continent ?
Dans une première partie nous verrons qu’il existe bien une coopération accrue en vue d’instituer une communauté économique africaine et dans une deuxième partie quels sont les obstacles et les contrainte à l’institutionnalisation d’un tel système.
Le rêve d’unité panafricaine s’est d’abord incarné dans l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) apparu en 1963 qui a contribué à l’achèvement du processus de décolonisation et a activement participé à la lutte contre l’Apartheid en vue de libérer le continent. En 1985, la conférence de chefs d’Etat de l’OUA affirme la priorité donnée au redressement économique sur une base régionale et en 1991 le traité d’Abuja établit une communauté économique africaine dont le but est de renforcer le processus d’intégration. Dès lors, on assiste à la création de nombreuses organisations régionales et à des réformes importantes dans celles qui étaient en déclin. D’une manière générale, on distingue : l’UA (ancienne OUA) qui est une organisation régionale continentale et qui se veut plurisectorielle, les organisations régionales à vocation économique et celles spécialisées, orientées autour de projets de coopération technique. C’est le cas par exemple de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui regroupe la Mauritanie, le Sénégal et le Mali afin de développer le bassin de ce cours d’eau. De même le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (1985) se consacre à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la désertification et à l’aide aux populations et au développement par un meilleur accès du marché des produits agricoles et à la maitrise de l’eau.
Le 9 septembre 1999 les Etats membres de l’OUA signent la Déclaration de Syrte qui fixe l’objectif de la création d’une Union africaine. Le traité créant l'Union africaine, appelé Acte constitutif de l'Union africaine, est signé le 11 juillet 2000 à Lomé, au Togo et l’UA remplace définitivement l’OUA en 2002. Dès sa création, elle se dote d’organisations annexes ayant pour but d’accélérer l’intégration politique du continent, à l’instar du Parlement panafricain, la Conférence, organe suprême de l’UA qui réunit tous les chefs d’Etat, la Commission qui a un rôle de secrétariat et un certain nombre d’institutions judiciaires. Dans ce cadre met également en place un mécanisme de surveillance de gouvernance des Etats (appelé mécanisme africain d’évaluation des pairs) destiné à assainir leur pratiques politiques, enrayer la corruption existant dans nombre d’entre eux et à restaurer leur image internationale (mais utilité par encore démontrée).
L’idée d’édifier une Communauté économique africaine en tant que partie intégrant de l’UA doit passer par 6 étapes échelonnées sur 34 ans :
1) Le renforcement des CER et la création de nouveaux dans les régions dans lesquelles il n’en existe plus (5 ans)
2) La libéralisation des droits de douane au sein des CER, l’élimination des barrières non tarifaires, l’harmonisation des taxes et le renforcement de l’intégration sectorielle à l’échelle régionale et continentale dans les domaines du commerce, de l’agriculture, de la monnaie et des finances, des transports, de la communication etc. (8 ans)
3) Mettre en place dans chaque CER une zone de libre-échange (ZLE) et une union douanière reposant sur un tarif extérieur commun et un territoire douanier unique (10 ans).
4) Coordonner et harmoniser les systèmes tarifaires et non tarifaires entre les CER en vue de mettre en place une union douanière continentale (2 ans).
5) Mettre en place un marché commun africain (4 ans).
6) Mettre en place une CEA, y compris une union monétaire africaine (5 ans).
METTRE TABLEAU
Plusieurs CER ont fait des progrès dans l’accélération du programme d’intégration régionale. Le Marché commune de l’Afrique Australe et Orientale (COMESA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe (SADC) ont mis en place
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