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La science politique comme vocation

Commentaire de texte : La science politique comme vocation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 317 Mots (6 Pages)  •  361 Vues

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 La science politique comme vocation ?, le titre de ces conférences données par Robert O. Keohane, professeur d’affaires internationales à l’Université de Princeton et politologue, illustre bien la complexité de lier « science » et « politique », dans l’objectif de les faires converger dans une seule et même discipline. L’ensemble de ces termes sont notamment définis dans cet article par l’auteur, la « politique » désigne une « activité impliquant des tentatives d’organiser des groupes humains pour déterminer des règles internes et, à l’extérieur, pour rivaliser et coopérer avec d’autres groupes organisés » ; la « science » quant à elle est définie comme un ensemble de procédures connues du public conçues pour faire et évaluer des inférences descriptives et causales sur la base de méthodes qui sont elles mêmes soumises à une évaluation publique ». Il donne aussi une définition de la « science politique » telle « l’étude de la politique à travers les procédures de la science ». Or cette même question de la liaison entre « politique » et « science » est complexe, car elle implique notamment d’utiliser des méthodes empruntées à la science qui ne sont pas forcément applicables à la politique. Ainsi est-il judicieux de se demander, pourquoi l’explication de phénomènes politiques nécessite-elle l’utilisation d’une démarche scientifique ? Dans un premier volet, l’étude montrera la volonté de donner une réponse et non une solution aux phénomènes politiques, puis elle portera sur la nécessité d’avoir recours à des méthodes scientifiques pour expliquer les évènements politiques.

             En premier lieu, il apparait que cette explication des phénomènes politiques repose sur une volonté pour le politologue d’« apporter une réponse, et non une solution » aux évènements politiques dont il fait l’observation. En effet, le métier de politologue tel qu’il est décrit ici par Keohane, doit nécessairement chercher à établir la vérité, et cette vérité se faire à partir de l’observation et de la tentative d’explications d’évènements et phénomènes politiques qu’il observe, or s’il tente de les expliquer, celui-ci ne va jamais essayer de proposer d’alternative, notamment parce qu’il est soumis à une totale neutralité axiologique. Cette combinaison entre science et politique dans une seule et même discipline, nécessite ainsi pour le politologue d’utiliser et de mettre constamment à l’épreuve son esprit critique, essayer de déconstruire les idées reçues, ce qu’il appelle des « préconceptions », il doit en fait essayer de faire sortir des valeurs pour l’analyse de faits politiques, mais sans ne jamais proposer son avis. La science politique est une explication sans orientation. C’est aussi en ce sens que la science politique est différente des différentes des sciences exactes comme les mathématiques ou bien encore la physique, ces sciences reposent notamment sur la connaissance de lois générales comme la vitesse de la lumière par exemple, or la science politique apporte une réponse et non une explication, car le politologue ne peut jamais être sûr de ce qu’il avance, il dit notamment « des inférences peuvent être incorrectes ou erronées ». De plus, l’auteur montre également que cette volonté de donner une réponse s’applique à tous les questionnements, même les plus évidents et ceux qui paraissent d’emblée « naïfs », qu’il n’est pas non plus question d’établir de distinction entre questions « stupides » et « intelligentes » : tous les faits observables nécessitent une réponse, puisque même les plus évidents, ceux auxquels les individus se sont accommodés, recouvrent en effet une réalité bien plus complexe. L’auteur montre aussi que les politologues apportent une aide cruciale dans l’explication de phénomènes politiques, en effet en s’efforçant d’apporter des réponses aux faits et évènements politiques d’une société, ils permettent ainsi d’anticiper des scénarios futurs, ce qui ne veut bien sûr absolument pas dire qu’ils vont en apporter les solutions, mais plutôt que les réponses qu’ils nous donnent permettent de donner des éclaircissements quant à la vie en société, le fonctionnement des institutions internationales … La nécessité d’apporter des réponses sur les phénomènes observés est aussi un cas unique à l’Occident, en effet l’auteur indique que cette discipline s’est essentiellement constituée en Europe et en Amérique, même si elle aurait une vocation à devenir mondiale, il est notamment aisé d’observer que ce sont les seuls régimes dans lesquels il y a des interrogations sur les conditions du pouvoir, sur les notions d’opposition, de contre-pouvoirs …

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