La science politique

La science politique en tant qu’étude du politique se questionne sur la façon dont les sociétés humaines se gouvernent mais aussi sur la façon dont se définissent les règles qui organisent la société. De la même manière elle s’interroge sur la façon dont ces règles se définissent. Il existe deux grandes démarches intellectuelles de questionnement :

- La démarche philosophique : Cette démarche relève du domaine de la théorie politique. Elle consiste à interroger le gouvernement des sociétés de manière spéculative c’est-à-dire que l’on se demande quelle est la forme de gouvernement que l’on peut concevoir et au nom de quelle valeur on peut défendre cette forme.

- La démarche scientifique : L’objectif de cette démarche est alors de décrire et de comprendre un fonctionnement existant. Elle s’intéresse donc à ce qui est.

Au sein de la science politique ces deux démarches s’articulent. En effet on peut dire que la sociologie politique est cette branche de la science politique qui étudie le gouvernement des sociétés selon une démarche scientifique

Il faut souligner qu’il y a une très grande diversité des modes de gouvernement. En effet dans certaines sociétés humaines il n’y a pas d’institutions et de rôles politiques chargés de la fonction politique chargée de la détermination de règles qui régissent l’organisation social. Dans ces sociétés c’est la société dans son ensemble qui s’autorégulent (ex : société inuit).

Aujourd’hui la très grande majorité des sociétés humaines sont organisés sous forme étatique c’est-à-dire que dans la très grande majorité il y a des institutions qui détiennent le monopole de la contrainte légitime (expression de Weber). Dans ces sociétés étatiques il y a des institutions et des individus qui sont reconnus comme pouvant et même devant définir les règles qui s’imposent à tous les individus (chapitre 2 de l’an dernier). L’Etat se caractérise donc par le principe de spécialisation politique. Nous vivons dans des sociétés dans lesquelles il existe une séparation entre gouvernants et gouvernés.

Les sociétés étatiques elles-mêmes connaissent une grande diversité d’organisation. Elles ne connaissent pas toutes le même système politique (régime démocratique, régime autoritaire…)

- Les différentes caractéristiques de ce cours :

Première caractéristique : Le cours que nous allons suivre est un cours de science politique qui propose une approche sociologique donc scientifique du politique.

La sociologie politique vise à apporter des connaissances qui peuvent certes à avoir une application pratique et même aider à se forger une opinion mais qui avant tout visent à analyser et à comprendre. Pour autant il est évident que les questions que l’on se pose ne sont pas neutres puisque rien que le fait de se poser certaines questions revient inévitablement à remettre en cause de nombreuses évidences. Pour ceux qui sont attachés à l’ordre social, le questionnement revient donc à une prise de position puisque poser des questions c’est remettre en cause un certain nombre d’évidences.

Deuxième caractéristique : Le cours que nous allons suivre est un cours qui s’intéresse au fonctionnement de systèmes politiques particuliers et plus spécifiquement aux démocraties représentatives d’Europe et d’Amérique du nord. Ces démocraties représentatives ont pour caractéristique majeur de reposer sur l’élection concurrentielle de représentants..

Cours du 18/09/2013

Première partie : Attitudes et comportements politiques :

Chapitre 1 : La socialisation politique :

La sociologie de façon générale s’intéresse au fonctionnement social c’est-à-dire à la façon dont fonctionnent les sociétés humaines. Il faut souligner qu’elle s’intéresse aussi aux individus puisque s’intéresser à la société ne veut pas dire ne pas s’intéresser aux individus. En effet on va voir que tout l’enjeu de la sociologie est d’appréhender les rapports entre la société et les individus. Il y a d’ailleurs deux grandes façons d’appréhender ces rapports :

- La première démarche : On nomme cette première démarche la démarche Holiste. Elle nous vient de Durkheim qui est l’un des pères fondateurs de la sociologie. Selon lui la société est une entité autonome c’est-à-dire que c’est une chose qui existe en soi. Partant de ce principe son objectif est donc de regarder la façon par laquelle la société s’impose aux individus ainsi que la manière par laquelle la société façonne les individus. C’est ainsi que Durkheim va s’interroger sur le suicide et quel est le système social particulier qui pousse le plus les individus qui le compose à commettre cet acte. Il essaie donc de mettre en corrélation l’état de certains groupes sociaux pour expliquer que dans certains groupes sociaux on se suicide plus que d’autre.

Dans cette logique on pourra étudier comment un système politique particulier conduit à des comportements politiques particuliers.

- La seconde démarche : Cette seconde démarche est celle de l’individualisme méthodologique. Cette démarche nous vient de Weber (faire recherches sur Weber). Contrairement à la première démarche on ne part non plus de la société mais des individus. On considère ici que c’est l’interaction des individus qui fait la société. On va donc prêter une grande attention aux individus et plus particulièrement au sens que les individus donnent à ce qu’ils font. On dira alors que cette approche accorde une certaine attention à la subjectivité des individus. C’est d’ailleurs pour cela que la sociologie de Weber est qualifiée de sociologie compréhensive. Cependant il faut souligner que cela ne signifie pas que la sociologie est elle-même subjective puisque l’enjeu de cette démarche est d’apprécier de façon objective la subjectivité des individus. Dans cette démarche on va donc d’abord repérer les croyances des individus puis comment ces croyances et représentations parviennent à avoir une incidence sur la façon dont se comportent ces individus en société.

Finalement on peut se dire que dans cette démarche on se demande comment les individus pensent ce qu’ils pensent.

Il serait donc intéressant de se pencher sur les notions de comportement et d’attitude politique.

- Le comportement politique

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