Exposé chefferie indienne

ORAL CHEFFERIE INDIENNE

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Le 11 juillet 2022 le journal quotidien Les Échos publiait un article de Richard Hiault intitulé « Le Sri Lanka sombre dans le chaos ». En effet, alors que le pays était plongé dans une crise financière depuis Avril 2022 les citoyens Sri Lankais se sont emparés du palais présidentiel déserté par le chef de l’État Gotabaya Rajapaksa. Le clan Rajapaksa dirigeait le pays depuis près de 17 ans cependant malgré la répression des contestations par l’armée le clan a finalement perdu sa place à la tête du pouvoir politique. Ce dysfonctionnement au sein de la société Sri lankaise remet en question l’efficacité de l’État et du pouvoir coercitif qu’il exerce. Cette réflexion se retrouve notamment dans les travaux de Pierre Clastres, ethnologue des années 60 connu notamment pour son ouvrage «La société contre l’État » qui décrit le fonctionnement politique des sociétés amérindiennes. Dans un article publié en 1962 dans la revue française d’anthropologie L’Homme Pierre Clastres décrit l’exercice du pouvoir dans la chefferie indienne une société sans État c’est-à-dire sans système de domination incarné par une institution politique. Cet article démontre que le pouvoir défini par Max Weber comme la « chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté” ne s’exerce pas nécessairement de manière contraignante. Cependant le chef n’est pas incarné de la même manière dans les sociétés occidentales. En effet les anthropologues politistes et historiens Philippe Boursier et Willy Pelletier décrivent dans le chapitre « Des chefs pourquoi ? » la nécessité et rôle du chef sur la société qui correspond ici à un ensemble d’individus formant ordre social organisé. Cette contradiction entre les deux modèles nous amène à nous interroger sur l’expression du pouvoir politique au sein des sociétés. Ainsi, dans quelle mesure le pouvoir politique s’exprime-t-il uniquement à travers un état coercitif ?

Nous présenterons dans une première partie le fait que le pouvoir peut se détenir de manière coercitive ou non par le guide qui le représente, et les qualités que ce dernier doit posséder pour légitimer sa position. Puis nous essayrons de démontrer que malgré l’absence d’état classique, une forme de coerction est forcément présente.

Le pouvoir est présent et s’impose dans toute société à travers certaines figures. Ceux qui l’obtiennent l’exercent de manière très différente. Ils ont besoin d’être légitimés dans leurs fonctions en montrant des qualités qui sont plus ou moins coercitives selon les sociétés.

Dans chaque société un chef est un guide pour la société. Il peut susciter l'admiration, la crainte qui pousse à montrer du respect envers cette figure de pouvoir. Pour Boursier et pelletier, le chef est un modèle admiré pour sa force physique, sa capacité à triompher… Il est ainsi respecté ou craint en se montrant comme une figure presque supérieure aux autres ce qui va fortement le démarquer

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