Condition d'adhesion au front national
Fiche de lecture : Condition d'adhesion au front national. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aazz • 7 Février 2016 • Fiche de lecture • 527 Mots (3 Pages) • 875 Vues
Ivan Bruneau, maitre de conférences à l’université Lyon2 mène une enquête sur les conditions d’adhésion au Front National. Son enquête l’amène à interroger un ancien camarade de classe, celui-ci ne cache pas ses idées politiques d’extrême droite, a été encarté au FN pendant un an et « membre » du Renouveau Etudiant pendant trois ans (un autre membre le décrit comme un électron libre). L’enquêté A est fils de mineur, a obtenu son baccalauréat avant de s’inscrire en Histoire à l’université de Caen. Ses études se finissent prématurément à la mort de son père, et il est au moment des entretiens au chômage. Ivan Bruneau a effectué trois entretiens non directifs avec l’enquêté avec pour objectif de déterminer « comment cet étudiant d’origine populaire a pu devenir un électeur-militant au Front National ».
Découverte des idées Frontistes
L’auteur note que l’enquêté entre en contact relativement tôt avec les idées du Front National, par le biais des médias. L’enquêté A déclare que l’affaire Malik Oussekine et le fait de « d’arrêter les cours pour un bougnoule » sont les évènements qui l’ont fait pencher pour le Front National. L’entrée en contact avec le FN de l’enquêté A est confrontée à celles des autres enquêtés qui héritent des idées politiques des parents. Les parents de l’enquêté A n’étant pas engagés et ne parlant pas de politique (bien que son grand père au « bon fond d’antisémitisme » semble l’influencer), la découverte du Front National a du se faire par d’autres biais. L’enquêté A se démarque également des autres individus interrogés par son discours direct, ouvertement raciste tandis que les autres modèrent leurs propos et se défendent d’être raciste, l’auteur considère que la politisation individuelle de l’enquêté A est une des causes de ce discours cru.
Construction Identitaire
Dans une deuxième partie, Ivan Bruneau revient plus en détail sur la période lycéenne de l’enquêté A, et plus particulièrement sur sa construction identitaire. L’enquêté grandi dans une situation paradoxale : il est considéré comme « l’intellectuel de la maison » chez lui, et est le premier membre de sa famille à obtenir un baccalauréat, mais semble être un élève tout à fait moyen du point de vu de ses enseignants. Il reçoit de son grand-père des ouvrages portant sur la seconde guerre mondiale, ces livres semblent présenter une version biaisée de la seconde guerre mondiale et influencent l’enquêté qui se prend d’admiration pour le régime nazi et devient le « nazillon local ».L’exhibition de son « nazisme » ne l’empêche pas de s’intégrer à un groupe qui ne partage cependant pas ses idées, il est selon Bruneau un « déviant intégré ». Contrairement à l’enquêté A qui crée son personnage frontiste de façon personnelle et solitaire, les autres enquêtés se construisent en militant au sein du FNJ, et entourés de pairs ou d’une famille qui partagent leurs idées politiques.
L’arrivée à l’université est plus difficile, l’enquêté A ne peut renier son rapport populaire à la politique et semble être rejeté même par les autres étudiants Frontistes, qui eux ne sont pas issus de milieux populaires.
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