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Charles Taylor et la Chartes des valeurs

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Par   •  16 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 591 Mots (7 Pages)  •  639 Vues

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Charles Taylor et la Charte des valeurs Québécoises

En réponse à l’immigration galopante, la province québécoise a adopté un modèle de gestion multi culturaliste afin de répondre aux défis posés par la diversité culturelle et religieuse des nouveaux arrivants s’installant sur son territoire. Le débat qui est pose ici, concerne le projet de la Charte des Valeurs Québécoise qui propose que, par soucis de sécularisme et de laïcité, tout signe religieux soit retiré par tous les employés des services public et parapublic pendant l’exercice de leur fonction. (Maclure,2013,1) Cette clause spécifiquement a suscité des réactions différentes de la part des citoyens québécois. Certains comme Maclure Jocelyn et Daniel Weinstock, s’opposent à ce projet le considérant comme discriminatoire envers les minorités culturelles installées. Selon eux, il est important de laisser chacun exercer l’expérience de sa religiosité comme il l’entend et où il le souhaite. (Maclure, 2013, 3). L’Etat ne devrait pas sacrifier les droits individuels au nom d’un objectif de politique public (Daniel, 2013, 2). Il faut donc pour eux, faire preuve de tolérance, comprendre et accepter la différence où quelle s’exprime. Toutefois, au nom du respect des convictions de toutes les clientèles qui s’adressent à toutes les institutions publiques québécoises et au nom de l’égalité pour tous, les partisans de la Charte comme Guy Rocher appuient leurs arguments sur l’importance de la neutralité de l’État. Autant qu’il est interdit aux personnels publics d’exprimer leurs convictions religieuses dans l’exercice de leur métier, autant il leur devrait être interdit d’exprimer leur religiosité dans l’exercice de leurs fonctions (Guy R, 2013). Nous avons le défi de résoudre ce conflit. II- Développement Quelle démarche aurait adoptée Charles Taylor pour résoudre ce différend ? Il verrait dans ce débat, deux tensions issues justement de la société moderne : le conflit entre l’idéale égalité et l’idéal d’authenticité auxquels aspirent tous les citoyens. Le premier suggère que nous, en tant que personnes, devons être reconnus comme essentiellement identiques plutôt que des personnes différentes. (Taylor, 1994,43) L’idéale d’égal-dignité consisterait à accorder aux individus, des traitements similaires, car l’inverse serait cherché à établir des classes de citoyens. Alors, nous avons droit à un respect et une dignité égale dans nos sociétés démocratiques. (Taylor, 1994,43) Au nom de ces idéaux, on constate que les partisans de la Charte des Valeurs québécoise non pas tout à fait tort. Les citoyens se reconnaissent comme des personnes dotées d’une dignité naturelle qui n’est pas liée à leur statut sociale. Ainsi, l’égale dignité de tous demande un respect égal. Il faut donc départir les fonctionnaires de leur signe religieux lorsqu’ils sont dans l’exercice de leur fonction pour le respect des personnes et de leurs croyances et convictions religieuses. (Taylor, 1994,44) L’autre tension à laquelle font face les sociétés modernes est l’aspiration à l’idéal d’authenticité. Idéal moral qui suggère que nous sommes tous des personnes uniques et originales et que nous avons besoin de vivre notre vie sans chercher imiter les autres, tout en demeurant le plus fidèle possible a nous-mêmes et à nos valeurs. Ainsi, nous pourrions réaliser notre potentialité et nous épanouir en tant que personnes distinctes. (Taylor, 1994,46). Les choix que nous effectuons dans le cours de notre vie ordinaire doivent exprimer notre identité. (Taylor, 48) Ces choix nous définissent en tant que personne unique et originale. "Chacune de nos voix a quelque chose d'unique à dire" affirme Taylor. (Taylor, 1994, 46). Dans cette optique, Maclure Jocelyn, une des nombreuses opposantes au projet, dit que l’expérience religieuse ne se fait pas de manière univoque et que les pratiques sont différentes d’une personne à une autre. Donc chacun devrait avoir la liberté d’exprimer ses convictions religieuses de la manière qu’il préfère. Sinon, cela devient de l’ingérence de la part de l’État dans la sphère privée. (Maclure, 2013,3) Même si les intervenants s’opposent dans leurs arguments, c’est au nom du principe de l’égalité dans deux formes différentes qu’ils appuient leur position. Alors que l’égale dignité, défendue par Guy Rocher, propose une conception des personnes comme des êtres identiques qui ont droits aux mêmes libertés et au même niveau de dignité, l’idéale d’authenticité, défendu par Maclure et Daniel propose une vision des personnes comme des êtres différents, originaux et uniques en eux-mêmes. Voici le souci : Si, en tant qu’individus, nous nous concevons comme des êtres dignes de respect au même titre que les autres, chacun entend être respecté pour ce qu’il est, dans son unicité. Or ces deux aspirations forment deux idéaux distincts : l’égale dignité et l’idéale authenticité. Comment concilier, du moins, rendre compatible à la fois la reconnaissance de l’égale dignité en même temps que l’idéale d’authenticité ? Taylor affirme que ces deux formes d’égalité ne sont pas innées et qu’elles émanent de nos relations sociales. (Taylor, 1994,52) C’est à travers elles (nos relations sociales) que nous parvenons à nous sentir à la fois égaux et authentiques. Le choix que nous devons faire pour trancher ce débat, dans la perspective de Taylor devra être significatif et devra avoir de la valeur. Or, il ne peut appartenir à une seule personne d’attribuer des significations et de la valeur à ses choix. Pour éviter le subjectivisme, c’est à dire, le jugement qui part de nos certitudes personnelles, il faut créer des relations sociales et chercher à dialoguer. (Taylor, 1994,54) L’avantage du dialogue est qu’il construit notre identité en transmettant des conceptions du bien et du juste tout en attribuant des sens à nos pratiques. (Taylor, 1994,54) Taylor établit un parallèle entre la reconnaissance et l’identité. Le besoin de reconnaissance est central dans son approche. Ce besoin est extrêmement important pour un individu, car son absence reflète, une image erronée de sa personne. Et lorsque cette image est intégrée, elle constitue une forme de domination par les groupes qui en souffre. Par exemple, l’homme noir est convaincu d’être inférieurs à l’homme blanc depuis le temps de la colonisation et est aujourd’hui, "condamné à subir la torture d’une mauvaise estime de soi". (Taylor, 1994, 42). Ainsi, le défaut de reconnaissance a non seulement pour effet de trahir un respect normalement dû, mais peut cause des dommages paralysants ou bien mortel (la haine de soi) aux personnes qui en souffrent. (Taylor, 1994, 42). La reconnaissance est donc le moyen de prendre conscience de notre différence et d’exiger le respect. L’expérience de notre différence par le dialogue nous fait comprendre que notre singularité est inscrite dans une histoire, un contexte, une culture. Les dialogues permettraient d’identifier un bien commun. Le bien commun est selon lui, la culture. Dans un contexte de multiculturalisme, la reconnaissance et l’octroi de droits collectifs par le dialogue au sein d’un espace public (Privilèges accorder qu’aux minorités culturelles) assure la préservation des différentes cultures et démontre la reconnaissance de l’apport des différentes cultures à notre identité partagée. (Taylor, 1994,64). La politique de reconnaissance vise donc à accepter et intégrer les différentes cultures et leur pratique par l’établissement de lois et neutres et impartiales plutôt que par la prohibition du port de signes religieux par les employés de l’Etat. III- Conclusion Le débat actuel qui oppose les Québécois concerne le projet de la Charte des valeurs québécoise inscrit dans la politique de multiculturalisme. À cause de la diversité culturelle et religieuse au sein du territoire, le projet de la Charte consiste à demander à ce que tout fonctionnaire public et/ ou parapublic retire tout signe religieux dans l’exercice de ses fonctions. Tandis qu’au nom de la neutralité de l’État, mais aussi au nom du respect et de l’égale dignité pour tous, certains adhèrent à ce projet, d’autres que le perçoivent comme discriminant et injuste pour les minorités. Comment Taylor aborderait-il ce conflit? Dans son écrit "la politique de reconnaissance" il met en exergue sont point de vue sur les controverses politiques liées à l’enveniment des mouvements nationalistes féministes, mais aussi concernant le multiculturalisme. (Taylor, 1994,41) Le point qu’il aborde est celui qui concerne les revendications des groupes de leurs identités particulières. La démarche de Taylor, comme nous l’avons vu, consisterait à percevoir c’est deux positions comme il perçoit les tensions entre l’idéal d’égal-dignité et l’idéal d’authenticité auxquelles aspirent tous les citoyens. La finalité de ce débat est le choix que doivent faire les citoyens québécois. Pour Taylor, ce choix doit être riche en signification et en valeur. Puisqu’il n’est pas envident de concilier ces deux formes distinctes d’égalités, Taylor proposerait aux citoyens de commencer par le dialogue. Pour lui, c’est ainsi que l’identité du sujet moderne (l’individu) est construite, car il (le dialogue) transmet des conceptions du bien et du juste en attribuant des sens à nos pratiques. (Taylor, 1994, 54).Ce dialogue mène à l’identification d’un bien commun : La reconnaissance et l’acceptation de la différence culturelle dans toutes ses pratiques. Ainsi, concilier l’idéale d’égale dignité et l’idéale d’authenticité revient a faut défendre la possibilité d’accorder à chacun des chances égales de développer sa propre identité. Pour notre part, même si les arguments de chacun des auteurs sont aussi pertinents et plausibles les uns que les autres, notre opinion pencherait plus du côté du duo Maclure et Daniel. Voilà pourquoi nous avons utilisé la démarche de Taylor, pour résoudre ce débat, en fait, nous pensons que les signes religieux en eux-mêmes ne sont en rien dérangeants tant qu’ils ne nuisent pas à autrui et que par souci de laïcité étatique, plutôt que de s’attarder sur le port ou non d’accessoires religieux, il serait plutôt convenable d’interdire aux personnels exerçant leur métier, tout propos religieux ou s’assurer que les lois soient neutres. On parviendrait ainsi à cette idéale de reconnaissance de la différence par l’établissement de lois neutres.

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