Sophismes
Fiche de lecture : Sophismes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chanel.deryreid • 22 Avril 2014 • Fiche de lecture • 787 Mots (4 Pages) • 862 Vues
Bonjour Mme. Elgrably-Lévy,
J’ai lu votre chronique parue dans le journal de Montréal en date du 31 mars 2011, ayant pour titre «Fiction économique», et celle-ci a suscité une réflexion chez moi. Dans cet article, vous critiquez Michael Ignatieff et Jack Layton qui ont renversé le gouvernement Harper parce qu’il a mis en place des réductions sur l’impôt des sociétés. Je réponds à votre article puisque la thèse que vous défendez, à savoir que le gouvernement Harper a raison de diminuer l’impôt des grandes entreprises, ainsi que vos arguments, contiennent divers biais. Le média pour lequel vous avez produit cet article se trouve à être la propriété d’une grande corporation, Quebecor, celle-ci étant contrôlée par des gens bien nantis, dont Pierre-Karl Péladeau. Dans mon cours de philosophie et rationalité, nous avons étudié la pensée du philosophe Noam Chomsky, qui a élaboré une théorie sur la distorsion de l’information présentée dans les médias. Il énumère cinq filtres possibles et fréquemment observés dans le traitement des nouvelles. Le premier de ces filtres concerne la taille, l’appartenance et l’orientation vers le profit des médias (Normand Baillargeon, 2005). Dans cette perspective, je crois que vous pourriez vous être fait recommander de défendre le point de vue de vos patrons qui eux, ayant intérêt à ce que l’impôt des sociétés baisse, voudraient, par vos écrits, faire adhérer les lecteurs du Journal de Montréal à leur idéologie néolibérale, qui est aussi celle du parti conservateur de monsieur Harper. Cette idéologie de droite veut que l’État applique le «laisser-faire» économique tout en subventionnant les grandes entreprises en leur accordant des baisses d’impôts! Dans ce qui suit, je compte montrer que votre argumentation est malhonnête en identifiant différents sophismes utilisés tout au long de votre article.
En premier lieu, vous attestez qu’il est faux de croire que la hausse de l’impôt des sociétés serait bénéfique pour les familles, que pour former les entreprises, il faut des gens et qu’à elle seule l’entreprise n’est rien. Donc, ce sont des personnes de la population, incluant les moins bien nantis, qui finissent par payer l’impôt des sociétés qui peut ressortir sous forme de hausse de prix. En définitive, vous dites qu’une hausse de l’impôt représente une hausse des coûts pour tous. Cet argument fait appel aux sentiments des lecteurs. On fait appel à la pitié des gens en insinuant que si nous croyons que les impôts des entreprises devraient être revus à la hausse, nous contribuons à l’appauvrissement des gens déjà dans le besoin. De plus, vous faites appel à la peur lorsque vous mettez en garde tous les Québécois qui devront « passer à la caisse ».
Par ailleurs, vous affirmez qu’il n’y aurait plus de revenus à la retraite si l’impôt des entreprises augmentait, parce que les rendements des comptes d’épargne et de la Caisse de dépôt et placements dépendent des bénéfices des entreprises. Vous insinuez que les revenus à la retraite sont nécessairement liés aux plus grands profits des entreprises. J’estime qu’il s’agit d’une fausse cause, car imposer les entreprises ne sabote pas nécessairement nos revenus à la retraite. L’impôt payé au gouvernement contribue aussi aux revenus de retraite, par le
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