Révolution mexicaine

1. L’imposition de la pensée positiviste par les dirigeants mexicains : les origines de la révolte

La pensée positiviste, à l’origine d’une révolution qui marquera un véritable tournant dans l’histoire mexicaine, se développe à partir des années 1850 (A) notamment suite au retour du philosophe Gabino Barreda dans son pays d’origine. Le régime de Porfirio Diaz qui se tient entre 1876 et 1910 finira d’asseoir cette domination positiviste (B) qui sera à l’origine d’une révolte déterminante pour l’histoire du pays.

1. L’arrivée du positivisme au Mexique

Entre 1846 et 1848 à lieu une guerre entre le Mexique et les Etats-Unis qui laisse le pays d’Amérique latine en piteux état. Privé d’une partie de leur territoire et sans le sous, le peuple mexicain cherche par tous les moyens de se reconstruire, de se regrouper autour d’une doctrine stable et laïque, en opposition avec le dogme religieux qui régnait dans le pays depuis l’arrivée des espagnols.

        Lorsque Gabino Barreda, un intellectuel mexicain décide de rentrer de Paris en 1851, le gouvernement de l’époque voit en lui une lueur d’espoir, une occasion de reconstruire le pays meurtri par la guerre. En effet, étant un fervent admirateur du philosophe français Auguste Comte et ayant même été son disciple, Gabino marque l’esprit des libéraux qui dirigent le pays à cette époque. Le philosophe mexicain a tiré de l’enseignement de Comte l’importance de l’analyse historique dans la compréhension de la société. Il considérait donc que l’histoire du Mexique faisait partie intégrante de l’identité de son peuple et qu’il était nécessaire qu’elle soit connue de tous.

En partant de ce constat, Gabino Barreda expose alors la nécessité de révolutionner entièrement la société mexicaine en se basant sur les outils déjà présents dans la Constitution mexicaine de 1857. Cette reforme aurait pour but de doter la société mexicaine d’un droit positif, c’est-à-dire de règles de droit et de lois issues de l’Etat. Sur le moyen terme, ce droit positif s’adapterait à la société mexicaine et constituerait son ciment en plus de permettre la restauration de la paix. En effet, le droit positif ayant eu le temps de s’adapter au peuple mexicain, ce dernier n’aurait aucune légitimité à s’y opposer et à se révolter. Selon les idées exposées aux libéraux mexicains, la positivisme garantit la paix. Néanmoins, avant de pouvoir parvenir à cette adaptation du droit positif, le philosophe mexicain considère qu’il est essentiel de voir émerger une minorité choisie pour gouverner. En effet, l’éducation est un facteur primordial dans la doctrine de Gabino Barreda. Elle permet la compréhension de la société et est donc nécessaire à l’adaptation des lois. Ainsi, les individus parvenant à faire des études seraient les plus aptes à gouverner le pays car elles auraient entre leurs mains toutes les cartes nécessaires à la compréhension de leur histoire et des désirs de leur peuple. Gabino Barreda n’est pas seul à être convaincu de sa doctrine, il est soutenu par le philosophe Gerardo Torres Salcido qui décrit ainsi le système idéal : «  L’État devait intervenir plus activement dans l’instruction et dans la promotion d’un plafond commun de vérités, comme l’élément nécessaire pour la consolidation de la nation. Et ce nouvel ordre devait être le moyen idéal pour en arriver au progrès, c’est-à-dire à la modernité ». Il appartient donc à l’état d’éduquer ces citoyens afin qu’ils puissent acquérir un socle de connaissances solides et communes.

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