Piège territorial

Référence: AGNEW John (2014), « Le piège territorial ». Raisons politiques, n°54 : 23-51

Problématique : La notion de territorialité a été divisée à travers des accords formels et pratiques informelles. Ainsi, l'État même s'il est une entité territoriale fixe, le territoire n'exerce pas les pratiques d'exclusion mutuelle que l'État territorial accorde.

Thèse : Les systèmes d'organisation et de domination politique n'ont pas absolument besoin d'être territoriaux. Ils ne sont pas nécessairement territorialement intangibles.

Arguments :

1. La souveraineté étatique moderne reposerait sur des espaces territoriaux clairement limités. L’espace est à la base le lieu où se basent les processus politico-économiques. Mais pour les spécialistes des sciences sociales, l’espace est expliqué de deux manières. Pour les uns l’espace est territorial. Pour les autres, l’espace est structurel. Dans cette représentation de l’espace, toutes les entités géographiques sont concernées et produisent des effets spatiaux Mais cette différenciation n’est pas totale, le point en commun est qu’elles négligent l’importance des spatialités particulières.

2. Selon l'hypothèse que l'origine historique des États territoriaux est le monde hobbesien de «guerre contre tous», les États modernes sont constamment dans l'anarchie. L'ordre social n'existe qu'à l'intérieur de l'État territorial. Alors, seuls les limites d'un territoire bien identifié peuvent permettre la civilisation. L’État territorial serait aussi le conteneur de la société. Les États territoriaux seraient alors comme le conteneur géographique des sociétés modernes. L'État territorial forme l'identité sociale et culturelle du pouvoir.

3. La théorie des « Futuristes » implique que la notion de territoire a perdu du terrain au profit du projectile. De ce fait, la valeur stratégique du non-lieu serait maintenant plus important que le lieu. Finalement, le rythme des transactions économiques s'étant accéléré au fil des années, la richesse n'est plus liée au territoire.

Conclusion

De notre point de vue, nous remarquons deux choses. La première est que l’auteur, dans son interprétation de l’État territorial, supposent que, grâce à ces préjugés géographiques, est le fondement intellectuel des grandes conceptions de la théorie des relations internationales. La transformation de l'État territorial pourrait aboutir à une anarchie du monde qui l'est déjà. L'auteur fait une projecture de la fin de l'État territorial en passant par l'émergence de la mondialisation et de la fragmentation. L'auteur parle aussi de l'État territorial comme le fondement des conceptions de la théorie en relation internationale.

Critique :

La réification des espaces territoriaux de l'État en unités figées d,espace souverain sûr, l'opposition entre l'intérieur et l'extérieur, l'État territorial comme conteneur de la société, ces trois préjugés géographiques ont permis à l'État

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