La libération de Raqqa signe-t-elle la fin de l’Etat Islamique ?
Dissertation : La libération de Raqqa signe-t-elle la fin de l’Etat Islamique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexaurine • 26 Novembre 2017 • Dissertation • 1 129 Mots (5 Pages) • 723 Vues
En janvier 2015, quelques mois après la proclamation, en juin 2014, d’un "califat" englobant des territoires situés de part et d’autre de la frontière irako-syrienne, Daesh contrôlait une zone d’une superficie de 90 000 km². L’engagement, via des frappes aériennes, d’une coalition internationale menée par les États-Unis, puis le lancement d’une offensive terrestre, par l’intermédiaire notamment des FDS, ont progressivement fait reculer les combattants djihadistes. Tour à tour, les villes conquises par Daesh ont été perdues par le groupe terroriste. En Irak, les forces nationales ont repris le contrôle de Tikrit dès mars 2015, puis ce fut au tour de Ramadi et Fallouja (février 2016), de Mossoul (juillet 2017), de Tal Afar (août 2017) et Hawija début octobre. En Syrie, Kobane première ville à tomber en janvier 2015, est suivie par Daqib en octobre 2016, puis de Palmyre, en deux fois, à savoir en mars et en décembre 2016, et pour finir de Mayadine et Raqqa ces derniers jours. La «capitale» syrienne de l’organisation Etat islamique (EI) est finalement tombée.
La libération de Raqqa signe-t-elle la fin de l’Etat Islamique ?
Après la récente chute de Mossoul, en Irak, les djihadistes de DAESH viennent de perdre la dernière grande ville en leur possession. Mais cette victoire dite « territoriale » n’enlève en rien la présence de l’Etat Islamique dans le monde entier.
- Daesh est fortement affaiblie :
C’est en novembre 2016 que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les Etats-Unis, ont lancé leur offensive "Colère de l’Euphrate", en œuvrant d’abord pour conquérir les territoires autour de Raqqa dans le but d’isoler la ville et de couper les principaux axes de communication avec l’extérieur. En juin, ses combattants sont entrés dans la métropole, avec l’appui des frappes aériennes de la coalition internationale. Le bilan de ce conflit est très lourd. Selon l’Observatoire Syrien des droits de l’Homme (OSDH), 3 250 personnes sont mortes, dont 1 130 civils, y compris 270 enfants, et 2 120 combattants des deux bords. La ville, elle, est en ruine après plus de quatre mois de combats et de bombardements aériens.
«La fin du califat de l'Etat islamique est en vue», a estimé le 21 octobre dans un communiqué le président américain Donald Trump, après la reprise de la ville syrienne de Raqqa. "La coalition mondiale continuera de s'appuyer sur tous les éléments du pouvoir national --militaire, renseignement, diplomatie, économie, forces de l'ordre-- et la vigueur de nos communautés jusqu'à ce que tous les Syriens soient libérés de la brutalité de Daesh et que nous soyons assurés qu'il ne puisse plus exporter sa terreur dans le monde", avait poursuivi le secrétaire d'Etat.
De plus, à son apogée en 2014, le califat menaçait d’exercer son contrôle d’Alep jusqu’à la frontière irakienne. En perdant Raqqa, Daesh se trouve confiné dans une bande de territoire le long de la vallée de l’Euphrate, à Deir Ezzor. Mais là aussi, les djihadistes sont confrontés à deux offensives distinctes : d’un côté les forces du régime syrien, soutenues par l’aviation russe, et de l’autre les FDS.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette double offensive a fait perdre à Daesh la moitié de cette grande province pétrolière de Deir Ezzor. Ainsi, les djihadistes ne contrôlent plus que 8% de Deir Ezzor, la capitale de la province du même nom, alors que dans le passé il en occupait plus de la moitié. Deir Ezzor sera le centre de gravité de Daesh en Syrie, même s’il y aura toujours de petites poches sous son contrôle ailleurs dans le pays. Les djihadistes ont toujours voulu faire de cette région frontalière "le dernier bastion de leur califat". Ce secteur est éloigné de Damas et de Bagdad, et pour l’atteindre de n’importe quelle direction, il faut traverser un désert difficile.
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