Dans quelle mesure la formation des enseignants d’EPS reflète-t-elle les enjeux sanitaires de l’activité corporelle depuis la fin du XIXe siècle ?
Mémoire : Dans quelle mesure la formation des enseignants d’EPS reflète-t-elle les enjeux sanitaires de l’activité corporelle depuis la fin du XIXe siècle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Décembre 2013 • 2 163 Mots (9 Pages) • 2 949 Vues
Sujet : Dans quelle mesure la formation des enseignants d’EPS reflète-t-elle les enjeux sanitaires de l’activité corporelle depuis la fin du XIXe siècle ?
INTRODUCTION
À la fin du XIXE siècle, en 1869 le CAEG (Certificat d’Aptitude à l’enseignement de la gymnastique) est crée. Ce certificat est délivré à des professeurs, souvent issus de l’armée, où il n’y a aucune formation mise en place. Alors que de nos jours, les enseignants d’EPS titulaires du CAPEPS (Certificat d’Aptitude au Professorat d’Education Physique et Sportive) ont un cursus scolaire de 5 années d’études universitaires (Master 2). On constate donc que la formation des enseignants dans la discipline d’EPS semble donc avoir subi des transformations depuis la fin du XIXe siècle.
Dans cette même période, avec la citation de Rauch (La santé a une histoire, 1995) : « La santé est un concept vague, qui fluctue selon l’histoire : « mot éponge » ». Cet auteur nous démontre que la notion de santé n’est pas la même selon des périodes. Et que les enjeux sanitaires de l’activité corporelle ont été différents également.
Ainsi, on peut se demander si la formation de ces cadres de l’enseignement de l’EPS est liée à ces différents enjeux sanitaires de l’activité corporelle depuis la fin du XIXe siècle à nos jours.
Afin de mieux cerner le problème, nous allons clarifier les termes.
« La santé est un terme vague et peu défini. » (Ulmann Revue EPS 238). Cet auteur nous montre ce caractère « évolutif » et « complexe » de la santé. La définition de cette notion évolue selon les périodes. Au début du siècle, la signification se penche davantage sur les aspects anatomique et physiologique. Dans un contexte social marqué par la « nécessité patriotique », le but est de développer la valeur générale de l’homme tant du point de vue individuel (forces physiques) qu’au point de vue social. En 1946 l’Organisation Mondiale de la Santé définit comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Les mots « mental » et « social » apparaissent, souhaitant dire l’importance donnée à la santé est plus « profonde » dans la mesure où l’on s’attache aux relations que peut entretenir un individu avec un autre et à l’aspect cognitif. En 1986, la Charte d’Ottawa définit comme « un processus » où l’individu peut se construire « lui-même » sa « propre santé ». On parle de construction de sa santé.
En fonction de ces définitions, on constate que la signification évolue et nous verrons que les enjeux sanitaires de l’activité corporelle subissent.
En effet, (J.P. Clément, 1994) définit un « enjeu » comme « d’imposer une action dominante, obtenir le pouvoir sur les actes des autres, institutionnaliser cette domination dans les TO ou des productions, bref de se placer, en tant que groupe ou fraction de classe, au centre du système de production de représentation et de pratiques dans un champ de concurrence particulier. » De cette définition, un enjeu motive donc de l’engagement dans un jeu, il y a donc une lutte. Et cette lutte pour donner du sens à la santé se diffère selon les périodes. Au début siècle, l’enjeu consiste de permettre d’atteindre et/ou de maintenir un équilibre des fonctions vitales. La santé est perçue comme une norme à atteindre. De plus, avec l’OMS (1946) où les dimensions physiques ne sont plus les seules envisagées, l’enjeu sanitaire de l’activité corporelle est de développer un état de complet bien-être. Et avec la définition de la Charte d’Ottawa (1986), l’enjeu est de permettre de construire un « habitus santé » (Mérand et Dhelhemmes, 1988). Les enjeux sanitaires de l’activité corporelle sont donc différents et la lutte est donc différente.
Par ailleurs, quant aux termes d’activité corporelle comme tout mouvement corporelle produit par les muscles, entraînant une dépense énergétique supérieure à celle du repos. Cependant, les pratiquants, le lieu et le support pour pratiquer une activité corporelle peuvent différer selon les périodes, et donc selon les différents enjeux sanitaires. Nous voyons donc que les enjeux sanitaires de l’activité corporelle ont évolués.
Le verbe « refléter » indique une correspondance, un reflet parfait. Seulement, ce reflet peut être déformé ou très clair, peut être total et partiel, ou encore peut être immédiat, anticipé ou décalé.
Or la formation des enseignants d’EPS est l’un des vecteurs puissants afin de diffuser les enjeux sanitaires de l’activité corporelle. Ainsi, lorsqu’on parle de formation des enseignants, on peut évoquer les lieux de formations (IREP, STAPS) les contenus de formations (contenus de formations, CAEG, CAEP, CAPEP) ou encore les formateurs (médecins, militaires, sportifs, pédagogue). Ces points ont évolués. Et donc il existerait des décalages, des différences entre les différents acteurs, contenus ou entre les différentes structures de formation.
Ce sujet nous amène donc à réfléchir sur le « reflet » des enjeux sanitaires de l’activité corporelle à travers cette formation des enseignants d’EPS.
À l’issu de ce travail de définitions de concepts phares, nous sommes en mesure de nous interroger sur divers points : En quoi les structures pour la formation des enseignants d’EPS sont-ils des lieux de diffusion de ces enjeux sanitaires de l’activité corporelle ? Dans quelle mesure les différents statuts des formateurs jouent-ils un rôle phare dans ces enjeux ? Et enfin, est-ce que les contenus de formations et les concours de recrutement prennent-ils en compte l’évolution du concept de la santé ? Et comment donc les enjeux sanitaires sont-ils mis en avant ?
Compte tenu de ces définitions et de ce questionnement, nous soutiendrons l’idée selon laquelle la formation des enseignants reflète fidèlement les enjeux sanitaires de l’activité corporelle depuis la fin du XIXe siècle à nos jours.
En effet, ces enjeux constituant une voie de légitimation scolaire de l’EPS, leurs évolution se répercutent rapidement sur les contenus de formation, au niveau des différents centres de formations et également sur les différents statuts des formateurs afin d’être une discipline d’enseignement comme toutes les autres.
Néanmoins, le reflet de ces enjeux à travers la formation de ces cadres peut être différente voir décalé au sein d’une même période avec un enjeu sanitaire prédominant.
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