Entre soi et reproduction des élites européennes

Didier GEORGAKAKIS dans son ouvrage Le champ de l'Eurocratie. Une sociologie politique du personnel de l’UE, explique que « L’eurocratie n’est pas un groupe homogène, marchant comme un seul homme et doté d’un agenda clair et univoque ». En effet, les citoyens de l’Union européennes ont souvent une vision assez éloignée des euro-fonctionnaires ne s’y interessant qu’assez peu car se sentant d’abord citoyens nationales avant d’être citoyens européens. Les euro-fonctionnaires sont alors qualifiés d’élite européenne communautariste, pratiquant un entre-soi et une reproduction sociale.

La notion d’entre soi désigne « le regroupement de personnes aux caractéristiques communes, que ce soit dans un quartier, une assemblée politique, ou encore un lieu culturel. Elle sous-entend l’exclusion, plus ou moins active et consciente, des autres. » selon Sylvie Tissot dans son oeuvre Entre soi et les autres publiée en 2014. De plus, on appelle reproduction sociale le phénomène sociologique qui conduit à la transmission des positions sociales, des façons d'agir ou de penser, d'une génération à une autre, dans une certaine proportion, du fait d'une faible mobilité sociale. L’élite désigne alors une minorité de ceux qui dirigent ou exercent un pouvoir d’influence sur les affaires publiques, dans ce cas européennes.

Toutes ces présuppositions sur la fonction publique européenne soulève alors plusieurs interrogations. Nous pouvons alors nous demander dans quelles mesures les institutions européennes ont contribué à la création d’une élite sociale en apparence homogène mais en réalité relative.

Dans un premier temps nous verrons en quoi la fonction publique européenne représente un monde clos traduit à la fois dans des représentations, pratiques et lieux communs aux praticiens de l’Union Européenne (UE). Cependant, cet entre-soi apparent se retrouve alors de plus en plus dénoncé, accusant intégration différenciée mais également une connivence de certains praticiens de l’UE.

I. La fonction publique européenne, un monde clos

Dans un premier temps nous verrons comment les institutions européennes ont permis la création de représentations et de pratiques communes aux professionnels de l’Europe, pratiques toujours plus homogènes et lissées par cet entre-soi professionnel mais aussi personnel. Entre-soi se traduisant dans les paysages bruxellois de façon toujours plus marquée et intentionnelle suivant la reproduction des nouveaux schémas de cette « classes sociale européenne ».

A) Création de représentations et de pratiques communes aux professionnels de l’Europe

La création des institutions a engendré une création d’emplois à la base inexistants —> développement de certaines qualités valorisées par les anciens de cet emploi cf les correspondants de l’UE avec une expertise accrue et une analyse pointue des institutions —> des qualités qui perdurent aujourd’hui car jugées légitimes par les anciens de la profession qui ont eux-même édifié ces qualités —> reproduction

Des évènements et rencontres incontournables pour les professionnels de l’UE cf tous les midis tous les professionnels de l’Europe en particulier les journalistes, traducteurs et interprètes sont à la Commission européennes pour faire le rapport de la session qui vient de se tenir. + par exemple le gala annuel organisé par Amcham EU + par exemple l’Omnium club, sorte de country club réservé aux professionnels de l’UE, mais que les plus aisés, ce qui exprime un entre

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