Déconcentration Et décentralisation
Dissertations Gratuits : Déconcentration Et décentralisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zeuszeus • 15 Janvier 2013 • 1 833 Mots (8 Pages) • 20 764 Vues
Déconcentration et décentralisation
Odilon Barrot fut un grand homme politique du XVIIIe, mais également le premier vice-président du Conseil d’État de la IIIe République. A la fois attaché aux principes de 1789 et soucieux de maintenir l’ordre politique, Odilon Barrot s’orientait vers un pouvoir autoritaire. Parallèlement à son activité politique, il se consacra à la rédaction d’ouvrages de réflexion juridique comme « De la centralisation et de ses effets» et « De l’organisation judiciaire en France ». Il y affirmait son hostilité à la centralisation, y défendait la primauté de la justice morale sur la justice sociale et s’y montrait soucieux d’associer les citoyens à l’exercice de la justice par la généralisation du jury. Ainsi, selon une formule célèbre d’Odilon Barrot, « c’est toujours le même marteau qui frappe mais dont on a raccourci le manche », il exprime son souhait pour le transfert de compétences de l’Etat vers une organisation plus locale en mettant en évidence le pouvoir de l’Etat, toujours fort.
En effet, il existe deux processus aujourd’hui qui permettent de ne pas remettre en cause la primauté de l’Etat, mais tout en permettant la gestion locales des affaires administratives. Ces processus sont réciproquement : la décentralisation et la déconcentration. La France, ayant opté pour une "république une et indivisible", est relativement moins décentralisée que les autres pays européens, certains ayant même choisi le fédéralisme comme l'Allemagne ou la Suisse. Après l'échec de la régionalisation voulue par le général De Gaulle, ce sont les lois Defferre (1982-1983) qui ont, les premières, organisé un transfert des compétences vers les collectivités locales. En effet, ces techniques d’aménagement du territoire sont essentielles car à la fin du XVII et du début XVIIIe, l’organisation de la France était très centralisée. De plus, après la Seconde Guerre Mondiale, l’Etat centralisé s’est retrouvé incapable de gérer seul les difficultés liés [***]à la gestion du territoire. C’est pourquoi ces processus ont été mis en place afin de résoudre le déséquilibre entre l’Etat central et les organisations locales.
La déconcentration concerne l’aménagement des rapports entre autorités centrales et autorités locales d’une même et unique personne publique : l’Etat.
Elle consiste à augmenter les pouvoirs ou les attributions des représentants locaux du pouvoir central (Gouverneur, Préfet, Sous-préfet, Directeurs d’administration…) afin de décongestionner ce même pouvoir central. Alors que la décentralisation est un processus plus ou moins poussé visant à transférer des attributions d’une personne morale, généralement l’Etat, à une autre personne morale qui peut être une collectivité territoriale (région, département, commune) ou un établissement public, voire une personne morale de droit privé. En l’espèce, ces deux processus sont parfois confondus, en raison de leur objectif similaire. Mais ils restent différents sur certains points.
Il convient ainsi de se demander quels rapports existent-ils entre ces deux processus rattachés à l’organisation de l’Administration ?
Ainsi nous établirons dans une première partie les caractéristiques communes rattachant les deux notions de décentralisation et de déconcentration (I). Puis nous verrons dans un second temps, les différences qui opposent les deux notions (II).
I. Les caractéristiques des deux notions.
Dans cette partie évoquant les caractéristiques communes entre la notion de décentralisation et celle de déconcentration, nous allons voir tout d’abord qu’elles possèdent une même finalité c’est-à-dire le transfert de compétences venant de l’Etat (A). Puis, dans un second temps, nous verrons qu’elle possède une seconde caractéristique qui est celle de l’exercice du pouvoir sur des organisations similaires appelées les territoires infra-étatiques (B).
A. Un but commun : le transfert de compétences de l’Etat.
D’après les définitions de ces deux processus, on peut ainsi remarquer que leur objectif est similaire : le transfert de compétences de l’Etat central vers les autorités locales. En effet, on parle de déconcentration lors de transfert d’attributions au sein de l’Etat : d’une administration centrale à une administration locale qui agissent au nom de l’Etat. Par exemple, le ministre dispose ainsi de pouvoir sur le préfet. C’est une modalité de la centralisation : c’est la même personne morale qui agit sur l’autorité centrale. L’intérêt de ce processus est de rapprocher les administrés de l’autorité centrale. Les services déconcentrés sont une source d’information pour le pouvoir centrale. La déconcentration permet d’assurer aux administrés une égalité de traitement. Alors que la décentralisation est une politique de transfert des attributions de l'Etat vers des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions, qui restent néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté. En effet, l’Etat continue de jouer un rôle majeur puisqu’il dispose dans ce processus de différents contrôles. L’Etat opère 3 types de contrôle : administratif qui passe par le déféré préfectorale qui est une forme de recours pour excès de pouvoir ; budgétaire : le budget des collectivités territoriales doit être établit par des dispositions législatives qui leur impose l’équilibre budgétaire, sous risque de substitution ; et un contrôle de gestion sur les collectivités territoriales afin de réguler l’emploi des fonds publics. Ainsi la primauté de l’Etat n’est pas ici remise en cause par ces deux processus. Leurs rôles consistent uniquement en le respect et l’exécution des compétences transférées aux organisations locales par l’Etat.
B. L’exercice du pouvoir dans des territoires similaires : les territoires infra-étatiques.
En effet, d’après les deux processus, on peut remarquer que leur objectif commun s’exécute dans des organismes similaires également. Ce sont les territoires infra-étatiques, et principalement les collectivités territoriales. En effet, l’Etat par le processus de décentralisation et celui de déconcentration
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