Princesse de Clèves
Compte rendu : Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PACO.PLAUT • 14 Avril 2022 • Compte rendu • 1 401 Mots (6 Pages) • 343 Vues
La Princesse de Clèves paraît, anonymement, en 1678. On peut, pourtant, considérer que Mme de Lafayette en est l’auteur. Si elle ne l’affirmera jamais publiquement, elle avouera, à demi-mots, l’avoir écrit dans une lettre. L’amour est envisagé comme une force dévastatrice, signe de la défaite de la raison. Mme de Chartres, mère de la princesse de Clèves, enseigne à sa fille les dangers de la passion mais celle-ci, nourrissant estime et respect pour son mari, M de Clèves, va être déstabilisée par les sentiments que lui inspire le duc de Nemours. Le roman, qui s’est ouvert sur un tableau de la Cour d’Henri II, voit apparaître un être d’exception, Mlle de Chartres, future princesse de Clèves. Néanmoins, la place centrale de cet extrait n’est pas occupée par le portrait de l’héroïne mais par l’éducation menée par Mme de Chartres.
Problématique : En quoi l’éducation vertueuse voulue par Mme de Chartres va déterminer la suite du roman ?
Découpage du texte : (L 1 à 4) l’apparition de Mlle de Chartres
(L 4 à 17) l’éducation de Mme de Chartres
(L 18 à 24) le retour au premier plan de la future princesse de Clèves.
I/ L’apparition de Mlle de Chartres (l 1 à 4)
Chose surprenante, le nom de l’héroïne ne figure pas en ouverture du portrait qui commence par une sorte d’énigme, par une formule qui rappelle celle des contes de fées : « Il parut alors une beauté à la cour » (l 1) Il y a un effet d’attente voulu par la narratrice. En effet, la périphrase : « une beauté » demeure vague et incertaine. Il n’en demeure pas moins que l’adverbe : « alors » traduit le bouleversement que constitue l’apparition de cette inconnue à la Cour. Elle se révèle être un personnage exceptionnel dans la mesure où elle suscite l’attention dans un lieu où règne la beauté comme l’indique l’hyperbole : « attira les yeux de tout le monde » (l 1) Il est vrai que le lecteur, à l’image des courtisans, est intrigué voire subjugué par celle que, Mme de Lafayette décide, une fois encore, de désigner par une périphrase : « une beauté parfaite » (l 2) Nous pouvons noter que la perfection physique du personnage est suggérée par le champ lexical de la magnificence qui rythme les premières lignes de ce portrait : « parfaite », « admiration » (l 2), « belles personnes » (l 3). Son anonymat est indirectement levé à la ligne 3 : « Elle était de la même maison que le vidame de Chartres » mais elle continue à ne pas être explicitement nommée. S’ajoute à l’incroyable beauté de Mlle de Chartres, le prestige de sa naissance comme l’indique le superlatif : « une des plus grandes héritières de France » (l 3-4) Pourtant, le lecteur ne parvient pas à imaginer concrètement l’héroïne. Elle est, de la sorte, idéalisée. Alors qu’il s’attend à ce que la narratrice lui livre plus de détails à son propos, c’est le personnage de Mme de Chartres et l’éducation que sa fille a reçue qui va occuper l’essentiel du paragraphe.
II/ L’éducation de Mme de Chartres (l 4 à 17)
Le rythme ternaire : « le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » (l 5) ainsi que l’adjectif : « extraordinaires » peignent Mme de Chartres comme une mère exceptionnelle. Initiative extrêmement originale au XVIIème siècle, elle s’est retirée de la Cour pour éduquer sa fille. Son enseignement est présenté comme idéal car complet en témoigne les deux rythmes binaires : « elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. » (l 7-8) La narratrice, très discrète, intervient, toutefois, au détour d’une phrase. Effectivement, l’utilisation du présent de vérité générale laisse deviner un jugement critique à propos de l’éducation traditionnelle : « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. » (l 8-9) Selon Mme de Chartres mais aussi Mme de Lafayette, il est primordial d’évoquer le thème de l’amour si l’on désire en montrer le danger.
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