Le Savant Et Le Politique M. Weber
Compte Rendu : Le Savant Et Le Politique M. Weber. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarahjesse • 27 Janvier 2013 • 3 997 Mots (16 Pages) • 3 044 Vues
Science Politique
Fiche de lecture : Max Weber; Le Savant et le Politique
La vocation du Savant (Conférence prononcée en 1917)
La conférence débute par une comparaison entre les systèmes d'enseignement universitaires allemand et américain. En Allemagne, le professeur débutant n'est rémunéré que par ses étudiants avant de passer après plusieurs années et grâce à un certain succès auprès des étudiants à un rang de véritable professeur, où il est rétribué par les universités. Au États-Unis, le débutant touche déjà une paye régulière mais peut-être licencié, pour Weber ceci est une intrusion du capitalisme dans le monde universitaire.
Après avoir montré que le système allemand tendait à se rapprocher de plus en plus du système américain, avec les avantages techniques que cela comporte, il voit une limite que même le système américain ne saurait résoudre: la caractère aléatoire d'une carrière universitaire. La réussite d'une carrière d'enseignant, malgré la bonne volonté de ceux qui peuvent l'influencer (pour Weber, les choix politiques sont des faits exceptionnels), relève du hasard, ou plutôt de critères inadaptés. En effet, le but des universités est évidemment d'attirer les élèves. Or pour cela il faut avant tout de bons professeurs plutôt que de bons chercheurs. Celui qui réussit est celui qui réunit un nombre important d'élèves, pas celui qui malgré ses talents de chercheur est un piètre orateur.
Après ce rappel important, Weber s'attaque à son sujet : « la vocation du savant ». Sa première grande idée est que pour être bon, il faut être spécialisé le plus possible, sinon le travail reste vague, inachevé. Il prend pour cela l'exemple de la sociologie et avec une certaine modestie met en avant le caractère éphémère des recherches dans cette discipline. Bien qu'elle permette à d'autres savant, par son caractère pluri-disciplinaire (qui en fait donc sa faiblesse mais aussi sa force), de dégager des question qu'ils n'auraient pas pu dégager, la recherche en sociologie n'a pas la certitude de durer.
En plus d'être hyper-spécialisé, le savant doit avoir la capacité de dégager des idées. L'idée n'est pas un concept abstrait pour Weber. L'idée est pour lui la matérialisation de la combinaison du travail et de l'intuition, de l'inspiration. Il dit « C'est une représentation puérile que de croire qu'un mathématicien parvient à des des résultats scientifiquement intéressants assis à son bureau ». L'idée jaillit plus qu'elle n'est découverte. C'est là que l'on comprends ce que Weber appelle « intuition ». Le travail est alors un moyen de donner des cadres à sa pensée et finalement de renforcer l'intuition.
A la différence de l'art par exemple, la découverte scientifique appelle à poser de nouvelles questions et à être dépassée. Pour Weber, cela ne dérange pas le « savant » pour deux raisons. Celui-çi est passionné, et de plus cette éphémérité des théories scientifiques représenterait la trajectoire générale du monde « désenchanté ». C'est ici qu'il introduit son concept de « désenchantement du monde ». C'est la capacité si l'on s'en donne les moyens de savoir, d'apprendre ce que l'on veut savoir. En lieu et place des anciens moyens magiques, il y a le calcul, la technique, qui progressent toujours plus.
Weber pose alors une question essentielle, quelle est le sens de ce progrès, quel est le sens de la science? En effet la science ne nous permet pas directement de trouver le sens de la nature, de dieu, de l'art ni de directement trouver le bonheur. En quoi la science fait elle autre chose que créer le « dernier homme » qu'évoque Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra? Est elle juste un moyen au service de notre besoin de confort? Permet elle une forme de transcendance? Weber cite alors (il le fait d'ailleurs très souvent) Tolstoï quand celui-ci dit que la science et le progrès n'ont pas de sens car ils ne nous disent pas ce que nous faire, ni comment nous devons vivre. Le science ne répond pas aux grandes questions métaphysiques universelles. Pour appuyer sa thèse, il prend l'exemple de la médecine, qui soigne de mieux en mieux, mais sans se demander si la vie qu'elle sauve mérite et vaut la peine d'être vécue;
La science répond en réalité à une autre question: Que devons nous faire si nous voulons maîtriser la vie techniquement? Weber pour montrer que le rôle de la science n'est pas plus que cela, prend l'exemple de professeur de sciences humaines. Celui-ci ne doit pas être un chef; pour Weber, l'oeuvre morale du professeur c'est justement d'accepter et de faire accepter eux étudiants des faits, qu'ils soient ou non contraires à leurs convictions. En évoquant de nouveau le système américain, Weber nous montre que le rôle de l'enseignant doit être celui d'un marchand de connaissances. S'il veut conseiller, s'il se sent l'âme d'un guide, il doit le faire d'un un cadre de relation d'égal à égal et pas de professeur à élève.
La mission de la science est donc de nous permettre de mieux appréhender techniquement le monde. Pour cela elle nous donne des techniques et des méthodes de pensée pour mieux l'utiliser. Elle nous donne ce que Weber appelle la « clarté ». La clarté c'est ce qui nous fait passer de l'étude morale des fins à l'étude morale des moyens, qui est sans doute plus objective. En dissociant fin et moyen, cette clarté nous permet de juger une un but de manière plus rationnelle et objective.
Weber conclue cette conférence en ajoutant que, évidemment, cette rationalisation du monde, ce « désenchantement du monde » fait décroître l'importance des pulsions qui occupaient auparavant les relations humaines et les rendaient plus intenses.
La vocation et la profession de politique
C'est dans cette conférence que Weber à introduit son idée célèbre de « monopole de la violence légitime ». Après avoir montré que la définition de l'Etat par ses buts était impossible, ceux-ci étant trop variés d'un état à un autre, Weber voit dans tous les états un moyen universel, le monopole de la violence légitime, que ce soit dans son usage ou dans son autorisation de l'utiliser. La domination qui permet cet usage de la violence trouverait ses sources
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