Le Maréchal Pétain
Note de Recherches : Le Maréchal Pétain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Juin 2014 • 1 948 Mots (8 Pages) • 754 Vues
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AU PEUPLE FRANCAIS
le 11 Octobre 1940
FRANCAIS !
La France a connu, il y a quatre mois, l'une des plus grandes défaites de son histoire.
Cette défaite a de nombreuses causes, mais toutes ne sont pas d'ordre technique. Le désastre n'est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l'ancien régime politique.
Ce régime pourtant beaucoup d'entre vous l'aimaient.
Votant tous les quatre ans, vous vous donniez l'impression d'être les citoyens libres d'un Etat libre, aussi vous étonnerai-je en vous disant que jamais, dans l'histoire de la France, l'Etat n'a été plus asservi qu'au cours des vingt dernières années.
Asservi de diverses manières : successivement, et parfois simultanément par des coalitions d'intérêts économiques et par des d'équipes politiques ou syndicales prétendant, fallacieusement, représenter la classe ouvrière.
Selon la prédominance de l'une ou de l'autre de ces deux servitudes, des majorités se succédaient au pouvoir, animées trop souvent du souci d'abattre la minorité rivale. Ces luttes provoquaient des désastres. L'on recourait, alors, à ces vastes formations dites " d'Union Nationale " qui ne constituaient qu'une duperie supplémentaire. Ce n'est pas, en effet, en réunissant des divergences que l'on parvient à la cohérence. Ce n'est pas en totalisant des bonnes volontés que l'on obtient "une volonté".
De ces oscillations et de ces vassalités, la marque s'imprimait profondément dans les moeurs, tout criait l'impuissance d'un régime qui ne se maintenait au travers des circonstances les plus graves qu'en se renonçant lui-même, par la pratique des pleins pouvoirs. Il s'acheminait ainsi, à grands pas, vers une révolution politique que la guerre et la défaite ont seulement hâtée.
Prisonnier d'une telle politique intérieure, ce régime ne pouvait le plus souvent, pratiquer une politique extérieure digne de la France.
Inspirée tour à tour, par un nationalisme ombrageux et par un pacifisme déréglé, faite d'incompréhension et de faiblesse - alors que notre victoire nous imposait la force et la générosité, - notre politique étrangère ne pouvait nous menée qu'aux abîmes. Nous n'avons pas mis plus de quinze ans à descendre la pente qui y conduisait.
Un jour de septembre 1939, sans même que, l'on osât consulter les Chambres, la guerre, une guerre presque perdue d'avance, fut déclarée. Nous n'avions su ni l'éviter, ni la préparer.
C'est sur cet amas de ruines qu'il faut, aujourd'hui, reconstruire la France.
L'ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher ; on ne saurait davantage y découvrir les traits d'une sorte " d'ordre moral " ou d'une revanche des événements de 1936.
L'ordre nouveau ne peut être une imitation servile d'expériences étrangères. Certaines de ces expériences ont leur sens et leur beauté. Mais chaque peuple, doit concevoir un régime adapté à son climat et à son génie.
L'ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons, tragiquement, réaliser dans la défaite la révolution que, dans la victoire, dans la paix dans l'entente volontaire de peuples égaux, nous n'avons même pas su concevoir.
Politique extérieure : un régime national
Indépendante du revers de ses armes, la tâche que la France doit accomplir l'est aussi, et à plus forte raison, des succès et des revers d'autres nations qui ont été, dans l'histoire, ses amies ou ses ennemies.
Le régime nouveau. s'il entend être national, doit se libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés, dites traditionnelles, qui n'ont, en fait, cessé de se modifier à travers l'histoire pour le plus grand profit des émetteurs d'emprunts et des trafiquants d'armes.
Le régime nouveau défendra. tout d'abord, l'unité nationale " c'est-à-dire l'étroite union de la Métropole et de la France d'outre-mer. "
Il maintiendra les héritages de sa culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde.
Il remettra en honneur le véritable nationalisme, celui qui, renonçant à se concentrer sur lui-même, se dépasse pour atteindre la collaboration internationale.
Cette collaboration, la France est prête à la rechercher dans tous les domaines avec tous ses voisins. Elle sait d'ailleurs que, qu'elle que soit la carte politique de l'Europe et du monde le problème des rapports franco-allemands, si criminellement traité dans le passé, continuera de déterminer son avenir.
Sans doute, l'Allemagne peut-elle,au lendemain de sa victoire sur nos armes, choisir entre une paix traditionnelle d'oppression, et une paix toute nouvelle de collaboration.
A la misère, aux troubles, aux répressions et sans doutes aux conflits que susciterait une nouvelle paix faite " à la manière du passé ", l'Allemagne peut préférer une paix vivante pour 1e vainqueur, une paix génératrice de bien-être pour tous.
Le choix appartient d'abord au vainqueur ; il dépend aussi du vaincu.
Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir.
Si un espoir, au contraire, se lève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation, nos deuils, nos ruines. En présence d'un vainqueur qui aura su dominer sa victoire, nous saurons dominer notre défaite.
Politique intérieure : un régime, hiérarchique et social
Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l'idée fausse de l'égalité naturelle des hommes, mais sur l'idée nécessaire de l'égalité des " chances" données à tous les Français de prouver leur aptitude à " servir ".
Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours
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