Réforme ONU
Dissertation : Réforme ONU. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucas BANCAL • 6 Novembre 2021 • Dissertation • 1 537 Mots (7 Pages) • 479 Vues
Peut-on réformer l’ONU?
“Si l’ONU n’est pas aussi unie qu’elle devrait être, c’est parce qu’elle reflète le monde dans lequel nous vivons”. Voilà ce que disait Kofi ANNAN, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies du 1er Janvier 1997 au 31 décembre 2006. Il est donc l’élément le plus haut placé de cette organisation internationale crée suite à la charte de San Francisco datant du 26 juin 1945, appliquée le 24 octobre de cette même année. Elle vient remplacer l’échec que fut la SDN dans l’entre deux guerres. Crée par 51 états, ils sont aujourd’hui 193 à la composer. Son but est similaire à celui de la SDN : grâce aux principaux acteurs des relations internationales, elle cherche à maintenir la paix, les droits de l’Homme ainsi que de la sécurité internationale. Composée de 6 principaux organes, comme son assemblée générale, ou encore l’ECOSOC, le conseil économique et social, c’est principalement un de ceux-ci, le conseil de sécurité composé de 5 états permanents, et de 10 autres états élus pour un mandat de 2 ans, qui participe essentiellement à la mauvaise réputation de l’ONU, qui serait une organisation presque impuissante. On pense par exemple à des crises comme la guerre civile en Syrie, dans laquelle l’ONU est complètement paralysée. En effet, l’ONU peine à accomplir son but, au détriment d’organisations continentales voire régionales, comme l’UE ou l’OTAN. Pour pallier à cette incapacité, il est souvent évoqué le mot réforme : changement de caractère profond, radical, apporté à quelque chose, en particulier à une institution, et visant à améliorer son fonctionnement, selon le dictionnaire Larousse. Mais amener une réforme de l’ONU est-il si simple et même possible?
Pour essayer de répondre à cette problématique, on parlera d’abord du besoin de réforme de l’ONU (I), via les réformes déjà apportées (a) et leurs effets restreints (b); puis on abordera dans un second temps la possibilité d’une grande réforme pour l’organisation internationale étudiée via les propositions de réforme de l’ONU étant potentiellement viables (a) ainsi que leurs limites (b).
I - L’ONU, le besoin d’une grande réforme :
- Les réformes précédentes de l’ONU :
Dans son histoire, l’ONU a d’ores et déjà connu quelques réformes mineures. En effet, celles-ci étaient capitales pour désamorcer la perte d’influence de l’ONU.
Cela commence alors en Novembre 1950, le 3. Ce jour-là est signée ce qu’on appelle la “résolution n°377 des Nations Unies”. Celle-ci permet à l’assemblée générale d’agir sur un sujet lorsqu’il y a désaccord au sein du conseil de sécurité. En effet, lorsque c’est le cas, cela signifie que l’ONU est paralysée et ne peut agir. Ainsi lorsqu’il existe une menace contre la paix, une rupture de celle-ci ou un acte d’agression et que le conseil de sécurité n’agit pas, l’assemblée générale peut donc prendre le relais pour maintenir la paix. Cela est donc une manière, bien que trop peu efficace, de contourner le droit de véto, qui est très peu utilisée.
Mais cette résolution n’est pas la seule.
Une réforme autre que celle induite par le conflit nord coréen citée précédemment, est la création du Conseil des droits de l’Homme en 2006.
Celui-ci vient remplacer la Commission des droits de l’Homme, jugée obsolète cette année-là.
Cette réforme, apportée lors du mandat Kofi ANNAN, est suivie de la création d’un fond dit “démocratique” pour aider les pays dans le besoin.
Ces deux modifications de l’ONU sont lié au vent de renouveau apporté par le secrétaire ghannéen qui en proposera moults autres.
Cependant, celles-ci ne suffisent pas, et l’ONU continue de s’enfoncer dans la crise.
- L’ONU, malgré tout en crise :
L’Organisation des Nations Unies souffre en effet de plusieurs problème, tant qu’il en est presque impossible d’en faire une liste exhaustive.
L’un des principaux est le trop petit nombre d’états représentés. Le recours à la force armée, selon l’article 24 de la charte des Nations Unies, ne peut être autorisé que par le Conseil de Sécurité. Or au sein de celui-ci, seul 5 états, les vainqueurs de la seconde guerre mondiale ( Chine, Russie, UK, France, Etats-Unis) sont permanents. Ainsi, en cas de menace contre la paix, et à notre époque, qu’est ce qui rend ces états plus légitimes que d’autres? Cela n’ayant pas changé depuis 1945, on constate un réel retard sur la société internationale actuelle. Pourquoi un pays comme l’Allemagne par exemple, n’aurait pas son mot à dire sur un sujet tel, conférant aux 5 pays permanents un immense pouvoir?
Par ailleurs, l’ONU est inégalement répartie sur le territoire mondial.
Ce monopole affecte la crédibilité de l’ONU.
Dans un second temps, on peut presque parler d’un ONU inutile, et ce pour deux raisons.
La première, c’est que l’ONU délègue souvent à des organisations régionales, perdant encore une fois en crédibilité, mais arrivant à ses fins et respectant les articles 52 et 53 de la Charte des Nations Unies.
Dans un second temps, et c’est le problème majeur de l’ONU : le droit de véto présent au sein du Conseil de sécurité. En effet, si 1 des 5 membres permanents de ce conseil n’est pas favorable à une décision, celle-ci est abandonnée, l’ONU préférant l’inaction à un conflit avec l’un des 5. Ce droit de véto est problématique dans la mesure où, de nos jours, les relations entre les 5 permanents ne sont pas dans le meilleur état. Un exemple criant est celui-ci de la crise Syrienne : la Russie et la Chine s’opposent fermement à agir contre leur allié Syrien Bachar Al-Assad, paralysant ainsi l’ONU et laissant le despote tuer son peuple.
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