Programme D'ajustement Structurel Agricol
Mémoire : Programme D'ajustement Structurel Agricol. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fouad0607 • 20 Février 2013 • 2 736 Mots (11 Pages) • 1 431 Vues
LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL AGRICOLE (PASA)
INTRODUCTION
L'indépendance du Maroc fut proclamée officiellement en mars 1956.
Au lendemain de cette indépendance, les problèmes économiques apparurent dans toute leur acuité avec notamment une chute importante des investissements, la fuite des capitaux, l'accélération de l'exode rural, et l'aggravation du chômage.
En fait, le principal problème qui se posait était celui d'une reconversion profonde des structures économiques qui avaient été façonnées par plus de 40 ans de régime colonial, et la création des conditions sociales, politiques et culturelles d'un véritable décollage économique.
D'une économie coloniale, aux structures dépendantes et archaïques, il fallait faire une économie nationale qui crée par elle-même des forces et des mécanismes internes d'accumulation du capital et de progrès.
Depuis 1983, le Maroc s'est lancé dans une série de mesures de stabilisation macro-économique et a mis en place des programmes d'ajustement structurel, soutenu en partie par des prêts de la Banque Mondiale et les aides financières du FMI.
A partir de 1985, ce fut le tour du secteur agricole de s'inscrire dans un programme sectoriel d'ajustement structurel visant l'amélioration de sa productivité et une gestion plus rationnelle des ressources par le biais de la libéralisation, de la dérégulation des systèmes de production et de commercialisation, et du désengagement de l'Etat du processus de production.
A cet effet, deux programmes d'ajustement structurel agricole ont été mis en œuvre durant la période 1985-1990.
Les difficultés rencontrées lors de la mise en place de ces réformes remettent en question, dans une certaine mesure, leur validité technique, leur cohérence économique au sein du processus d'ajustement ainsi que leur acceptabilité dans le contexte politique marocain.
I- PERSPECTIVE HISTORIQUE
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, le Protectorat français a encouragé la production de céréales, et en particulier de blé tendre, par les colons pour approvisionner la métropole. A partir des années 50, les colons français vont développer la production de fruits et de légumes en irrigué sur le modèle Californien. Les programmes d'irrigation par grande hydraulique qui avaient démarré dès les années 30 sont accélérés et le fameux slogan du "un million d'hectares irrigués avant la fin du siècle" est lancé en 1938.
Après la proclamation de l'Indépendance, le Maroc doit faire face à de nombreux défis économiques et politiques. Bien qu'il choisisse d'emblée la voie du capitalisme, il adopte un système où l'Etat garde un pouvoir très fort sur les orientations économiques.
Les quatre objectifs à atteindre à travers la modernisation de l'agriculture sont :
• L’objectif de production alimentaire.
• L’objectif des équilibres fondamentaux en particulier celui de la balance des paiements par la promotion des exportations et des substitutions à l'importation,
• L’objectif répartition, c'est à dire de réduction des inégalités
• L’objectif de la promotion industrielle à travers le développement du secteur agroalimentaire.
Pour que l'agriculture remplisse ces quatre missions, l'Etat marocain investit massivement dans les ouvrages de grande hydraulique (la politique des barrages), les programmes de modernisation accélérée (par exemple l'Opération Labour entre 1957 et 1961) et met en place des systèmes de commercialisation à prix garantis pour certaines filières agricoles (sucre, huiles végétales, céréales, lait etc.) et pour les intrants qui permettent d'intensifier la production tels que les machines importées, les engrais ou les semences améliorées.
Ces mesures s'accompagnent de subventions aux consommateurs afin de réduire les pressions inflationnistes et de protections aux frontières pour isoler les prix intérieurs des fluctuations sur les marchés mondiaux.
Le résultat de cette politique très interventionniste a été une croissance rapide de l'agriculture irriguée jusqu'en 1973. Cependant, cette croissance s'est faite au prix d'un développement inégal qui a négligé l'agriculture de « bour », où la productivité est restée très basse et où la pauvreté a poussé à une forte émigration rurale. Or des coefficients mesurant les avantages compétitifs de différentes cultures ont montré clairement que les systèmes de production de « bour », à base de céréales (blé dur et orge) et d'élevage extensif font un usage plus efficient des ressources locales que les systèmes de production en irrigué très gourmands en intrants importés et en capital. Les transferts massifs vers l'agriculture irriguée sous forme d'investissements d'équipement, de programmes de modernisation et de subventions aux prix ont résulté en une surprotection coûteuse pour le pays et peu rentable en prix économiques.
Cette politique a pu être maintenue jusqu'au début des années 70 grâce aux revenus provenant des taxes sur les produits importés. Le premier choc pétrolier en 1973 provoque une hausse brutale des prix des phosphates ce qui permet au Maroc de quadrupler ses recettes d'exportations en 1974 et donc décompenser largement l'augmentation des prix de l'énergie. Le revenu du budget est multiplié par trois. Mais le boom des phosphates est de courte durée et l'euphorie doit faire place à la fameuse "dutch disease"; le revenu budgétaire retombe en dessous du niveau de 1972 mais l'Etat Marocain se refuse à ralentir les programmes d'investissement et de dépenses engagés durant le boom. Le déficit budgétaire devient critique et l'endettement excessif.
La crise devient encore plus aigüe avec le deuxième choc pétrolier de 1979 qui accentue le déficit de la balance des paiements et l'engagement du Maroc dans la guerre du Sahara. Malgré les interventions répétées du Fonds Monétaire International (FMI) pour stabiliser l'économie marocaine, la crise culmine en mars 1983 lorsque le manque de devises étrangères force le Maroc à accepter
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