Parité à l'Assemblée nationale
Cours : Parité à l'Assemblée nationale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sammadinou • 21 Novembre 2012 • Cours • 819 Mots (4 Pages) • 859 Vues
Le 21 octobre 1945, on dénombrait à l’Assemblée nationale 5, 6 % de femmes, en 1951 il n’y en avait plus que 3, 5 %. C’est en 1958 qu’elles seront le plus faiblement représentées : 1, 5 % de députées. Il faut attendre les années 80, pour "remonter" au score de la Libération (5, 9 % en 1986, 5, 7 % en 1988). Aux élections législatives de 1993, on compte dans l’hémicycle 6, 1 % de femmes. Une progression est enregistrée en 1997, grâce à l’effort consenti par le Parti socialiste qui, suivant une décision de Lionel Jospin, réserve 28 % de ses circonscriptions à des candidates. Mais malgré ce progrès (il y a 10, 9 % d’élues au soir du second tour des législatives), la France reste à l’avant-dernier rang de l’Union européenne pour ce qui concerne la représentation des femmes au Parlement. Seule la Grèce parvient à faire plus mal que nous. La situation n’est pas plus favorable dans les conseils généraux (7, 9 % en 1998) ou à la tête des exécutifs locaux (on ne compte que 7, 6 % de femmes parmi les maires) ou encore au Sénat (5, 6 %). Les seules instances où l’on enregistre une situation un peu différente sont lesconseils municipaux (21, 2 % en 1995), les conseils régionaux (on est passé de 13 % à 25, 8 % en 1998)et surtout le Parlement européen (40, 2 % de femmes en 1999). Le gouvernement formé par Lionel Jospin en juin 1997 fait figure d’exception par rapport aux exécutifs des périodes précédentes. Sur 26 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, huit sont des femmes. Et la nomination plus tardive de 3 secrétaires d’État (deux d’entre eux étant des femmes) porte à 11 sur 29 le nombre de membres féminins du Gouvernement. Lors du remaniement ministériel du 27 mars 2000, on compte 11 femmes sur les 32 membres du Gouvernement, soit 34, 4 %.Mais cela ne doit pas masquer le fait qu’en France, la loi est votée par un Parlement composé de plus de 90 % d’hommes.
Diverses raisons ont été avancées pour rendre compte de ce qu’il faut bien appeler "l’exception française". La privation de mandats électifs que subissent les femmes dans notre pays s’inscrit dans une très longue tradition. Ainsi en France, contrairement à ce que l’on observe dans nombre de pays d’Europe, les femmes ont été exclues de la succession au trône. La loi salique, exhumée au XIVe siècle, énonçait que la couronne ne pouvait revenir qu’à un individu mâle. La révolution de 1789, quant à elle, accordait le droit de suffrage (censitaire) aux hommes mais en privait les femmes, scellant l’exclusion politique de ces dernières. En 1848, n’était instauré, dans cette logique, que le suffrage semi-universel. On peut avancer aussi des raisons institutionnelles régulièrement évoquées comme le mode de scrutin majoritaire qui privilégie les notables, les sortants disposant de leur circonscription comme d’un fief, et s’y représentant sans fin puisqu’il n’y a pas d’âge de la retraite en politique. De même, le cumul des mandats, même s’il a été limité par la loi du 30 décembre 1985, demeure encore trop marqué aux yeux de certains et aboutit à ce que les principaux postes soient aux mains d’un nombre trop réduit de personnes. Une restriction de ce cumul permettrait d’agrandir le personnel politique et de l’ouvrir plus largement aux femmes, comme à des groupes encore
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