Les influences de l'Affaire Dreyfus.

les influences de l'Affaire Dreyfus.Les aspects sociaux de l'affaire Dreyfus sont très souvent évoqués. L'Affaire est en effet un séisme qui touche les couches de la société française à des degrés divers. Le premier effet remarqué est le développement important de l'antisémitisme, mais d'autres aspects sont saisis par l'événement. L’anticléricalisme va devenir le ciment du parti républicain. L’affaire Dreyfus permettra de réaffirmé certains clivages. Ainsi, l’hostilité à l’encontre du catholicisme constitue le dénominateur commun des gauches qui accèdent au pouvoir à la faveur de l’affaire Dreyfus et qui défendent une laïcité dont la signification n’a rien à voir avec la neutralité religieuse de l’Etat aujourd’hui. Léon Gambetta disait « Le cléricalisme voilà l’ennemi. » ou encore Jules Ferry qui veut : « organiser l’humanité sans roi et sans dieu » et qui dira aussi « La république est perdue si l’Etat ne se débarrasse pas de l’Eglise, s’il ne désenténèbre pas les esprits du dogme ».

Lors de la grande déchirure de la Belle Epoque, la bassesse et le fanatisme se sont manifestés de tous les cotés.

Tout d’abord, cette affaire touche les élites qui prennent parti et cherche à convaincre. Ces élites donnent leur avis et prennent placent dans le débat. Aussi on assiste à la naissance d’une nouvelle forme d’élite : l’intellectualisme. Le 28 novembre 1936, analysant devant la société française de philosophie son livre l’ère des tyrannies, Elie Halévy se porte soudain trente ans en arrière : « Je n’étais pas socialiste. J’étais « libéral » en ce sens que j’étais anticlérical, démocrate, républicain disons, d’un seul mot qui était alors lourd de sens : « dreyfusard ». ». Partant de cet aveu on peut distinguer trois types d’intellectuelles : l’intellectuelle républicain, l’intellectuelle socialiste, l’intellectuelle libéral, l’intellectuelle juif se répartissant dans ces catégories plutôt que d’en former une à part. Ils correspondent aux grandes formes du dreyfusisme. Plus que les intellectuelles, l’affaire Dreyfus a fait naître, dans cette relation civique entre le savoir et la société, un archétype d’intellectuel. L’intellectuelle dreyfusarde si l’on veut, une intellectuelle critique, vigilante et fraternelle, matrice de l’intellectuel démocratique du XXème siècle. L’édition nous illustre bien la monté en puissance des intellectuels en France sous toutes ses formes politiques.

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