La représentation est-elle en crise ?
Dissertation : La représentation est-elle en crise ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cnjhs • 18 Novembre 2021 • Dissertation • 1 908 Mots (8 Pages) • 813 Vues
« Le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants » a déclaré Emmanuel-Joseph Sieyès le 7 septembre 1789. Celui-ci pensait que dans notre régime, rassembler les décision de chaque citoyen était infaisable. C’est pour cette raison que la plupart des démocraties occidentales dont la France sont des démocraties représentatives.
La représentation est-elle en crise ? La représentation au sens général est l’action de représenter quelqu’un ou quelque chose. En droit, un régime représentatif est un régime politique dans lequel les gouvernants sont désignés par les gouvernés. La France est, comme toutes les démocraties occidentales, une démocratie représentative. En effet, c’est une forme de démocratie dans laquelle les citoyens donnent mandat à certains d’entre eux. Ce mandat est généralement un mandat qui est représentatif c’est-à-dire qu’il va permettre aux représentants d’exercer le pouvoir au nom de tous les citoyens. Actuellement, les régimes représentatifs ont comme mode de désignation l’élection. Par ailleurs, le terme « crise » renvoie à une situation de malaise, de souffrance, d’incertitude, de danger. Il est donc la description d’une période difficile, préoccupante.
Les deux termes « crise » et « représentation» renvoie donc à une situation que la société connait depuis un certain temps qui est la « crise de la représentation ». En effet, dans un extrait de « Pour en finir avec la crise de la représentation », J.-M. Denquin évoque que « ce phénomène, bien que déploré depuis des décennies, est généralement présenté comme caractéristique des temps présents. Regardé tantôt comme une cause, tantôt comme un symptôme, il se manifesterait d’abord par un accroissement considérable de l’abstention. Mais il traduirait plus profondément une désaffection croissante à l’égard du système politique mesurée par les sondages et exprimée par le déferlement, sur internet, des frustrations collectives et opinions dissidentes. Les citoyens auraient le sentiment d’être mal représenté ». Depuis sa création, le principe représentatif a souvent été critiqué par des penseurs qui craignaient la perte du pouvoir du peuple ainsi qu’une opposition entre la volonté des représentés et des représentants. Parmi ces penseurs, Rousseau marque sa préférence pour la démocratie directe. Dans l’idéal de Rousseau, il faut que chaque citoyen exprime sa volonté mais également « d’être tour à tour gouvernant et gouverné » tel que les cités grecques. Cependant, aujourd’hui la démocratie représentative est beaucoup plus répandu que la démocratie directe. En effet, plus de la moitié des habitants du monde entier vive sous un régime représentatif. Par ailleurs, le phénomène de crise de la représentation est au coeur de l’actualité avec notamment le mouvement des « gilets jaunes ». En effet, ce mouvement permet à certains citoyens d’exprimer leur mécontentement face aux représentants actuels. En effet, ces manifestants ne se sentent plus écoutés et protégés par ces représentants politiques.
La représentation est bien en crise. En effet, celle-ci est du à de nombreuses causes telles que la mauvaise représentation des citoyens et le problème d’identification des citoyens envers les représentants.
Les développements s’ordonneront autour de deux grandes idées. Tout d’abord, la société connait une crise de la démocratie du à la représentation (I) et celle-ci est visible dans de nombreux cas (II).
Une crise démocratique du à la représentation
La crise de la représentation peut être du à la démocratie représentative. En effet, initialement la théorie de la représentation et la théorie démocratie étaient opposé (A). En effet, l’union de ces deux théories n’a pas été convaincante. Par ailleurs, nous allons le principe de l’élection dans la démocratie représentative (B).
A) La théorie de la représentation: Initialement, une théorie contraire à la démocratie
Dans un régime représentatif, le vote d’un citoyen est un mode de désignation et non un transfert de responsabilité. L’électorat a pour fonction de représenter la nation et non la volonté individuelle. Initialement, les premiers représentants de l’histoire étaient élu au suffrage censitaire c’est-à-dire que le droit de vote était réservé aux citoyens payant un impôt. Cependant, le suffrage censitaire a été remplacé par le suffrage universel par la suite. Les représentants utilisent la représentation afin de prouver, de justifier le pouvoir qu’ils exercent sur la nation. Initialement, la théorie de la représentation se montrait comme étant contraire à la démocratie. En effet, jusqu’à la fin du XVIII ème siècle, les régimes utilisant la représentation étaient considéré comme étant contraire aux régimes démocratiques. L’abbé Sieyès co-fondateur de la Constitution est à l’origine de la théorie de la représentation. En effet, selon lui « la France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France; il doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui ne nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-même la loi; il n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet Etat représentatif; ce serait un Etat démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par des représentants ». Par ailleurs, le philosophe Rousseau était contre cette représentation. En effet, selon lui, la souveraineté ne peut pas être représenté car celle-ci doit exprimer la volonté générale. De plus, il y a de la part de Rousseau une peur que les représentants s’approprient la souveraineté qui normalement appartient au peuple. Cependant, Rousseau n’est pas un idéaliste et se rend compte de la complexité d’une démocratie directe sans représentation. Il préconise donc une démocratie directe accompagnée d’un mandat impératif c’est-à-dire que le pouvoir est délégué aux représentants. Cependant, ces représentants doivent suivre des modalités imposaient par les citoyens auquel il ne peur
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