La démocratie est-elle en crise?
Fiche : La démocratie est-elle en crise?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Weit • 10 Février 2017 • Fiche • 2 752 Mots (12 Pages) • 1 354 Vues
Grands enjeux politiques contemporains
- La sociologie politique est une branche de la science politique
- Perspective sociologique appliquée au politique. Étymologie grecque : ce qui touche à la Cité.
- La politique comme espace symbolique de compétition entre les candidats à la représentation du peuple (élections, campagnes)
- la politique comme activité spécialisée (métier politique, action de l'Etat)
-La politique comme prise de position et séquence d'actions ( la politique gouvernementale)
THEME 1 : LA DEMOCRATIE EST-ELLE EN CRISE ?
A) Définir la démocratie
- Étymologie grecque renvoie à l'idée de gouvernement par le peuple : dêmos, « peuple » et krátos, « pouvoir ».
- Dualité : catégorie de la pratique/ catégorie scientifique.
- Notion qui désigne d'abord un régime précis, Athènes, qui s'impose ensuite pour désigner des systèmes politiques fondés sur la représentation.
- La démocratie est également un concept de sociologie politique.
- 1.1) L'expérience athénienne
Modèle par excellence en raison de son fonctionnement institutionnel et des modes de sélection des membres de ses institutions
- Principe de la participation volontaire pour L'Ecclésia ou Assemblée du Peuple. L'oralité et la délibération y sont importantes.
- L'élection est utilisée pour la magistrature
- Le tirage au sort pour la Boulè (Conseil des cinq-cents)
- 18% de la population de la cité pouvait participer aux Assemblées
- Près de 6000 citoyens (sur 40/45 000) prenaient part à l'Ecclésia par semaine.
- Près de 70% des citoyens ont participé à la Boulè au moins une fois dans leur vie.
Mais cette égalité n'est pas parfaite : exclusion des femmes et des esclaves ; les plus riches sont définis comme les « meilleurs ».
1.2) Naissance des démocraties contemporaines
- Apparition à la fin du 18ème siècle en Occident.
- Premières expériences concrètes : révolutions américaine et française, puis processus de démocratisation durant la seconde moitié du 19ème qui culmine après la seconde guerre mondiale en Europe. Troisième vague après la chute de l'URSS.
- Les révolutions françaises et américaines consacrent l'idée de pouvoir du Peuple.
- Avènement des démocraties représentatives : le peuple exerce son pouvoir à travers des mandataires
1.2) Naissance des démocraties modernes
Pierre Rosanvallon, « L'universalisme démocratique: Histoire et problèmes », Esprit, 2008
Francis Dupuis-Deri, « Les anciens ne sont plus ce qu'ils étaient. Réflexions sur l'idée de démocratie' moderne », 2010.
- Certains auteurs envisagent les démocraties modernes comme une continuité de l'expérience athénienne. Pour F. Dupuis-Deri, la continuité ne fait pas sens.
- La création d'institutions représentatives va de pair avec un rejet de la notion de « démocratie » en France et aux Etats Unis.
Sièyes : «Dans la démocratie, les citoyens font eux-mêmes les lois, et nomment directement leurs officiers publics. Dans notre plan, les citoyens font, plus ou moins immédiatement le choix de leurs députés à l'Assemblée législative ; la législation cesse donc d'être démocratique, et devient représentative ».
- Le terme démocratie s'impose dans les paysages politiques français et américain au 19ème siècle et devient un enjeu de luttes électorales. L'idéal de souveraineté populaire séduit les électorats.
- Pour Rosanvallon, cette réappropriation politique du terme démocratie est allée de pair avec la dénaturation du mot et de l'expérience qu'elle désigne. La notion est expurgée de son potentiel radical.
- La démocratie devient donc une référence mobilisatrice qui consacre la volonté populaire comme fondement de la légitimité du régime, par opposition à la volonté divine ou à une autorité propre des gouvernants.
2) Une substance ou une méthode ?
2.1) Participation directe et égalité des conditions
Rousseau, Le contrat social (1762) : conception radicale de la démocratie, qui suppose une identité entre le souverain et la souveraineté.
Critique du régime représentatif : « Le peuple ne peut avoir de représentants, parce qu’il est impossible de s’assurer qu’ils ne substitueront point leurs volontés aux siennes, et qu’ils ne forceront point les particuliers d’obéir en son nom à des ordres qu’il n’a ni donné ni voulu donner. »
La représentation crée nécessairement un écart entre représentants et représentés.
Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840) : La démocratie est l'égalité des conditions : une société où n'existe plus de différences héréditaires et d'ordres.
Marx, La question juive (1843) : Il différencie l'égalité en droits dans le système politique et l'inégalité en faits dans la société civile.
« L'État [issu de la Révolution Française] supprime à sa façon les distinctions dues à la naissance […] Mais l'Etat n'en laisse pas moins la propriété privée, l'instruction, la profession agir à leur façon […] et faire prévaloir leur nature spéciale. Bien loin de supprimer ces différences réelles, il n'existe en vérité que grâce à elles : il a conscience d'être un État politique et ne fait prévaloir son universalité que par opposition à ces éléments ».
2.2) Une méthode de gouvernement
Joseph Schumpeter, Capitalism, Socialism and Democracy, (1942)
Il s'oppose aux conceptions de la démocratie en termes de « biens communs » et de « volonté générale », concepts jugés trop vagues.
La démocratie est « un arrangement institutionnel pour la prise de décisions politiques où des individus acquièrent le pouvoir de décider par le biais d' une compétition pour les votes des citoyens ».
Définition institutionnelle de la démocratie justifiée par l'impossible participation directe de tous les citoyens et leur désintérêt politique. Les électeurs ont un pouvoir intermittent de nomination et de révocation.
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