La Grande Spoliation Au Maroc
Commentaires Composés : La Grande Spoliation Au Maroc. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar victoire2013 • 31 Mars 2013 • 671 Mots (3 Pages) • 729 Vues
On a pu croire, au début, à quelques cas isolés d’entourloupe. Mais l’accumulation des dossiers, une trentaine sur le seul bureau de M e Viviane Sonier à Privas, prouve le contraire.
Sur le sol marocain, une redoutable mafia s’applique à faire main basse sur des biens immobiliers français. Assistant l’avocate ardéchoise, le juriste Moussa Elkhal enfonce le clou : “C’est une véritable honte ! De part et d’autre de la Méditerranée, aucune autorité ne bouge. Appartenant aux deux cultures, je suis doublement meurtri. La France laisse tomber ses vieux, le Maroc s’accommode de méthodes indignes”.
Le scénario a le mérite de la simplicité. Les voyous, parfaitement renseigns, ciblent de riches ressortissants français qui finissent leurs jours au Maroc. Des personnes âgées, souvent affaiblies par la maladie, éloignées géographiquement de leur famille… et donc particulièrement vulnérables. Lorsqu’elles décèdent – de manière naturelle ou pas ! – surgissent de faux actes de propriété qui lèsent les héritiers légitimes.
Des complicités au plus haut niveau
Le jeu en vaut la chandelle, les voleurs visent le meilleur. Telle cette splendide villa avec dépendances, “Rêve de crabe”, boulevard de la Corniche à Casablanca. Georges Brissot, mort en juin 2011, l’a léguée à son neveu, un cardiologue qui vit à Perpignan.
Gérard Benitah raconte la suite : “Je suis de confession juive, né à Fez en 1942… Au lendemain des funérailles de mon oncle, avec qui j’entretenais d’excellentes relations, j’apprends qu’il m’aurait déshérité au profit d’un certain Mustapha Him, un parfait inconnu.” Un inconnu ? Pas pour les tribunaux français. Condamné à Paris pour trafic de drogue, cet aigrefin répond d’un mandat d’arrêt international. Ce qui ne l’empêche pas de poser dans un journal, à côté de l’ancien ministre marocain de la Justice ! De mèche avec des hauts fonctionnaires, Him a produit un testament “bidon”. Le docteur Benitah, écœuré, se bat pour retrouver ses droits. L’escroc a été enfin incarcéré, en octobre dernier, mais l’étouffante procédure patine toujours…
Anouk Garcia mène un combat semblable. Son père meurt à Casablanca, dans des circonstances jamais élucidées, en novembre 2010. À peine enterré, aussitôt dépouillé ! Par le biais de faux documents, là encore, l’entreprise du défunt a été vidée de ses comptes. La justice marocaine ferme les yeux, l’Ambassade de France regarde ailleurs…
Anouk proteste : “Là-bas, grâce à ses réseaux installés dans les sphères de l’Etat, cette mafia continue d’agir en toute impunité.” Pour s’accaparer une succession de 22 millions d’euros, par exemple.
Du côté de Nîmes, une dizaine de parents spoliés tentent ainsi d’obtenir réparation. Et d’honorables notaires, en France, s’indignent de voir leur nom et leur cachet au bas de documents grossièrement falsifiés…
“J’ai reçu des menaces de mort”
Des histoires pareilles, M e Sonier en entend régulièrement dans son cabinet : “Cette bande criminelle jouit d’incroyables complicités. Notaires, avocats, magistrats, témoins, bénéficiaires, on retrouve les mêmes individus dans la plupart des dossiers…”
Le préjudice au détriment des citoyens hexagonaux
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