L'esclavage et le Premier Empire colonial français

L’esclavage et le Premier Empire colonial français.

C’est à partir de 1792 que l’Europe se désenclave en ouvrant deux voies d’expansion. La première voie est ouverte par les Portugais qui contourne l’Afrique et vont établir des comptoirs de commerce en Asie. L’autre voie est ouverte par les Espagnols qui en s’orientant vers l’Est découvrent l’Amérique. Les Espagnols s’installent aux Antilles (Haiti, Cuba, Guadeloupe…). Ils s’installent en Amérique centrale et en Amérique du Sud. En ce qui concerne le Pacifique, Magellan d’origine portugaise passe par le Sud de l’Amérique latine (le Cap Horne) pour faire la première traversée du Pacifique et les Espagnols qui occupent aussi les Philippines et qui ouvrent la route des Galions entre Acapulco et Les Philippines.

Ces deux ouvertures ont des implications majeures. C’est le désenclavement de l’Europe à la fois géographique et intellectuelle avec des Espagnols et des Portugais qui ouvrent la voie mais sont suivi par des Français, Anglais…. Les échanges commerciaux se multiplient, le système des comptoirs se développe surtout en Asie où les Européens ne dominent pas encore. Les portugais sont les premiers à se tailler une position forte et sont rapidement évincés par les Hollandais qui se crées un empire maritime en s’emparant de l’Insulinde en 1602 (archipels vaste de milliers d’iles entre Indochine et Australie). Ils s’installent sur les côtes indiennes, en Afrique du Sud, ils font concurrence aux Portugais au Brésil.

L’Espagne va très rapidement imposé une colonisation de peuplement en Amérique central et du sud alors que la Grande-Bretagne s’impose en Amérique du Nord. La France enfin démarre au début du XVIIème siècle en s’implantant au Antilles, au Canada, au Mississippi, en Louisiane, en Guyane. La France s’implante également à Madagascar, en Inde, à La Réunion. Pour se développer, il y a un recours massif à l’esclavage, l’esclavage est donc réhabilité cependant il prend un nouveau visage . L’esclavage concerne d’abord les Indiens d’Amérique qui sont exploités dans les mines où ils meurent en grand nombre à cause des conditions de travail mais surtout à cause du choc microbiens car les Européens arrivent avec des virus. Les esclaves africains viennent secondés la manoeuvre amérindiennes. Ce sont les portugais qui inaugure la traite de Noirs càd un commerce régulier de transport des esclaves entre les côtes africaines et le Brésil puis se sont les Espagnols qui s’engagent dans la traite puis les Anglais, Hollandais et Français.

Cette traite à plusieurs caractéristiques:

Elle se concentre sur les Noirs d’Afrique

Elle se déploie à une échelle totalement inégalée puisqu’on considère entre 11 et 13 millions d’africains vont être déportés entre le XVIème et le XVIIème siècle.

Cette traite s’organise sur la base d’un commerce triangulaire, l’Europe envoie des verroteries pour acheter des esclaves aux fournisseurs africains. Les esclaves sont envoyés en Amérique ou au Caraïbes où ils sont vendus à des planteurs contre des lettres d’engagement afin de récolter du coton, du sucre, du café. Les denrées récoltées sont envoyées en Europe

La traite et l’esclavage vont avoir pour effet de réorganiser le système de travail quasi industriel, très alignant.

L’esclavage va créer de nouvelles sociétés, de nouveaux rapports sociaux et surtout de nouvelles catégories juridiques puisqu’il faudra gérer juridiquement le rapport entre le maître et l’esclave.

Le Code Noir

En 1685, Louis XIV demande à Colbert de préparer le Code Noir. Il s’agit d’un ensemble de règlement qui vise à remplir ce vide juridique que constitue la redécouverte de l’esclavage. L’enjeu est de codifier les pratiques des maîtres et définir le statut d’esclave. Ce statut d’esclave n’est pas justifié par le code noir, il s’agit d’un fait. Le Code entend obligé les maîtres de nourrir, de vêtir les esclaves et cette obligation et réitérer en 1712 ce qui montre qu’elle n’a pas été respecté. Il est interdit au maître de condamner directement à mort son esclave, de le torturer mais les maîtres jouissent de prérogatives puisqu’ils peuvent enchaîner leurs esclaves, les battre. Ils doivent cependant faire appel à la justice royale pour les esclaves qui s’évadent ou qui commettent un crime. La justice royale est composée de magistrats nommés par le roi sachant que c’est le roi qui décide la sentence. La justice royale est autorisée à couper une oreille, à marquer au fer rouge ou encore à condamner à mort les esclaves. Les maîtres ont le devoir d’enseigner la bible et de leur accorder le repos dominical, les fêtes religieuses. Les maîtres doivent les baptiser, les marier et les enterrer religieusement.

La principale préoccupation de ce Code Noir ce sont les filiations, l’idée étant de ne pas développer une population libre qui serait métisse. Le Code Noir encadre la filiation. Par exemple, en Martinique, la coutume veut qu’ un enfant d’un père maître blanc et d’une mère esclave noir serait libre. Ainsi, dans le Code Noir l’enfant métisse non-reconnu suit automatiquement l’enfant de la mère. Par ailleurs, dans le Code Noir, le maître sera puni dune amende pour avoir fait un enfant avec une esclave. En revanche, le maître peut se marier avec une esclave et dans ce cas la l’enfant devient libre. L’affranchissement est possible avec l’accord du maître et l’esclave doit s’acquitter d’une taxe.

La situation sociale des sociétés d’esclavages est très complexe, d’une part ces sociétés se développent dans de petits espaces insulaires ce qui implique une grande promiscuité des conditions avec finalement le développement de rapport très intimes et parfois très ambiguës. Certains arrivent à s’émanciper des règles: ils peuvent par exemple circuler librement ou tenir des chambre et des boutiques, cette indépendance doit cependant être moyenner aux maître. Ces esclaves peuvent disposer de leur argent et éventuellement ils sont autorisés à faire leur petit business. Les esclaves bénéficient parfois de jardins (appelés jardin créole ou jardin à nègre). La plupart des esclaves vivaient dans des conditions effroyables et chercher parfois à s’échapper, ces esclaves qui cherche à s’échapper sont appelés «les esclaves marrons ».

Vers l’abolition

Les arguments des abolitionnistes

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