Dissertation "Contre le référendum"

        Alors certes le référendum peut être vu comme une avancée pour la démocratie en donnant au peuple la source du pouvoir cependant comme l’a rappelé ces derniers mois François Hollande, "Je suis extrêmement réticent à l'égard du référendum, parce que le référendum divise, il divise profondément » Nicolas Sarkozy ajouté également "le référendum doit être une question très simple à laquelle on peut répondre par oui ou par non, Je ne pense pas qu'on peut répondre par oui ou par non à un traité de 250 articles"

Alors oui le référendum peut être source une source de danger pour la démocratie et l’état de droit

II. Le référendum comme source de danger pour la démocratie et l’état de droit

        Comme l’affirme très bien Abraham Lincoln, la démocratie c’est le gouvernement du peuple pour le peuple et par le peuple, mais la première remarque qui vient est de se demander pourquoi ce dernier qui est considéré comme une figure emblématique de la démocratie américaine n’a-t-il pas organisé de référendum pour l’abolition de l’esclavage, peut-être qu’il considérait que le référendum bafouerait l’esprit même de la démocratie  

A. Le référendum, un danger pour la démocratie

        Comme nous le rappelle Léon Gambetta dans son discours du 5 avril 1870 contre le plébiscite devant le corps législatif, « le plébiscite n’est un leurre et qu’un piège » car le risque de l’utilisation excessive du référendum est que ce dernier tourner en plébiscite pour le souverain

En effet Léon Gambetta a prononcé pendant la période de règne de Napoléon III et ce dernier a fortement usé du plébiscite pour fonder le second Empire et par la suite légitimer son pouvoir en prenant comme modèle son oncle Napoléon 1er 

Napoléon IIIe a usé son pouvoir de président de la IIe République pour organiser un coup d'État le 2 décembre 1852 et légitimer ce coup de force par plébiscite, le danger est donc là pour la démocratie, qu’un homme autoritaire use de son pouvoir pour fonder un régime autoritaire car le peuple ne va pas voter pour les idées, les valeurs mais pour l’homme et sa puissance

        Ce modèle de vote peut être transposé a l’époque moderne, en effet le référendum du 27 avrils 1969 portant sur la régionalisation et la réforme du Sénat qui a vu le «  NON » l’emporter était en réalité un référendum pour ou contre le maintien du général de Gaulle au pouvoir après 11 ans de présidence et la crise de mai 1968, le référendum du 29 mai 2005        pour l’établissement d’une Constitution pour l’Europe était en réalité un référendum pour ou contre la politique de Jacques Chirac, après la victoire du NON, Jean-Pierre Raffarin alors Premier ministre a dû démissionner, enfin aujourd’hui si le gouvernement organise un référendum sur n’importe quel sujet, le référendum sera biaisé d’avance car celui-ci sera pour ou contre la politique d’Emmanuel Macron. Le deuxième risque pour la démocratie est donc que le référendum se retourne contre son initiateur et que la question posée perde tout son sens

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