LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Charte De Kurukan Fuga

Cours : Charte De Kurukan Fuga. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2013  •  Cours  •  3 024 Mots (13 Pages)  •  1 541 Vues

Page 1 sur 13

LA CHARTE DE KURUKAN FUGA

La Charte de Kurukan Fuga, reproduite ici, est une version collectée en Guinée à l’issue d’un

atelier régional de concertation entre communicateurs traditionnels et modernes (Kankan : 3-

12 Mars 1998). Ce sont les traditionistes qui ont déclamé le texte ; celui-ci a été ensuite

transcrit et traduit, avec l’aide des linguistes guinéens et sous la supervision de Mr. Siriman

Kouyaté – magistrat et traditioniste (sa famille est gardienne du sosobala, à Niagasole,

Guinée). S. Kouyaté a, ensuite structuré La Charte, sans altérer l’essentiel, dans le sens des

textes juridiques modernes en vue de le rendre lisible aux contemporains (le texte original

malinké existe sur la banque de données numériques ARTO).

Des notes explicatives, établies par S. Kouyaté, suivent le texte de la Charte :

Ont assisté à la rencontre de Kankan :

1. Traditionistes :

• Siaka Kouyaté, Niagassola, Siguiri (Guinée)

• Lamine Kouyaté, Loïla, Mandiana (Guinée)

• Damissa Sékou Diabaté, Siguiri (Guinée)

• Koulako Touré, Faranah (Guinée)

• Mamady Kante dit Konkoba, Dinguiraye (Guinée)

• Vieux Koita, Kérouané (Guinée)

• Sekouba Condé, Dabola (Guinée)

• E. Oumar Camara, Kankan (Guinée)

• Abdoulaye Kanouté, Tambakounda (Sénégal)

• Siriman Kouyaté, Niagassola, Siguiri (Guinée)

2. Communicateurs et autres participants :

• Alpha Kabiné Keïta, Directeur Général de la Radio Rurale (Guinée)

• Mamady Kanté, Journaliste, radio Rurale de Kankan (Guinée)

• Mamadou Lamine Doumbia, Journaliste, Radio de Tambacounda (Sénégal)

• Saa Bédou Touré, Journaliste, Radio Rurale de Kankan (Guinée)

• Louis Millogo, Professeur, Université de Ouagadougou (Burkina Faso)

• Fatoumata Bamba, Journaliste, Radio Rurale de Kankan (Guinée)

• Bernard Feller, Directeur, Intermédia Consultants S.A. Berne (Suisse)

• Lansana Condé, Professeur, Université J. Nyerere, Kankan (Guinée)

• Souleyman Condé, Journaliste, Radio Rurale de Kankan (Guinée)

• Amadou Baba Karambiri, Journaliste, Radio Rurale de Bobo-Dioulasso (Burkina

Faso)

• Mangoné Niang, Directeur, UA-CELHTO, Niamey (Niger)

• Cheikh Oumar Camara, Journaliste, ORTG, Conakry (Guinée)

• Neguedougou Sanogo, Pédagogue, Radio Scolaire, Bamako (Mali).

LA CHARTE DE KURUKAN FUGA

1. La société du grand mandé est divisée en seize (16) porteurs de carquois, cinq (5) classes de

marabouts, quatre classes (4) de nyamakalas. Chacun de ces groupes a une activité et un rôle

spécifiques.

2. Les nyamakalas se doivent de dire la vérité aux Chefs, d’être leurs conseillers et de défendre par

le verbe les règles établies et l’ordre sur l’ensemble du royaume.

3. Les morikanda Lolu (les cinq classes de marabouts) sont nos maîtres et nos éducateurs en islam.

Tout le monde leur doit respect et considération.

4. La société est divisée en classes d’âge. A la tête de chacune d’elles est élu un chef. Sont de la

même classe d’âge les personnes (hommes ou femmes) nées au cours d’une période de trois

années consécutives.

Les Kangbès (classe intermédiaire entre les jeunes et les vieux) doivent être conviés pour

participer à la prise des grandes décisions concernant la société.

5. Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité

physique. En conséquence, toute tentation d’enlever la vie à son prochain est punie de la peine

de mort.

6. Pour gagner la bataille de la prospérité, il est institué le Kön¨gbèn Wölö (un mode de

surveillance) pour lutter contre la paresse et l’oisiveté.

7. Il est institué entre les mandenkas le sanankunya (parenté à

plaisanterie) et le tanamanyöya (forme de totémisme). En

conséquence, aucun différent né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant

la règle.

Entre beaux-frères et belles-soeurs, entre grands parents et petits-enfants, a tolérance et le chahut

doivent être le principe.

8. La famille Keïta est désignée famille régnante sur l’empire.

9. L’éducation des enfants incombe à l’ensemble de la société. La

puissance paternelle appartient en conséquence à tous.

10. Adressons-nous mutuellement les condoléances.

11. Quand votre femme ou votre enfant fuit, ne le poursuivez pas chez le voisin.

12. La succession étant patrilinéaire, ne donnez jamais le pouvoir à un fils tant qu’un seul de ses

pères vit.

Ne donnez jamais

...

Télécharger au format  txt (20.5 Kb)   pdf (178.3 Kb)   docx (19.6 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com