Notre puissance technique nous rend-elle plus forts ?
Dissertation : Notre puissance technique nous rend-elle plus forts ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mcasino • 30 Mars 2022 • Dissertation • 2 535 Mots (11 Pages) • 626 Vues
Notre puissance technique nous rend-elle plus forts ?
I. Forme du sujet
Forme du sujet :
Sujet en relation avec la puissance technique, posé sous la forme d’une question fermée. Il s’agit de savoir si la puissance technique nous rend plus fort ou non.
Relations qui font sens :
Relation de concordance entre notre et puissance technique. Il s’agit de s’interroger sur une spécificité de la condition humaine, de production de savoir-faire et d’outils (machines) en tant que puissance technique.
Relation de concordance entre puissance technique et force.
La puissance technique en relation directe avec la force de l’homme.
La question d’une augmentation proportionnelle de la force de l’homme à mesure que sa puissance technique augmente.
La question du rapport de l’humanité à la puissance technique en général.
Le mot décisif :
« Force » puisqu’il nous faut nous interroger sur les rapports de la puissance technique à la force des individus.
II. Analyse de notion
Notre :
terme signifiant une capacité typiquement humaine.
Puissance technique :
La capacité de l’homme à dominer la nature par le biais de savoir faire et d’outils.
La somme des technologies avec lesquels nous vivons.
La course à l’innovation qui constitue une caractéristique majeure de la modernité. (la curiosité humaine).
Plus fort :
Plus fort physiquement et intellectuellement. La force brute et la force intellectuelle.
La question de savoir si nous sommes plus autonomes ou si nous nous déshumanisons.
Les conséquences d’une force illimitée.
III. Le questionnement
1. Le rapport de la puissance technique en tant que mise en place de savoir faire et d’outils avec la force des individus et de l’humanité en générale. Rapport de concordance. La capacité de l’homme à transformer la nature le rend-elle plus puissant ?
2. Le questionnement sur le rapport entre l’homme et la somme des technologies qui fondent son quotidien. Les nouvelles technologies ne nous rendent-elle pas dépendant voire faible ?
3. La puissance technique qui se fonde sur la curiosité humaine est une course à l’innovation qui peut représenter une menace pour l’humanité. Un progrès illimité des techniques ne représente-il pas un risque pour l’homme ?
IV. La problématique
La question du progrès et de ses conséquence sur l’homme en général et sur l’humanité.
Introduction :
Une caractéristique importante du monde d’aujourd’hui consiste en l’omniprésence de technologies et de machines complexes sensées faciliter notre quotidien : les ordinateurs, les téléphones, les voitures, la télévision, etc. Ainsi on pourrait dire que notre puissance technique aujourd’hui est sans limite. Mais cette relation entre l’homme et la technique n’est pas sans poser problème, puisque nous sommes parfois dépassés par les innovations en matière de nouvelles technologies et aussi parce que la technique semble se développer pour elle-même, au-delà de ce que l’être humain peut penser en vue de son bien-être ou pour faciliter son travail. « Notre puissance technique nous rend-elle plus fort ? » Cette question semble tout à fait légitime à notre époque tant l’homme semble soumis à la technique et se retrouverait démuni une fois privé des outils technologiques de la modernité. Par puissance technique nous entendons la capacité de l’homme à transformer la nature en vue de son travail, mais aussi l’ensemble des technologies et des savoir faire, et enfin l’essor global des inventions comme une puissance sans cesse renouvelée. Par fort nous comprenons la force de l’homme tant du point de vue physique qu’intellectuelle, mais aussi son autonomie, c'est-à-dire sa capacité à être indépendant, et encore sa capacité à survivre. La capacité de l’homme à transformer la nature le rend-il plus puissant ? Les nouvelles technologies ne nous rendent-elles pas dépendants voir faibles ? La curiosité humaine engendrant un progrès illimité des savoir faire et des techniques ne représente-t-il pas une menace pour l’humanité ? Il s’agit donc de définir le progrès et ses conséquences sur l’humanité. Si l’homme a d’abord vu sa puissance augmenter au commencement du développement de la technique dans le but de faciliter son travail, il a aussi développé des machines qui l’asservissent voire qui peuvent le détruire ou le déshumaniser.
D’une part la technique constitue le moyen pour l’homme de s’arracher à sa condition animale en lui permettant d’assurer sa survie. Nous entrons là dans une spécificité de la condition humaine, celle de déployer des savoirs et des outils, de confectionner des machines et des instruments lui permettant d’agir sur la nature et de la transformer pour obtenir des ressources et des produits qui vont servir à sa consommation et à sa survie. Nous pouvons donc véritablement parler de puissance technique propre à la nature humaine parce qu’il construit et développe des objets qui vont lui être utiles pour assurer son bonheur, son travail, et sa survie. Ainsi cette puissance technique développe sa force notamment parce qu’il peut se servir des forces présentes dans la nature. Comme par exemple dans le cas d’un barrage ou d’un moulin, ou l’eau pour le premier, et le vent pour le deuxième, vont servir à activer des mécanismes que l’homme ne pourrait pas de lui-même activer. Il y a les puissances de la nature, qui rendent l’homme plus fort, mais il y a aussi les machines qu’il construit et qui jouent un rôle dans la puissance technique. Par exemple dans le cas du barrage, celui-ci peut produire de l’électricité par le biais de turbines et de mécanismes complexes servant à alimenter des villes entières.
Mais le développement de la technique rend aussi l’homme plus fort du point de vue de son intelligence. En s’arrachant à la survie par la mise en place de moyens de production automatisés, l’homme n’est plus esclave de la nature et ainsi il peut se consacrer à la science et à la politique, des domaines permettant une plus grande cohésion entre les hommes, et une amélioration de sa condition, notamment grâce aux avancées dans le domaine médical. Descartes, dans le Discours de la méthode, voit ainsi le moment pour l’humanité de se rendre « comme maître et possesseur de la nature ». Ce projet de maîtrise est cependant sur le mode de la comparaison : il s’agit de faire « comme » si l’on détenait une puissance infinie, mais non de se mettre à la place de Dieu. Les découvertes scientifiques permettent à l’homme de ruser avec la nature en la faisant travailler à sa place grâce à l’utilisation des différentes énergies. La technique n’utilise plus la force musculaire, mais les forces naturelles.
L’homme par le biais de la technique et des sciences appliquées à aujourd’hui éradiqué les menaces les plus graves comme la famine, la guerre et la maladie. La puissance technique augmente donc considérablement notre force, en nous rendant plus fort au sens strict, mais aussi plus libre, plus intelligent, et davantage capable. Il y a donc un réel progrès pour l’homme tant du point de vue de sa condition que de sa nature propre. Puisque les techniques peuvent être passées de génération en génération, il semble que celles-ci ne connaissent pas de limites et nous rendent toujours plus fort, c'est-à-dire plus apte à décupler nos forces en soumettant la nature à notre volonté, et plus aptes du point de vue de la santé, et de la cohésion sociale, en améliorant le niveau de vie de tous. Cependant il y a un risque pour l’homme de développer une dépendance à la technologie, et aussi de se sentir étranger à ce qu’il produit au contact de machines faisant le travail à sa place. Dans ce cas la puissance technique ne ferait pas que nous rendre plus fort, parce qu’elle nous limiterait et nous assujettirait.
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