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La science peut-elle tout expliquer ?

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Par   •  6 Avril 2020  •  Dissertation  •  2 531 Mots (11 Pages)  •  5 479 Vues

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LA SCIENCE PEUT-ELLE TOUT EXPLIQUER?

        La science, au sens défini du terme est, non un terme singulier, mais un ensemble. Cette ensemble est un regroupement de connaissances rationnelles obtenues pas des expériences vérifiables et réfutables comme les mathématiques, la biologie ou encore la physique. Les expériences secondant ces domaines, qu’elles soient faites par observation, démonstration ou bien pratique, se qualifient par leur universalité et objectivité.
        Un ‘tout’ qualifie également un ensemble, mais le ‘tout’ de notre sujet en est un des plus – si ce n’est le plus – vaste qu’il soit, puisqu’il désignerait en effet l’entièreté des éléments qui nous entourent : du matériel à l’immatériel, du réel à l’imagination pure.

        Le terme ‘expliquer’, quant à lui, en appelle à une notion de logique, de compréhension d’une telle idée ou d’un tel fonctionnement. Ce verbe est souvent, d’ailleurs, relié à la science, celle-ci allant souvent de pair avec des méthodes précises que nous pouvons considérer comme logiques. Ainsi, la science, avec ces protocoles et explications, pourrait nous rendre compte d’explications faisant sens, et cela pour les nombreux questionnements de l’être-humain. Cependant, il nous en amène à nous demander si cela est si véridique, du fait que énormément de domaines semblent, dans les idées les plus communes, s’opposer à la science, comme la religion par exemple.

        Ainsi sommes nous en droit de nous demander si il est absolument certain que la science apporte des réponses à toutes questions de l’homme ?

        Il s’agira tout d’abord de confirmer que la science apporte effectivement des explications dans ce que l’on considère comme universel, pour ensuite, cependant, voir que la notion de ‘subjectivité’ est un réel obstacle à ces explications. Enfin, nous en arriverons à nous demander la raison à tout cela, le ‘pourquoi’ de cette recherche permanente de l’homme d’une raison aux choses l’entourant et le questionnant.

        Une explication, par définition, est un nom désignant une notion de réponse, quelque chose apportant une connaissance nouvelle d’un sujet, nous enlevant un questionnement que l’on se pose face à celui-ci. Ainsi, dire que la science peut apporter ces réponses à toutes problématiques reviendrait à dire qu’elle est la même pour tout le monde, qu’elle peut apporter la même chose à qui que ce soit l’utilise, qu’importe son origine, ses pensées, son identité … Ici, ce sont les mathématiques, faisant parties intégrante des sciences fondamentales, qui vont avec cette idée. En effet, elles sont très souvent qualifiées comme un ‘langage universel’, rassemblant ainsi tous les êtres, ce que les sciences du langage n’ont pas réussi à faire malgré les essais comme la création de l’espéranto par exemple. Ce langage mathématique est logique, vérifiable, démontrable, ainsi permet-il d’expliquer et d’alimenter les autres sciences fondamentales comme la physique ou la biologie, expliquant, elles, les lois de l’univers nous entourant. Ainsi, nous pouvons utiliser la tautologie comme argument allant dans le sens de notre thèse, celle-ci désignant une proposition qualifiée de « toujours vraie », revenant ainsi à dire qu’elle apportera constamment un élément de réponse à quelque chose. Si l’on procède de manière Stoïque, nous pouvons dire que : les mathématiques apportent une aide aux protocoles de physique et de biologie, or, ces sciences recherchent des explications aux problèmes de l’univers, univers que nous pouvons qualifier de ‘tout’. Donc, les mathématiques, et les autres sciences fondamentales, peuvent, effectivement, tout expliquer.
        En parlant de ces sciences, ensemble de ‘la science’ de notre problématique, nous avons donc réussi à lier la notion du ‘tout’, à l’univers directement, comme une sorte de synonyme. De ce fait, nous pouvons décliner notre sujet en quelque chose de plus précis : la science peut-elle expliquer l’univers ? De la plus fine particule, aux surfaces les plus vastes, il est en effet source d’énormément de questionnements. Néanmoins, le scientifique Stephen Hawking ne semble pas avoir peur de répondre, ainsi exprime t-il que « La science peut expliquer l’univers sans avoir besoin d’un créateur ». Cette idée semble, par ailleurs, une attaque plus ou moins directe à la religion, que beaucoup oppose à la science, celle-ci, en opposition, n’étant fondamentalement pas logique. Hawking exprimerait donc un concept de science comme moyen simple et défini permettant l’explication universelle, rejetant l’idée que quelconque autre moyen serait superflu, inutile – en l’occurrence ici, la religion, le créateur désignant l’ensemble de celle-ci.
        Ainsi, nous parvenons, en regroupant la certitude de la tautologie mathématique, et l’évidence même de l’efficacité scientifique de Hawking, à une conclusion revenant à dire que la science peut, en effet, apporter des éléments de réponse à tout questionnement que l’humain peut se poser face au ‘tout’, à l’univers l’entourant. Pour ceci, il est inutile de penser que seules les avancées scientifiques récentes peuvent confirmer la chose, premièrement du fait que la certitude mathématique date de la Grèce Antique, les noms comme Pythagore et Thalès étant toujours cités à notre époque, et que, secondement, des philosophes anciens tels que Descartes semblent explicitement seconder la chose. « Toute science est une connaissance certaine et évidente » disait-il, exprimant donc logiquement une idée de réelle certitude dans ce que la science apporte au monde. Si elle est sûre, et omniprésente, il est donc impensable de se dire  que celle-ci, à terme, ne peut arriver à trouver une raison à ce ‘tout’ nous entourant. Mais, tout comme chaque argument se doit d’être réfutable pour être réellement considérable, chaque thèse trouve son antithèse, et c’est un tout autre problème que va soulever la notre.


        La science semble, aux vues de ce qui a été énoncé, complètement irréfutable sur ce qu’elle arrive à prouver. Cependant, cette connaissance immense de preuves à tel ou tel questionnement justement, n’est-elle pas le début d’une boucle interminable de problématiques ? « La science n’est pas la connaissance de faits, mais la connaissance de problèmes » expliquait Julien Freund, pensant la science comme un élément au double visage, amenant, certes, des réponses, mais en créant une infinité d’autres. Cette notion d’infinité se rapporte au ‘tout’ de notre sujet, et, ainsi, nous permet de contrer cette idée que la science apporter suffisamment de réponses à nos questions, celles-ci étant infinies. Il est possible de prouver ce que l’on connaît, mais impossible d’expliquer l’absolu, l’éternel et l’infini. Un problème en entraînera toujours un autre, revenant à dire qu’il est improbable d’arriver à une fin en soit. Il est non négligeable que la science apporte des éléments explicatifs à un nombre x de problèmes, mais elle va surtout apporter une soif de précision face à ces réponses, une envie constante d’approfondir et d’aller plus loin. Par exemple ; le nombre Pi nous permet chaque jour de calculer des surfaces, néanmoins, il n’est pas un chiffre défini, et est source de questionnement face à sa fixité du fait qu’il est infini. De plus, beaucoup de paradoxes se posent face à des données scientifiques déjà connues et prouvées, comme la mesure du périmètre des côtes du Royaume-Uni par exemple : les mathématiques nous permettent de calculer, et, ainsi, de répondre à la question ‘combien mesurent-elles’, mais permettent-elles de répondre à la question ‘sur quoi nous basons nous pour mesurer ? » ? Regardons nous la longueur des plages et des côtes en ligne verticales et horizontales uniquement ? Ou bien comptabiliser chaque roche, chaque cailloux dans notre calcul ? La réponse est non, est c’est tout ainsi le problème. La notion de ‘combien’ sera souvent, voir toujours, fournie d’une réponse universelle, tandis que le ‘quoi’, fait entrer en matière la subjectivité, ennemie pure et dure de la science.
        Cette subjectivité justement, quand et où se manifeste-t-elle ? C’est une interrogation louable, du fait que nous énonçons en première partie que l’être-humain se questionne sur l’univers qui, lui, est objectivement universel. Et bien, elle s’impose, curieusement, dans les sciences ; non les sciences fondamentales composant LA science, mais les sciences sociales et philosophiques. Ce sont ces sciences-ci qui nous apportent le plus de questionnements, avec la subtilité qu’elles n’ont jamais été, et ne seront jamais, pourvues d’une réponse dite ‘vraie’, à cause du fait qu’elles traitent de problématiques relevant de la subjectivité qui, par définition, n’est pas universelle. Comme énonçait Mary Sarah Newton dans un ouvrage du XIXe siècle, « Malgré toutes nos études et toutes nos sciences, il y a des choses que nous ne saurons jamais » : nous pouvons avoir toute la connaissance scientifique du monde, il ne sera probablement jamais possible de complètement explorer la complexité du cerveau humain, notamment le conscient et l’inconscient, de leur délimitation, à leur fonctionnement. Premièrement car chaque individu possède ses attributs propres, et ensuite par simple constatation que ce sont des éléments issus de notre pensée, éléments intouchables dans notre conception de ce qu’est le réel matériel, qui, lui, est démontrable par la science.
        Une autre notion que la science ne semble pas pouvoir démontrer, bien qu’elle semblerait être scientifique est le temps. Effectivement, c’est même Einstein qui, grâce à ses connaissances scientifiques, exprime ces mots : « Si on pouvait mettre des électrodes dans le cerveau et qu’on puisse enregistrer en un seul instant tout ce qui se passe dans les cellules du cerveau, nous auront l’enregistrement matériel du présent ». Quand bien même nous ayons conscience du temps, du présent, aucune explication scientifique ne peut réellement être donné face à celui-ci. De la sorte, nous pouvons dire que la science est limitée car elle prélève d’un réel quantitatif, et non qualitatif comme d’autres domaines comme la philosophie ou la religion. Nous pouvons prouver scientifiquement uniquement des éléments de la même nature, des faits scientifiques quantitatifs donc. Aucune preuve scientifique contre la religion ne peut être prouvé, tout comme l’inverse par ailleurs. Ainsi avons nous fait le tour du problème, la science peut expliquer énormément, mais elle est limitée, nous permettant donc de confirmer que non, elle ne peut pas apporter des réponses à tout ce que nous nous posons. Mais, finalement, pourquoi toutes ces questions ?

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