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Commentaire de texte Heidegger Qu'est-ce que la métaphysique ?

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Par   •  21 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  3 148 Mots (13 Pages)  •  591 Vues

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Serrano Jeanne TD2

DM Métaphysique

     Ce texte est un extrait de la conférence de 1929 Qu’est-ce que la métaphysique de Martin Heidegger. Il porte sur l’explication de ce qu’est la métaphysique au travers d’une interrogation métaphysique autour de la science. Il débute ici son propos sur la place de la science face à notre être-là, puis se dirige vers une autre interrogation métaphysique, ce qu’est le rien. A la fin de ce commentaire, nous chercherons donc à montrer comment la métaphysique, en advenant à l’être-là, soulève-t-elle la question du rien. Nous verrons une première partie, des lignes 1 à 18, sur la façon dont notre être-là nécessite l’usage de la science. Nous étudierons une seconde partie, des lignes 19 à 49, sur la manière dont la triple composante permet un accès scientifique à l’entièreté de l’étant. Enfin, nous verrons une dernière partie, des lignes 50 à 76, sur la façon dont la conception du rien constitue un conflit dans notre être-là.

     Dès les premiers instants de sa conférence, Heidegger introduit l’idée d’un projet qui n’a pas abouti, d’un projet dont on n’a cessé de prétendre, auquel on a « renoncé » (l.2), celui-ci étant la réponse à la question « Qu’est-ce que la métaphysique » (l.1). Pour pallier ce manque, il fallait dans cette conférence trouver une autre façon de présenter la métaphysique, Heidegger préféra alors attendre sa manifestation en s’interrogeant plutôt sur une question métaphysique. Cela dans la mesure où l’interrogation métaphysique suscite l’« ensemble » (l.11) des questionnements métaphysiques, c’est-à-dire que l’interrogation sur une chose, un étant, peut dans son questionnement soulever d’autres interrogations qui en soulèveront elles aussi d’autres et ainsi de suite jusqu’à « embrasser » (l.11) l’ensemble des questionnements métaphysiques, jusqu’à faire d’une seule question métaphysique « l’ensemble de lui-même » (l.12), soit toutes les interrogations métaphysiques.                                                                                                                                                  Tout cela étant le déploiement d’un des deux aspects de l’interrogation métaphysique, le suivant étant la nécessaire présence de « l’être-là » (l.15). Ce qui pousse les hommes à faire de la métaphysique, c’est leur Dasein, leur capacité à prendre conscience d’eux-mêmes et de l’existence humaine, ils ne se sont pas simplement présents comme les autres étants, au contraire le fait de savoir qu’ils sont présents les fait exister. Cette notion donc d’être-là, de Dasein, pousse alors les hommes à s’interroger sur leur rapport à l’être, à tout l’étant et à tous les questionnements métaphysiques qu’ils suscitent.

La présence de la science survint alors au moment où elle devient nécessaire pour que l’homme puisse obtenir des réponses, ou du moins des éclaircissements, aux interrogations qu’il ne cesse de se poser. Selon Heidegger, le Dasein de l’homme le pousse tant à la réflexion métaphysique, que la science apparaît alors à lui comme un véritable moyen de comprendre, presque indispensable. La science relève alors d’un sentiment d’attachement puissant, ce qui correspond au terme de « passion » cité dans le texte ligne 18. Cette importance qu’on donne à la science tend donc, pour ceux qui l’étudient, soit les « chercheurs, maîtres et étudiants » (l.17), à déterminer notre être-là. C’est-à-dire que tant l’absence de la science nous empêcherait de répondre aux questionnements qu’on se pose (que notre nature humaine d’être un étant conscient de lui-même, qui fais de la métaphysique, provoque), tant la science apparaît comme déterminante de notre Dasein puisqu’elle permet sa réalisation. Heidegger va donc développer la question métaphysique « Qu’en advient-il d’essentiel de nous-mêmes, au fond de l’être-là, dans la mesure où la science est devenue notre passion ? » (l.18), soit une interrogation sur la place de notre être-là face à celle si importante de la science, la science a-t-elle pris la place de notre être-là, le détermine-t-elle ?

     Justement, cette science doit sûrement son importance à sa richesse, c’est-à-dire qu’elle comporte un certain nombre de domaines qui porte chacun sur des sujets différents. Malgré cette différence de type « fondamentale » (l.20), les sciences gardent des objectifs, des « buts » (l.22) communs, ceux-ci étant de fonder en raison l’étant, soit comme on l’a vu précédemment de répondre aux interrogations métaphysiques. Néanmoins, on parle de la fin de « l’enracinement des sciences dans leur fondement essentiel » (l.23) car tant les sciences se différencient dans leur méthode d’approche de l’objet, tant le fondement qu’elle avait en commun (avant que la science ne se décuple une multitude de domaines) disparaît. Bien que les sciences détiennent toutes une grande rigueur, elles ne possèdent pas toutes, par exemple, l’aspect de « l’exactitude » (l.28), dans le sens où lorsque les mathématiques, la physique ou même l’astronomie s’en tiennent à une unique version, une seule réponse nette et exacte, l’histoire ou la philologie se construisent elles sur une multitude de sources, de points de vue et n’apportent pas une réponse stricte, comme le souhaite le caractère de l’exactitude dans certaines sciences.                                                                                                                                                                            Bien que les différentes sciences ne détiennent plus le même fondement, elles sont toutes régies par une certaine relation, une « relation au monde » (l.30) selon laquelle les sciences ont pour but de fonder l’étant « en raison » (l.32) de manière rigoureuse. En effet, pour reprendre l’exemple des mathématiques et de l’histoire, on peut dire qu’elles font toutes autant preuve de « rigueur » (l.29), elles étudient leur objet avec une certaine précision.

Nous avons vu que ce qui poussait l’homme à faire des sciences, c’était son être-là, sa conscience d’exister qui le poussait à s’interroger, ainsi devant cette allure du Dasein à provoquer l’usage de la science, Heidegger parle d’une « attitude » (l.35) de l’humain qui « conduit » (l.35), qui amène la relation mondaine des sciences.                                                                                                                                          Heidegger va ensuite montrer que tant la science a pour but de fonder en raison l’étant qu’elle s’y soumet complètement, l’admet et l’explore jusqu’à ce qu’il se manifeste. Cette façon dont la science s’exerce et constitue un « assujettissement » (l.40), rend d’ailleurs possible l’idée de cette attitude naturelle et « libre » (l.36) de l’homme à, par son Dasein, vouloir se questionner sur l’étant, sur ce dont il a conscience, et donc user de la science. Cet usage est véritablement profond, car tant la nécessité du Dasein est forte, tant l’homme se soumet à l’étant lorsqu’il cherchera à le comprendre.                                                                                                                                             D’autant plus que lorsque l’homme étudie l’étant par la science, il perçoit l’entièreté de l’étant. C’est-à-dire qu’étant donné que l’interrogation métaphysique sur un ou certains aspects de l’étant soulève, comme on l’a vu, d’autres interrogations, et ce ainsi de suite, s’orchestre l’ouverture de l’étant dans son ensemble. L’action de « faire de la science » (l.46) pour étudier l’étant, lors d’un questionnement personnel, constitue une véritable « irruption » (l.47) dans l’étant, il se dévoile en effet à nous-même. Mais il se dévoile aussi à lui-même, il semble « s’atteindre » (l.49), car il ne faut pas oublier le fait qu’en étant une modalité de l’être, l’être-là fait partie de l’étant, ainsi son étude profonde au travers de l’irruption l’aide à s’atteindre lui-même, car il obtient, non seulement des réponses à ce qu’il cherche, mais aussi à ce qu’il est.

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