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La loyauté à quel prix ?

Dissertation : La loyauté à quel prix ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Juin 2020  •  Dissertation  •  905 Mots (4 Pages)  •  501 Vues

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La loyauté à quel prix ?

 Dernièrement, nous avons eu la visite d’un entrepreneur à son compte qui n’a pas les moyens financiers de commercialiser à grande échelle son produit, qui est un robot industriel. Mon employeur, Robert Tremblay, qui est aussi un ingénieur et mon superviseur, fut ravi par la proposition et il a accepté de l’aider. Je travaille pour monsieur Tremblay depuis pratiquement le début de l’entreprise et je l’ai soutenu dans toutes les décisions qu’il a prises et je suis très loyal envers lui. Cependant, mon employeur m’a chargé de faire la présentation du robot à nos différents clients, mais semble catégorique sur le fait qu’il faut que je le présente comme étant notre invention et non pas celle de l’entrepreneur à son compte afin d’augmenter nos contrats et nos ventes. J’ai essayé de le résonner et de lui faire comprendre qu’en tant qu’ingénieur, nous devons agir selon le code des ingénieurs et qu’une telle action irait à l’encontre de celui-ci, mais rien à faire il ne changera pas d’idée. Je ne sais pas quelle valeur prioriser entre la loyauté envers mon employeur et l’honnêteté et tout ceci m’amène à me demander : Quelle décision est la plus morale?

C’est une situation très délicate dans laquelle peu importe ma décision, j’aurais des conséquences et elle me demandera de sacrifier deux valeurs très importantes pour moi. Je peux soit rester loyal envers mon employeur et enfreindre le code des ingénieurs ou bien être honnête et le dénoncer au syndic pour ses agissements illégaux. Si je choisis de rester loyal envers mon employeur, il est possible qu’un autre employé ou même l’inventeur du robot appelle le syndic et salisse ma réputation d’ingénieur et celle de mon employeur et entreprise, mais je vais garder mon emploi. Cependant, si je décide de le dénoncer au syndic, je trahirais mon employeur et salirais la réputation de mon employeur et de sa compagnie et cela l’inciterait surement à me renvoyer. Par le fait même, nul ne sait quelle sorte de réputation monsieur Tremblay va me laisser lorsque je vais essayer de me trouver un nouvel emploi. Je ne sais vraiment pas quelle décision prendre puisque deux de mes plus importantes valeurs sont en conflit. D’une part la valeur de la loyauté que j’ai envers monsieur Tremblay et d’autre part la valeur de l’honnêteté qui régit ma vie depuis le début.

Selon Kant, la raison est universelle et la morale relève de celle-ci. En d’autres mots, tout être raisonnable arriverait aux mêmes conclusions devant un dilemme éthique peu importe son origine et sa culture. Ainsi, toutes décisions ce doivent de respecter les principes de base de la morale comme la non-contradiction et les devoirs stricts comme ne pas violer l’humanité, ne pas mentir, ne pas porter atteinte à la liberté et la propriété d’autrui. Pour ce faire, Kant a élaboré une méthode de décision qui consiste à comparer, à travers différentes étapes, deux solutions possibles à un dilemme éthique. Plus précisément, il faut analyser indépendamment les deux solutions avec les questions suivantes : Quelle est la maxime d’action ? Quelle est l’universalisation de cette maxime d’action ? Cette maxime d’action est-elle universalisable ? Cette décision est-elle conforme à l’impératif pratique? Ensuite, il est maintenant possible de comparer les deux solutions et de favoriser celle qui semble la plus universalisable et qui est conforme à l’impératif pratique. Ainsi, cela permettra d’éviter qu’un ou plusieurs êtres humains soient utilisés comme un simple moyen et non pas comme un être libre qui décide lui-même de ses propres fins. Au niveau de la solution 1 (loyauté envers l’employeur), la maxime d’action serait que je peux enfreindre le code des ingénieurs afin de rester loyal envers mon employeur et l’universalisation serait qu’il est permis à tous les ingénieurs d’enfreindre le code pour rester loyal envers son employeur. Cette maxime d’action n’est pas universalisable, car cela serait en contradiction avec le code des ingénieurs et celui-ci n’aurait donc aucun intérêt à exister, puisque la loyauté passerait avant le code. Pour ce qui est de la conformité à l’impératif pratique, cette solution ne l’est pas, puisque ce serait un manque de respect à l’entrepreneur qui serait utilisé seulement comme un moyen et non pas comme un être humain. Au niveau de la solution 2, la maxime d’action serait : En tant qu’ingénieur, je peux dénoncer mon employeur au syndic et lui être déloyale si celui-ci veut enfreindre la loi. L’universalisation de cette maxime d’action serait : Il est permis à tous les ingénieurs de dénoncer son employeur au syndic et lui être déloyale si celui-ci veut enfreindre la loi. Cette décision serait universalisable, puisqu’elle n’est en contradiction avec aucun principe sauf la loyauté, mais comme ce n’est pas un devoir strict, il serait logique de faire passer l’honnêteté avant la loyauté. De plus, cette décision serait conforme à l’impératif pratique, puisque l’entrepreneur serait vu à sa juste valeur et ne serait pas traité comme un simple moyen, mais comme un être humain libre et ayant une propriété. La deuxième solution semble donc plus morale.

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