L'imagination est-elle un obstacle à la perception de la réalité?
Dissertation : L'imagination est-elle un obstacle à la perception de la réalité?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vy Lê • 10 Décembre 2020 • Dissertation • 850 Mots (4 Pages) • 1 557 Vues
L’imaginaire, dans la culture populaire, signifie toutes les choses qui sont
issues d’une fiction, et qui, en ce sens, n’existeraient pas dans notre réalité. Les représentations issues de l’imagination ne sont donc pas dans la nature, dans ce qui existe en soi : ce sont des images produites par la conscience, et peuvent être illusoire ou issue d’un processus volontaire de création.
L’imagination serait dont « ennemie » de la vérité, une barrière à celle-ci
qui distingue le vrai du faux alors que l’imagination ne semble pas s’en soucier.
Ainsi, l’imagination semble être, à première vue, un concept séparé de la
perception. La perception renvoie au fait de connaître le monde qui nous
entoure, de l’appréhender et le comprendre grâce aux informations envoyées à nos sens. La perception est donc le premier contact de l’individu avec le monde extérieur, qui lui permet de s’informer sur celui-ci. C’est la première forme même de connaissance.
Pourtant, notre perception peut nous tromper : les mirages, les
hallucinations et illusions peuvent altérer nos sens, déformer notre réalité.
Si nos sens peuvent-être trompés, notre perception n’est donc pas
intouchable et ne relève pas d’une certitude : percevoir le monde serait donc déjà une interprétation de nos sens, une réaction subjective aux informations sensorielles que l’on reçoit. A chaque fois que nous sommes investis dans une situation (observer un objet, avoir une conversation...) nous interprétons et imaginons des images, des sons... Comme par exemple lorsque nous croyons pouvoir finir la phrase de quelqu’un d’autre. Notre imagination n’est donc pas si dissociable du réel dans lequel on vit. Si le monde résulte d’un réel mécanique et
naturel, nos sens le déforme et créé, dans un certain sens, la projection d’un monde intérieur sur l’extérieur (que l’on croit, à tord, universel et partagé).
De plus, notre perception elle-même peut-être un obstacle à la vérité, car
l’imagination finit le travail d’interprétation : Christophe Colomb, par exemple, pensait avoir observé des sirènes alors que, devant des lamantins, l’exotisme de l’animal encore inconnu à sa connaissance, c’est son imagination qui s’est chargé d’amener une explication à l’image. Une explication « fausse » d’un point de vue de la réalité, mais juste au moment des faits, et à l’échelle de sa propre vision.
Pour Peirce, qui considère qu’il n’y a pas de réalité consistante, le monde
est produit par notre propre regard : ainsi, la réalité n’est qu’une construction permanente et individuelle dans laquelle nous avons développé des codes qui nous permettent de « vivre ensemble ».
L’accès même à la connaissance, qui se doit d’être universelle, semble
inapprochable à cause du voile que serait la subjectivité à laquelle notre
perception est assujettie.
Si nous ne percevons pas le réel dans sa forme la plus pure, c’est parce
que
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