LE FEMINISME
Dissertation : LE FEMINISME. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar camzi1975 • 10 Janvier 2016 • Dissertation • 2 498 Mots (10 Pages) • 1 815 Vues
III. Les lois : des mots de combat.
a) Une lutte pour le droit de vote.
Alors qu'en France le droit de vote universel apparaît en 1848 pour les hommes, les femmes devront attendre 1944 pour atteindre ce droit.
Sous la révolution, l'abbé Sieyès fit un discours en juillet 1789, distinguant les citoyens « actifs » et « passifs ». Ce fut lors de ce discours qu'il classa les femmes, au même titre que les enfants et les étrangers dans la catégorie des citoyens « passifs ». Ainsi, elles furent officiellement exclues du droit de vote par l'Assemblé Nationale le 22 décembre 1789, une exclusion qui sera maintenue par la Constitution de 1791 puis par un vote de la Convention Nationale le 24 juillet 1793. Quelques mois après, Olympe de Gouges , auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 sera exécutée.
Cette lutte débute tout d'abord en 1848 avec le club La Voix Des Femmes, dont le but est de mettre en évidence la mise à l'écart des femmes en politique. En 1876, Hubertine Auclert fonde le premier mouvement suffragiste français nommé « la société Le Droit des Femmes », revendiquant notamment l'égalité politique entre les hommes et les femmes.
De 1885 à 1893, des campagnes suffragistes aboutissent à la candidature de femmes à différentes élections municipales. Ce sont les campagnes de 1885 qui rencontrent le plus d'écho, avec notamment la candidature de Louise Barberousse à Paris. Lors du troisième Congrès féministe mondial, organisé à Paris en avril 1896, les associations féministes françaises s'accordent pour la première fois sur le fait d'accorder le droit de vote aux femmes. Lors de la première décennie du XXe siècle, l'idée suffragiste s'étend d'une façon plus large dans la société française. Ainsi, en 1906, le Conseil National des Femmes Françaises se rallie officiellement à cette idée. Il crée une section « suffrage » dont il donne la charge à Hubertine Auclert. . Ces évolutions se traduisent au Parlement, principalement par la proposition de loi de Paul Dussaussoy en 1906, qui demande que les femmes puissent voter dans les élections aux conseils municipaux, aux conseils d'arrondissement et aux conseils généraux.
Après son décès le 16 juillet 1909, le groupe pour la défense des droits des femmes prend la relève, et la commission du suffrage universel dépose ensuite le rapport de l'un des fondateurs de la Ligue des droits de l'Homme, favorable à cette réforme politique. Malheureusement le Sénat s'oppose à son adoption. D'ailleurs, le Sénat fera systématiquement obstacle à l'idée de ce droit pendant des décennies. La commission du suffrage universel de la Chambre des députés, dont le rapporteur est Ferdinand Buisson, donne un avis favorable à cette proposition en 1909.
Il faudra toutefois attendre 1919 pour qu'elle soit votée par la Chambre des députés. En 1914, le quotidien Le Journal organise un référendum auprès des femmes afin de mesurer leur désir de voter. Au final, il y aura plus de 500 000 réponses favorables face à une petite poignée d'avis défavorables. De 1919 à 1940, des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejette en s'y opposant par le vote.
Finalement, le droit de vote aux femmes est mentionné dans l'article 21 du projet de constitution du 30 janvier 1944 du maréchal Pétain. Le 21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance du Comité français de la libération nationale, votée avec 51 voix « pour » et 16 voix « contre », puis signée par Charles de Gaulle. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République Française. Il n'est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l'Assemblé constituante.
En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières législatives : 33 d'entre elles entrent à l'Assemblée, sur 586 députés.
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b) La femme politique au XXIe siècle.
Depuis des années, le monde politique est un domaine particulièrement masculin. Plusieurs combats ont été remportés, comme par exemple en 2000 avec la loi sur la parité en politique. Les femmes prennent de plus en plus d'importance dans ce secteur qui reste malgré tout assez fermé. Depuis 2012, la proportion de femmes députées atteint 26,9 %, pourcentage qui est en progrès par rapport à 2007 où elle s’élevait à 18,5 %. A ce rythme de progression, la parité serait atteinte à l’Assemblée dans une quinzaine d’années environ. En 2014, 87 femmes ont été élues au Sénat. On trouve ici encore un très net progrès : elles représentent 25 % de la Haute Assemblée, contre 17 % dix ans auparavant.
Mais malgré leurs places politiques qui s'élargissent peu à peu, les femmes politiques doivent faire face à leurs collègues misogynes, étant pour eux une sorte de « proie » facile à attaquer. Voici quelques exemples de débordements de nos élus masculins :
- Juillet 2012, à l’Assemblée nationale. Des députés huent Cécile Duflot du parti Europe Écologie des Verts et sa petite robe à fleurs. L’un d’eux l'apostrophe d’un vigoureux :«Enlève les boutons !»
- Juin 2013, à l’Assemblée nationale. Hugues Foucault, maire d’une commune de l’Indre, commente sur Twitter les débats : «NVB (Najat Vallaud-Belkacem) suce son stylo très érotiquement #QAG #DirectAN», avant de présenter ses excuses.
- Octobre 2013, à l’Assemblée nationale. Le député UMP Philippe Le Ray imite le caquètement d’une poule quand la députée écologiste Véronique Massonneau prend la parole.
Bien qu'elles occupent des places pour la plupart aussi importantes que les hommes, les femmes politiques restent moquées, réduites à des objets sexuels, huées, dénigrées et doivent se battre sans relâche pour se faire respecter dans leur fonction. Toutefois, le temps où l'opinion publique restait indifférente face à ces propos misogynes est bien révolu.
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