Jugement humaniste
Dissertation : Jugement humaniste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Noemie Muller • 8 Juin 2016 • Dissertation • 791 Mots (4 Pages) • 1 165 Vues
Pourquoi faut il porter un regard plus humain sur l'autre ?
Le pardon, le pêché, le bien, le mal, des valeurs dont on parle beaucoup mais dont nous ne savons au fond pas grand chose. Y-a-t'il de bonnes ou de mauvaises personnes, ou seulement de mauvais choix, de mauvaises circonstances ? Ne sommes-nous pas tous sujets à faire le mal ? Nous ne devrions pas nous décourager à aimer l'autre, il faut apprendre à pardonner et à avoir confiance en l'être humain ; Il faut avoir un jugement plus humaniste à l'egard d'autrui, qui mènerait celui-ci à une renaissance. Nous allons ici justifier cette réflexion par diverses raisons tirées de la psychanalyse et de la chrétienté.
D'une part, la religion Chrétienne nous incite en effet à avoir confiance en l'Homme, comme nous pouvons l'observer en prenant l'extrait évangéliste de "La femme adultère". Jésus, au lieu de mettre a mort la femme qui a pêché, lui accorde son pardon et fait passer par cet acte divers messages, renvoyant les Pharisiens à leur conscience.
Pour commencer, il applique son commandement "aimez-vous les uns les autres", qui nous incite à revoir le jugement que l'on porte sur autrui. Jésus ne va pas juger cette femme, ni la condamner, seulement porter sur elle un regard d'amour, comme l'a également fait la soeur Helen sur Matthew Poncelet dans le film "Dead Man Walking".
Ensuite, il rappelle à tous que les hiérarchies humaines ne sont pas les hiérarchies. Si les femmes étaient par exemple à l'époque méprisées par la société, Jésus portait pourtant sur elles un regard de respect et de bienveillances. Le pardon s'adresse donc à tous, il n'a pas de critère social. Il est a la portée de n'importe qui, et peu importe ses origines ou son statut dans la societe, les portes de l'Eglise lui seront ouvertes!
Enfin, Jésus aborde le fait que chaque être humain porte en lui le pêché ("Que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre") ; prétendre le contraire serait un mensonge. Dieu a conscience de cela et pardonne ses pêchés à qui les confesse, car c'est la foi qui prime. Ce constat est également fait dans la Lettre de Saint Paul aux Romains : "ce que je veux, je ne le fais pas mais ce que je hais, je le fais". Cela atteste encore une fois que tout homme a en lui une part d'ombre contre laquelle il ne peut réellement lutter et qui mérite le rédemption car celle-ci libère l'Homme et sa foi, qui est la plus importante aux yeux de Dieu
D'autre part, nos connaissances en matière de psychanalyse nous encouragent elles aussi à porter un regard plus pertinent sur l'être humain.
Premièrement, la simple existence de l'inconscient nous prouve que l'homme agit parfois sans connaitre le motif de ses actes. L'esprit ne se limite pas au conscient et présente une bien plus importante partie à laquelle l'homme n'a pas accès, il ne la contrôle pas. Dans celle-ci agissent des désirs inavouables, des pulsions refoulées, des souvenirs douloureux, dont il n'a pas conscience et contre lesquels il ne peut donc lutter ; l'Homme n'est donc pas maitre dans sa propre demeure.
Deuxièmement, l'Homme est un être de pulsions, qui exercent sur lui une pression permanente dans le but d'être assouvies. Ces pulsions n'ont pas de morales, pas de lois et ne sont censurées que grâce à la barrière du Surmoi, qui les refoule dans les profondeurs de l'inconscient. Chaque Homme porte donc en lui cette part de désirs inavoués, interdits, refoulés, qui se manifestent parfois plus tard sous diverses formes.
Troisièmement, on ne peut ignorer cette théorie de "banalité du mal", étroitement liée avec les deux points vus précédemment. Selon Hannah Arendt, nous sommes tous capables du pire ; l'inhumain se loge en chacun de nous. Les pires monstres ne sont que des personnes banales, qui ont été placées dans de mauvaises circonstances. L'espoir que ces personnes puissent obtenir la rédemption et changer afin de devenir meilleures est mis en avant, mais cette idée est dérangeante car elle sous entends que si tout monstre peut devenir humain, tout humain peut donc devenir monstre. Il est par ailleurs plus rassurant de penser que les monstres restent monstres, et les humains restent humains ; cela nous renvoie à notre fragilité d'être humain.
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