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Question de méthode

Commentaire de texte : Question de méthode. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  3 731 Mots (15 Pages)  •  448 Vues

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                À la fin du 19ᵉ siècle, Plekanov reprenant les thèses marxiste théorise les conditions matérielles nécessaires a une révolution. Il identifie 2 étapes menant a une révolution socialiste, tout d’abord une révolution bourgeoise qui abolit le servage et permet le développement du capitalisme. Plus le capitalisme se développe et plus le nombre de prolétaires se renforce jusqu’à mener inévitablement a une révolution socialiste. Seul les pays ayant déjà subi une révolution bourgeoise peuvent prétendre a une révolution socialiste, c’est pour cela qu’à l’époque les espoirs se tournent vers l’Allemagne. Cependant, c'est dans une Russie tout juste sortie du système féodal qu’elle surviendra en 1917, mettant à mal les déterminations produites par Plekanov. Cet exemple nous montre qu’un marxisme mécanique peine à rendre compte de l’action de ces hommes qui en Russie fomentèrent une révolution. Il manque leur spécificité et pourtant cette révolution se fit tout de même selon des déterminants marxiste. Les conditions de cette révolution n’étaient pas pour Plekanov réunie pourtant elle eu lieu selon la logique révolutionnaire marxiste. Dès lors comment saisir un mouvement logique de l’histoire et la possibilité que cette histoire soit autre ? Comment rendre compte d’un mouvement historique sans le figer dans une totalité déterminée, ni l’absoudre de toute détermination, le rendant ainsi inintelligible ? En somme, il faudrait une anthropologie historique qui puisse rendre compte des déterminants macro sur le niveau micro du social, sans dissoudre ce dernier dans le précédent. Concilier l’acte individuel et la structure déterminante, c'est ce que propose de faire Jean-Paul Sartre, dans ce texte qui traite de l’étude historique du social il tente de fonder le marxisme en unifiant existentialisme et dialectique historique. Pour ce faire il faut saisir l’histoire dans sa totalité, percevoir ce qui constitue l’histoire et ce qu’elle constitue, grâce à la méthode progressive-régressive il faut comprendre aussi bien comment l’homme fait l’histoire autant que l’histoire fait l’homme.

Pour cela Sartre va nous amener à considérer les deux face de l’histoire, une face contraignante et déterministe qui permet d’expliquer les logiques a l’œuvre dans l’histoire. Ainsi qu’une face qui ne lui est pas dissociable, car c’est elle qui fait l’histoire, une face humaine, qui fait de l’histoire une chose en mouvement. Ayant ainsi distinguer ces deux versants nous pourrons alors dénoncer le schématisme d’un marxisme mécaniste que nous avons évoqué au début, ce dernier faisant de l’histoire un processus figé nous développerons la méthode progressive régressive comme une méthode de synthèse de ces deux versants historique.

        Tout d’abord Sartre nous montre qu’une société se manifeste avant tout par la « rareté », elle montre une « société encore incapable de s’affranchir de ses besoins ». La rareté est une notion peu traitée par Marx, mais s’avère pourtant être un lieu commun de l’économie politique. Pour Adam Smith par exemple, c'est cette rareté qui donne de la valeur aux choses. Cependant, Sartre semble lui esquisser l’idée que la société est née de la rareté qu’il s’agit alors de surmonter, a la rareté correspond un besoin que seule l’association permet de surmonter. La rareté apparait donc comme une structure fondamentale de l’homme a son environnement, la société nous apparait comme « encore incapable de s’affranchir de ses besoins » comme si l’affranchissement de ces besoins était un but nécessaire de toute société. Cela nous permet donc de caractériser l’histoire des hommes comme une lutte contre la rareté, une lutte qui se manifeste essentiellement par des pratiques de luttes. Ces pratiques sont matérialisées dans des « techniques » et « outils ». Cette lutte contre la rareté relève une séparation entre l’homme et son milieu, cette séparation semble être le fondement de toute praxis. En effet l’homme est affecté par le manque, ses besoins ne sont pas comblés. En retour l’homme répond à cette négation de sa vie par une autre négation qui consiste à transformer la matérialité extérieure pour combler le manque. Cette transformation cristallise la pratique humaine dans des outils et techniques qui ont été produit dans le but de combler ce manque. L’étude de ces outils et technique fait donc apparaitre une finalité qui nous montre la nécessité de leur production. Par exemple la division du travail vise à produire plus et plus rapidement, on peut relever la nécessité de l’instauration de cette stratégie dans le manque qu’elle tente de dépasser. La question de la rareté met donc la question économique au cœur de toute société, mais elle rend aussi compte de l’apparition de la violence.

Car la rareté n’est pas seulement la prise de conscience de sa précarité par le manque et le besoin de son dépassement, mais aussi une prise de conscience du risque de ne pas coexister avec les autres. Si un bien est rare cela signifie qu’il ne peut être a la portée de tous et qu’il est donc rival. Cette rivalité pour l’acquisition d’une chose transforme alors l’autre en un potentiel ennemi, un rival qui en acquérant me priverai d’une possible acquisition.

La collectivité peut alors apparaitre profondément divisée. Dans une lutte constante pour l’acquisition de biens rivaux, « le déchirement d’une collectivité écrasée par ses besoins et dominée par un mode de production suite des antagonismes entre les individus qui la compose ». Un élément de plus ressort de cette citation, le « mode de production » dominant les individus d’une société. Un mode est une catégorie qui regroupe des moyens, par exemple un mode de transport est une catégorie regroupant plusieurs moyens de se déplacer, voiture, avion, etc. Un mode de production regroupe donc des moyens envisagé pour produire, en ce sens, ils sont semblable à l'outil qui porte la marque des exigences ou du besoin qui le produit. Si le mode de production aussi bien que le besoin peuvent arriver à dominer les hommes, c'est alors que la matérialité instituée en vue du besoin impose elle-même ses propres besoins. De même si je cherche un mode de transport pour me déplacer a 1000 km le moyen de transport qui semble m’être imposé est l’avion et inversement l’utilisation de l’avion m’engage à aller plus loin qu’en voiture. C’est ce que Sartre appelle le pratico-inerte, la matérialité qui met au jour une pratique et impose une pratique. Le rabot produit par un ébéniste impose une certaine pratique, car l’ébéniste l’a produit en vue d’une certaine utilisation. De même le mode de production institué pour combler un manque met en place des moyens de production qui imposent une manière de produire. Par exemple la division du travail en plus de viser à produire plus et plus rapidement impose une manière de produire. L’outil et plus généralement le mode de production, en plus de montrer leur nécessité pour lutter contre un besoin, déterminent une prochaine pratique et donc permettent la compréhension d’un devenir.

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