L’incertitude doit-elle être acceptée ou combattue en démocratie ?
Dissertation : L’incertitude doit-elle être acceptée ou combattue en démocratie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar the.mad.hatter • 21 Septembre 2022 • Dissertation • 1 972 Mots (8 Pages) • 322 Vues
Dissertation : L’incertitude doit-elle être acceptée ou combattue en démocratie ?
Thèse : L’incertitude doit être acceptée en démocratie.
Au cours de ces dernières années, le gouvernement démocratique français a fait face à beaucoup d’événements imprévisibles. En effet, il a notamment dû réagir aux attentats du 13 novembre 2015, à la crise politique des gilets jaunes, et aux retentissements politiques liés de la crise sanitaire du Covid-19… Lors de chacun d’entre eux, il a fait face à de l’incertitude à laquelle il a dû s’adapter : l’État d’urgence a été invoqué, des lois ont revisitées voire crées, une attention particulière a été portée à certains mécanismes ou groupes de personnes… L’incertitude permet donc à la démocratie de se réinventer et de s’améliorer en permanence.
L’incertitude désigne une situation dans laquelle l’avenir n’est pas connu et ne peut l’être. La démocratie, quant à elle, est une forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple. En outre, l’emploi du verbe « devoir » implique une obligation, par ailleurs formulée à la voix passive et donc dont le complément d’agent reste indéfini. L’incertitude, définie ci-dessus, est cependant devenue synonyme d’insécurité en raison de la transformation des crises individuelles en une crise permanente. Mais, ces urgences qu’engendrent ces crises et cette incertitude deviennent une opportunité pour repenser la démocratie, la métamorphoser. De ce point de vue, les questionnements que l’incertitude créée assurent donc un meilleur avenir au peuple.
Ces thèses ne mentionnent pas les instincts naturels humains que sont la crainte et le rejet de l’incertitude en raison de potentiels dangers. Elles se focalisent simplement sur la suite du raisonnement, c’est-à-dire les possibilités qu’offrent l’incertitude. En outre, elles excluent la notion de totalitarisme. Il est pourtant pertinent d’opposer le totalitarisme, qui est susceptible de rejeter l’incertain au profit de la droiture et de la planification, avec la démocratie qui est plus malléable.
L’incertitude doit-elle alors être acceptée ou combattue en démocratie ?
Ce sujet me semble pertinent parce qu’il est tout à fait d’actualité et parce qu’il questionne les fondements mêmes de notre organisation socio-politique ; il me concerne donc directement.
Tout d’abord, il s’agit de comprendre que l’incertitude devrait, seulement au premier abord, être combattue car l’État incarne la sécurité tandis que l’incertitude fait craindre le danger. Néanmoins, l’incertitude doit être acceptée à partir du moment où l’Etat est une démocratie ; un gouvernement du peuple doit refléter toutes les opinions et laisser ouvertes les possibilités. Enfin, l’incertitude est même désirée en démocratie parce qu’elle permet un renouveau et s’oppose aux dictatures fortes et certaines.
I. Au premier abord, l’incertitude pourrait sembler devoir être combattue dans le cadre d’un État car ce dernier incarne la sécurité tandis que l’incertitude fait craindre le danger.
I. 1) Tout, d’abord, il s’agit de comprendre les origines de la formation de l’État.
Selon Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme ». En effet, à l’état de nature, la méfiance des hommes les uns envers les autres les pousse à la violence et à la ruse. Cette rivalité et l’absence de mesures communes engendre alors la guerre. Afin donc d’éviter cet état de guerre, les hommes décident de vivre en société pour garantir leur sécurité par la paix. Ce rôle se voit alors est assuré par une sorte de contrat entre les humains et une puissance forte, l’État, qui leur garantit de vivre dans un état de société.
I. 2) Puis, en découlent des obligations réciproques engendrées par l’avènement de l’État.
Le bon fonctionnement de ce contrat créé entre les hommes et l’État implique différentes obligations entre eux. D’un côté, les hommes doivent accepter de sacrifier une partie de leurs libertés liées à l’état de nature. Ils doivent notamment ne pas se faire la guerre. C’est une forme de contrainte par rapport à leur ancien mode de vie. De l’autre côté, en contrepartie, l’État alors créé se veut garant de la sécurité de tous à travers un pouvoir fort et craint capable de faire assurer le respect des obligations des hommes. A travers ce contrat, les humains renoncent donc à certaines libertés à condition que l’État leur garantisse la paix dans le vivre ensemble.
I. 3) Enfin, la perception de l’incertitude dans un tel contexte représente un danger.
Ainsi, dans ce contexte, le seul but poursuivi par l’État et les hommes est la sécurité commune ; l’État incarne la sécurité. Or, l’incertitude est définie ci-dessus comme une situation dans laquelle l’avenir n’est pas connu et ne peut l’être. Elle implique alors nécessairement une part de danger potentiel auquel pourraient faire face les hommes qui tentent pourtant de s’en prémunir. Dans ce contexte d’État représentant la sécurité à tout prix, l’incertitude doit être rejetée car elle est susceptible de le mettre en danger.
Dans le cadre d’un État tel qu’il est décrit par Hobbes, c’est-à-dire une puissance en charge de la sécurité des individus, l’incertitude est rejetée car elle représente un danger trop important pour son maintien stable.
II. Néanmoins, l’incertitude doit être acceptée à partir du moment où l’État en question est une démocratie ; un gouvernement du peuple doit refléter toutes les opinions et laisser ouvertes les possibilités.
II. 1) En premier lieu, on constate que l’État démocratique est le plus naturel.
L’état de nature, décrit ci-dessus, est fondé sur la domination et la possession illégitimes. Or, chaque individu devrait pouvoir être en sécurité, égal et souverain dans une société juste, civilisée. Donc, l’état de nature ici rejeté n’est fondé que sur la puissance individuelle. Le régime le plus proche de la liberté et donc plus éloigné de l’état de nature est alors celui qui attribue l’égalité entre individus. La forme de gouvernement qui correspond à ces critères est la démocratie, définie, pour rappel, comme une forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple. L’État ne peut assurer ce pourquoi il a été créé, c’est-à-dire
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